Metal Gear Solid V: The Phantom Pain

Pendant sept ans, les fans de la saga Metal Gear Solid ont attendu une suite au quatrième opus. C’est le 1er Septembre 2015 que cette hype est rassasiée lorsque sort le dernier épisode, le grand final à la série, Metal Gear Solid V: The Phantom Pain. Malgré l’attente que le jeu a créée durant les mois avant sa sortie, la douleur que les fans ont ressentie était, elle, bien réelle. Déception de fan ou jeu mauvais ? Plongeons ensemble dans mon jeu de l’année 2015.

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Développeur : Kojima Productions
Date de sortie : 1er Septembre 2015
Plateformes : PC, PS3, PS4, XBOX 360, XBOX ONE
Genre : Action, Infiltration

Le souci du détail

Ce qui frappe dans ce MGS, c’est la prouesse réalisée par l’équipe de designer dirigée par Kojima. En effet, les textures sont détaillées, les décors sont somptueux, la lumière est réaliste et le design des personnages est réussi. Le soft profite énormément du Fox Engine, le moteur graphique qu’Hideo Kojima a développé pendant sept ans.

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Des paysages saisissants.

La vengeance est un plat qui se mange froid

Neuf ans après la destruction de sa base en 1975 (la scène finale de Metal Gear Solid V: Ground Zero), Snake se réveille dans un hôpital à Chypre, le corps mutilé. Le bâtiment est alors pris d’assaut et il est sauvé in extremis. Il est alors récupéré par Ocelot afin de recréer leur installation en pleine mer et de reprendre du service. Après avoir sauvé son ancien associé, Kazuhira Miller, Snake se lance à la poursuite de Cipher, la société paramilitaire qui avait détruit sa base il y a neuf ans, dirigée par un homme au visage brûlé du nom de Skull Face. Ce que veulent Miller et Snake, c’est se venger du mal qui leur a été fait. Ils découvrent alors peu à peu qu’une arme de destruction massive, le Sahelanthropus, est en construction et risque de déclencher une troisième guerre mondiale à l’échelle nucléaire.
La narration est ici radicalement différente des autres jeux à cause du côté open-world du soft. En effet, au contraire de ses prédécesseurs qui étaient construits comme des films et où l’on avait une narration qui suivait nos actions avec des cinématiques grandioses et des discussions avec le codec, le jeu est ici coupé en une multitude d’épisodes à la façon d’une série. Ce parti-pris est d’ailleurs souligné par des cinématiques présentes uniquement durant les missions, appelées « épisodes » dans le jeu, des génériques à la fin de chaque épisode ainsi que certaines missions gratifiant le joueur d’un « To be continued » amer qui vient casser le rythme de l’histoire. La narration est alors pratiquement inexistante lors des phases hors-missions : elle est minime, au travers de cassettes audio qui tiennent compte de la situation sur la Mother Base et donnent des clarifications sur le scénario.

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Rencontre avec Skull Face.

Fluidité, diversité et immersion

Les efforts apportés par l’équipe de Kojima nous offrent un MGS ayant une des meilleures jouabilités de tous les temps. Pour ce faire, il a fallu modifier plusieurs aspects de la série : la maniabilité, la diversité des objets et l’immersion du joueur.
D’abord, la maniabilité de Snake a été grandement améliorée. Il n’est plus aussi difficile à manœuvrer qu’un tank comme dans les trois premiers opus, et les contrôles sont responsifs. Cette amélioration est réalisée grâce à une panoplie accrue de mouvements : on peut se baisser, ramper, grimper, viser en marchant, ou encore courir. Toutes ces actions permettent un mouvement lisse, nerveux quand il le faut et un Snake très agréable à contrôler.
Un autre point amélioré est la diversité des moyens mis à la disposition de Snake pour mener à bien ses missions. En plus d’un grand nombre d’armes personnalisables, de grenades et de gadgets, cet opus ajoute deux nouveautés majeures : les véhicules et les alliés. Les véhicules ne sont pas là par hasard, car un jeu open-world a besoin de moyens de locomotion plus rapides que la course. Mais, bien que débarquer au milieu d’un camp ennemi en tank semble alléchant, les véhicules ne servent souvent qu’à se rendre plus rapidement à un objectif. Les alliés par contre peuvent radicalement changer votre façon de jouer. Il y a quatre compagnons différents à votre disposition :

  • D-Horse, un cheval qui permet de se déplacer plus rapidement et d’échapper aux patrouilles
  • D-Dog, un loup qui vous assistera durant votre infiltration grâce à son flair et à ses capacités de combat
  • D-Walker, un robot qui se montrera comme étant un très bon remplaçant de tank par sa vitesse et son arsenal
  • Quiet, une femme dont les talents d’éclaireuse et de tir au sniper pourront grandement vous faciliter la tâche, pour ne pas dire vous mâcher tout le travail

Le fait qu’on ne puisse prendre qu’un seul de ces quatre alliés à la fois rend chaque compagnon unique et stratégique.

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Quiet dans une de ses nombreuses tenues.

Une dernière amélioration est apportée à l’immersion du joueur, au travers de deux modifications. Le premier changement est une réduction de l’interface durant le gameplay. Ici, pas de mini-map, pas de barre de vie, là changée en des indications visuelles comme du sang sur l’écran, pas de boite de dialogue supplémentaire pour les gadgets. Le seul élément d’interface présent en jeu est l’indicateur de l’arme équipée et des munitions qu’il lui reste. Ce minimalisme laisse au joueur l’intégralité de l’écran pour jouer, augmentant ainsi le sentiment d’y être. Le deuxième point qui rend le jeu immersif comprend les nombreuses façons qu’il donne au joueur afin de ne pas échouer. En effet, notamment grâce au Reflex Mode où tout est ralenti pour laisser le temps à Snake de viser, on frôle souvent l’échec, mais sans jamais réellement faillir. Cette constante oscillation entre l’échec et la réussite empêche l’apparition trop fréquente d’un écran de Game Over, maintenant le joueur dans le jeu et augmentant ainsi son immersion. À noter que le jeu n’en reste pas moins difficile si on veut compléter les missions proprement.

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Les mouvement fluides et l’interface minime rendent le jeu très agréable.

Une bande-son de qualité

La musique des MGS a toujours su donner un côté grandiose et iconique à la série, mélangeant des morceaux orchestraux avec du rock et de l’électro. Ici à nouveau, la bande-son est somptueuse et variée, offrant des morceaux qui aident la narration à être imposante lors des cinématiques.
Pour ce qui est des doublages, ils sont de qualité pour tous les personnages. Les acteurs sont talentueux et offrent des performances réalistes en accord avec les graphismes et l’animation, accentuant encore une fois l’immersion. Et même si Snake ne parle presque jamais tout au long du jeu, l’histoire lui donnera une raison de peu discuter…

Deux parties bien différentes

MGS V est séparé en deux chapitres contenant respectivement 31 et 19 missions. Le premier est très réussi, notamment par ses missions qui font avancer le scénario et une histoire encore relativement intéressante. Le deuxième en revanche est nettement en dessous et montre à quel point Kojima a dû se presser pour sortir le jeu à temps. Déjà, les missions sont pour la plupart des versions plus difficiles de celles que l’on a déjà jouées dans le premier chapitre. De plus, le scénario stagne et le joueur doit se rabattre sur des objectifs secondaires pour faire avancer l’intrigue. Ces deux faiblesses majeures du chapitre 2 cassent l’envie de jouer, notamment car les missions n’apportent rien de neuf.

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Le combat contre le Sahelanthropus est par exemple répété à la fin des deux chapitres.

Un MGS moyen mais un excellent jeu d’action

Ce cinquième opus souffre d’un second chapitre bâclé et d’une narration éparse qui le plombent et font de cet épisode un des Metal Gear Solid les plus faibles. En revanche, par son gameplay solide, la diversité des moyens mis à disposition et ses graphismes, il compte parmi les meilleurs jeux d’action et d’infiltration auxquels j’ai pu jouer. Tout dépend alors de votre attente face au jeu. Si vous cherchez le meilleur des MGS avec un scénario développé, une narration intense et des personnages profonds et complexes, passez votre chemin. Si vous cherchez en revanche un jeu d’action et d’infiltration réussi au gameplay jouissif, foncez sur l’occasion.

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Pours et contres

+ Des graphismes somptueux  Un Snake absent
+ Pour des graphismes pareils, l’optimisation est impressionnante  Répétitif sur la fin à cause du manque cruel de missions originales
+ Un gameplay solide et jouissif Un scénario assez forcé et des personnages pas assez développés
+ Une immersion réussie  Un monde ouvert plutôt vide
+ Une OST grandiose  Le jeu n’est pas fini et ne le sera jamais
Un excellent jeu d’action/infiltration  Un des MGS les plus faibles

Ante

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