Le PlayStation VR

Sony présentait, lors de la Geneva Gaming Convention, son prochain accessoire pour la PS4, le PlayStation VR, un casque de réalité virtuelle exclusif à la console du fabriquant japonais promettant une expérience immersive bon marché. Invité à le tester lors de la convention, Pixels vous donne son avis.

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La VR, quèsaco ?

La VR, abréviation pour Virtual Reality, est à la mode en ce moment : tout le monde en parle, les fabricants ne cessent d’annoncer des casques VR, mais beaucoup ignorent de quoi il s’agit. À ne pas confondre avec la réalité augmentée, la VR, en termes techniques et dans le monde du jeu vidéo, c’est une façon de créer artificiellement une expérience visuelle et auditive pour simuler la présence du joueur dans un environnement virtuel. En d’autres mots, un casque comportant un écran et un casque audio permettent de faire croire que l’on est à l’intérieur d’un monde virtuel. Une simple image sur un écran ne serait rien sans la reconnaissance des mouvements de la tête des utilisateurs, qui donne l’impression d’être un personnage à l’intérieur de l’univers d’un jeu vidéo.

Une course technologique

En ce moment, entre l’Oculus Rift, le HTC Vive et les casques pour téléphone portable de Google, Facebook et Samsung, tous les constructeurs se battent afin de mettre en avant leurs produits. L’un vante son prix, l’autre sa résolution, le suivant ses capteurs etc. Le 13 Octobre 2016, ce fut au tour de Sony de se tirer du lot et de présenter son propre casque VR, uniquement pour la PlayStation 4. Les arguments pour l’acheter ? Un prix relativement abordable face à la concurrence haut-de-gamme (450.- le casque + 79.- pour la caméra, face à 1190.- pour le HTC Vive), un design futuriste et une qualité largement acceptable pour son prix. Ça, c’est le marketing, mais qu’en est-il de la réalité ? Pixels a testé le casque pour vous !

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Un design futuriste appréciable pour un casque confortable.

Un joujou prometteur

Notre équipe a pu tester de nombreuses démos pour le Playstation VR lors de la Geneva Gaming Convention. La première fut Ocean Descent, plus proche d’une vidéo à 360 degrés qu’un réel jeu: pas de manette ni de PlayStation Move (manette à reconnaissance de mouvements), juste la possibilité d’admirer le paysage et de se faire attaquer par un requin. La démo suivante était VR Luge, où l’on dévale des routes à 150km/h sur une planche à roulette en se dirigeant en penchant la tête. L’idée, bien que très sympathique, s’essouffle vite à cause de la sensibilité beaucoup trop importante du casque. Une version VR du jeu Pong est aussi disponible et s’avère amusante même s’il est nécessaire d’avoir de l’espace si l’on ne veut pas mettre son précieux casque en danger… C’est ensuite au tour de Kitchen, une version très abrégée, sans aucune interraction et franchement plutôt laide du teaser jouable de Resident Evil 7. Les problèmes de résolution et d’aliasing cassent complétement l’immersion et on en vient à rire au lieu d’avoir peur. On espère que le jeu complet sera réussi, car Kitchen n’en vaut vraiment pas la peine. Les démos les plus impressionnantes, notamment celles de Battlezone et de EVE: Valkyrie, sont finalement celles qui donnent envie d’investir dans le casque. Les combats de tanks futuristes et les batailles spatiales gigantesques rendent vraiment bien en VR et l’immersion est complète.
Globalement, l’expérience était, sans être parfaite, convaincante. La technologie semble au point et les bugs se sont faits très rares. Pour ce qui est des jeux, certaines démos vendaient mieux le casque que d’autres : la présentation oscillant entre des jeux hideux et softs convaincants, nous avons pu voir le meilleur et le pire de ce que le casque a à offrir. Est-ce que l’expérience en vaut le prix ? Petits retours personnels de notre équipe.

L’avis des rédacteurs

14632591_1107397499337286_1789228092_oC’est avec des sentiments partagés que je ressors de cette expérience PlayStation VR. D’un côté, les démos étaient pour la plupart très chouettes et je me suis amusé comme un gamin, mais de l’autre, je n’arrive pas à avaler les problèmes techniques parfois aberrants que le casque et ses jeux ont. Entre des soucis de graphismes, un focus qui avait tendance à n’en faire qu’à sa tête, le fait que le casque soit câblé et surtout le peu de mise en pratique réel de l’engin me laissent dubitatif. Et aussi, difficile de savoir si ça vaut la peine de l’acheter en ce moment ou non. Le tout reste tout de même prometteur, pour autant que les jeux suivent. Les softs seront, selon moi, le réel point qui définira quel casque sortira du lot : on aura beau avoir un affichage 4K, un traceur de mouvements millimétré et une combinaison intégrale, rien ne vaudra le coup s’il n’y a pas de jeux suffisamment bons. Des démos, c’est très chouette, mais on en attend un peu plus de la « révolution » du jeu vidéo. On risque, à cause de ça, de finir avec un joujou certes amusants mais réduit à l’état d’accessoire inutile. En vue de son prix, je pense qu’il vaut mieux attendre que la technologie soit au point, qu’il y ait des jeux dessus et, surtout, que le tout soit moins cher.  Après tout, nous en sommes aux premiers modèles, toujours perfectibles.

Ante

img_2016-10-31-140543En plus des jeux précédemment cités, j’ai eu l’opportunité de tester la démo de London Heist, genre de GTA-Like. Je me retrouve passager à l’avant d’une camionnette qui tente de semer les forces de l’ordre après un cambriolage. Sorte de rail shooter, je mitraille à tout va, Uzi à la main et sac de munitions à mes côtés. Si la démo n’est pas graphiquement bluffante, l’immersion est quant à elle au rendez-vous. À la fin de la démo je n’ai qu’une idée en tête ; je veux un GTA en VR ! Et réjouissez-vous, ami gamers ! Ce n’est qu’une question de temps (ou pas ?). Concrètement, faut-il mettre la main au porte-monnaie ? Je pense que la diversité de qualité des démos nous donne la réponse, en effet, le Sony VR est une technologie très correcte pour son prix, mais qu’en est est-il des jeux ? Car ce n’est finalement pas tant le PlayStation VR mais bien les softs qui nous sont proposés qui détermineront la qualité de l’expérience. Reste que le casque offre une immersion impressionnante et donc une toute nouvelle expérience de jeu qui ne laissera pas les joueurs indifférents !

Corvus Corvax

14625393_1107397389337297_1103099821_nAlors oui, les démos présentées n’étaient pas toujours visuellement impressionnantes, voire parfois carrément vilaines dans le cas de Kitchen, mais force est de constater que la technologie fonctionne. Pour tous les doutes que j’avais concernant l’intérêt de la réalité virtuelle je me suis vite laissé prendre au jeu. Que ce soit lorsque l’on virevolte entre de gigantesques croiseurs spatiaux ou qu’on dévale les pentes d’une route couché sur un skateboard (à ne pas essayer à la maison les enfants !), on a vraiment la sensation d’être là. Plus encore que le côté grandiose de Eve : Valkyrie ou les jumpscares faciles de Kitchen, ce qui m’a vraiment intrigué c’est la possibilité de subtilement effacer l’interface de jeu. Dans le jeu de tir futuriste Battlezone, l’entier des informations nécessaires est directement intégré à l’intérieur du cockpit. Si je baisse la tête je peux voir l’emplacement de mes ennemis sur le radar. Un coup d’œil de côté et un moniteur m’indique la mission en cours, et au dessus de ma tête se trouvent les canons que je suis en train d’utiliser pour éliminer les vagues d’ennemis. Ça peut sembler minime mais c’est ce genre de détails qui permettent de se laisser vraiment porter par l’expérience. Il y a encore beaucoup de travail pour les développeurs avant de maîtriser complètement le casque et beaucoup de pistes à explorer pour créer des jeux uniques et novateurs. Pour pouvoir dépasser l’effet de mode, Sony aura besoin de nous proposer un vrai porte-étendard de la réalité virtuelle dans les mois qui viennent. Parce que, avec un prix d’entrée qui dépasse facilement les 500.-, il faudra plus que quelques démos pour que la PlayStation VR s’impose dans nos salons.

Berios

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