Tom Clancy’s Rainbow Six: Siege

Sorti sur PS4, Xbox One, et PC, Rainbow Six s’est annoncé comme le tactical shooter à posséder pour s’occuper par cet hiver sans neige. Fin, technique, indéniablement soigné, ce nouvel opus PC et consoles est marqué par un recentrement sur le multijoueur online. Mais saura-t-il combler les attentes des fans de la série ?

Rainbow Six Siege

Développeur : Ubisoft
Date de Sortie: 1 décembre 2015
Console(s) : PC, PS4, Xbox One
Genre : Tactical FPS

Un peu d’histoire

L’histoire des jeux Rainbow Six est surprenante et mérite qu’on la raconte avant de parler de Rainbow Six: Siege. En effet, à l’origine des jeux «Tom Clancy», qui comptent également les Ghost Recon, on trouve… un romancier à succès ! Eh oui, Tom Clancy, pour ceux qui ne le connaissent pas hors du monde vidéoludique, est avant tout l’auteur de best-sellers comme Octobre Rouge, dont plusieurs seront adaptés au cinéma. Fort de son succès, Clancy décide d’étendre ses activités, et en 1996, il fonde Red Storm Entertainment (qui deviendra une filiale d’Ubisoft en 2000), société qui se consacre dès lors à la création de shoot tactical et de jeux d’espionnage basés sur ses romans. Le pari est néanmoins risqué : à cette époque, les jeux de shoot sont encore relativement marginaux, et LE jeu qui leur permettra d’obtenir leurs lettres de noblesse (Golden Eye 64) est encore en développement. En 1998, Clancy reprend la base scénaristique de son roman, Rainbow Six, brigade anti-terroriste de l’OTAN qui connaîtra de nombreuses aventures, d’abord sur PC, avant de prendre également de force les consoles de salon…

La formule 6

Nous voici déjà arrivés à une dizaine de jeux Rainbow Six. L’apogée de la série est marquée par le succès de Rainbow Six : Vegas 2, qui fait partie des jeux écoulés en plus grands nombres d’exemplaires à la fois sur PS3 et Xbox 360. La formule : un mode campagne basé sur un scénario de Clancy, jouable en coopération sur un écran splitté, et un versus en multijoueur online comprenant différentes options de jeu. Mais qui dit Rainbow Six, dit également chasse aux terroristes : dans ce mode de jeu devenu la marque de fabrique de la série, le joueur, seul ou accompagné de l’I.A. ou d’un second joueur, doit prendre d’assaut un site occupé par un groupe de terroristes (entre 20 et 50) qu’il faut éliminer. Un défi de taille qui, en dépit du nombre limité de niveaux, réserve des heures de fun, en particulier en coopération.

Les blessures donnent parfois lieu à une hémorragie que l’on peut contenir dans certains cas… il arrive aussi que l’on appuie sur la plaie en continuant à pisser le sang jusqu’à ce que la barre de vie soit vide. Il faut donc espérer qu’un allié passe pour vous sauver.
Les blessures donnent parfois lieu à une hémorragie que l’on peut contenir dans certains cas… il arrive aussi que l’on appuie sur la plaie en continuant à pisser le sang jusqu’à ce que la barre de vie soit vide. Il faut donc espérer qu’un allié passe pour vous sauver.

Mais où est passé Tom Clancy ?

Avec cet épisode, l’équipe chargée du développement des Rainbow Six a décidé de prendre un tournant important en proposant un épisode essentiellement centré sur le multijoueur online, c’est-à-dire sans mode campagne. Si le jeu est toujours signé «Tom Clancy», on peut se demander quel rôle a eu l’auteur, puisqu’il n’y a plus de campagne, donc de scénario à signer. Probablement aucun, puisque Clancy nous a quittés en octobre 2013. Le décès du père fondateur, le projet Rainbow Six : Patriots avorté en 2011 et la crise économique ayant entrainé de nombreux licenciements expliquent en grande partie pourquoi l’équipe en charge de Rainbow Six Siege s’est recentrée sur le multijoueur online. Dommage en tout cas que cela se fasse en renonçant à la possibilité de jouer à plusieurs sur la même console alors qu’elle existe depuis plus de vingt ans…

La prise de risque est donc importante sachant qu’Ubisoft joue aussi sur la popularité de la série pour proposer un jeu qui s’en éloigne. S’éloigne-t-il au point que les fans des Rainbow Six s’en sentiront trahis ? Sans se prononcer sur cette question, il s’agit néanmoins d’assurer qu’Ubisoft a produit un tactical FPS de qualité soigné avec son lot de nouveautés : de la chasse aux terroristes classique, on est passé à des opérations de contre-terrorisme variées que l’on retrouve également en multijoueur : de la protection d’un otage au désamorçage de bombe, les changements simples du gameplay permettent de le réinventer dignement. Désormais, on joue autant du flingue et de la grenade que du fil barbelé et des barricades pour piéger l’ennemi, mais on compte également sur les caméras pour faire basculer le cours d’un affrontement.

Se cacher dans un coin peut s’avérer peu judicieux si un drone ou une caméra vous a localisé.
Se cacher dans un coin peut s’avérer peu judicieux si un drone ou une caméra vous a localisé.

Enfin, le système de customisation des personnages a été totalement repensé : alors qu’on gagnait des niveaux pour disposer de nouvelles armes et armures dans les épisodes précédent, Rainbow Six: Siege propose de choisir parmi une vingtaine de styles (agents) offensifs ou défensifs issus de différentes forces d’interventions (SAS, GIGN, Spetsnaz, etc.), avec leurs bonus et armes spécifiques : bouclier, bombes, soins à distance, etc… Le joueur choisit librement son premier style de combat et doit ensuite engranger de l’expérience pour débloquer les autres, ce qui réserve des heures d’amusement afin de disposer de toutes les optimisations.

Mais où est passé «Moe» ?

En ce qui concerne l’esthétique du jeu, le passage à la nouvelle génération de consoles (et de PC) est indéniablement une réussite. C’est impeccable, c’est détaillé… quelques fois, le sens du détail en viendrait presque à nuire à la jouabilité, en particulier dans les lieux remplis de fumée où l’on est amené à tomber littéralement à deux mètres de son ennemi sans l’avoir repéré avant.

En ce qui concerne la bande son (dont il y a évidemment fort peu à dire puisqu’il n’y a pas à proprement parler de musique), on peut relever à titre anecdotique que le doublage des terroristes se veut beaucoup plus sérieux qu’auparavant. Si dans les Rainbow Six: Vegas le mode campagne laissait de nombreuses occasions d’écouter des discussions complètement débiles et hilarantes des terroristes, ce qui contribuait aussi à l’identité de la série, son absence dans cet épisode amène le doublage et le choix des doubleurs à être bien plus austère. La présence de doubleurs déjantés comme Gilbert Levy (Moe Szyzlak dans Les Simpson) contribuait à donner un côté «série B» et second degré aux jeux, et manquera certainement à une partie des joueurs de la génération Vegas…

Des p’tits trous, des ptits trous, encore des ptits trous…
Des p’tits trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous…

Qui dit forces d’intervention, dit prise d’otages…

Un important bémol doit être souligné en ce qui concerne la version PS4 : à part les quelques épreuves en solo destinées à se familiariser avec le jeu, on est forcé d’être abonné au PS Plus pour pouvoir jouer à tout autre mode de jeu. Rien à redire en ce qui concerne le mode multijoueur, puisqu’il est online, mais la chasse aux terroristes en «loup solitaire» (mode solo) n’est tout bonnement pas accessible sans le PS Plus. Autant dire qu’au prix d’un jeu PS4, on s’attendait à pouvoir y jouer un minimum sans avoir à payer un bakchich pour les rares possibilités en mode un joueur !

En conclusion, les amoureux du genre y trouveront clairement leur compte, mais gagnent à se procurer plutôt les versions PC ou Xbox One.

Les pours et les contres

Un gameplay impeccable  Pas de vrai mode solo, ni moyen de jouer en coop sur une même console
+ Un renouveau du système de jeu – Pas moyen de choisir soi-même les paramètres de la chasse aux terroristes
 Sur la version PS4, l’impossibilité de jouer en mode «loup solitaire» sans être abonné au PS Plus : un scandale !

 

Dr. D.

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