Watch_Dogs 2

Après un premier opus décrié considéré comme étant une preuve de l’incompétence d’Ubisoft et d’une industrie du jeu vidéo AAA mourante, Watch_Dogs revient avec un deuxième épisode se passant à San Francisco. Fusillades, balades au travers de la ville, parkour et hacking sont au rendez-vous dans ce soft jouissif qui saura, on l’espère, relancer la série ! Un gros coup de cœur de début d’année !

Développeur: Ubisoft Montréal
Date de sortie: 15 Novembre 2016 (consoles) / 29 Novembre 2016 (PC)
Genre: Action-aventure, infiltration
Plateforme: XBOX ONE, PS4, PC

Une histoire de hackers

Après l’infiltration du ctOS par Aiden Pierce dans le premier opus, Blume, l’entreprise l’ayant développé, relance une version plus aboutie et plus sûre nommée sobrement ctOS 2.0. Particularité : là où son prédécesseur n’était en fonction qu’à Chicago, le ctOS 2.0 couvre tous les Etats-Unis. C’est donc dans des USA hyper-connectés que prend place la suite de Watch_Dogs. Dans ce nouvel opus, on ne joue plus Aiden Pierce, mais Marcus Holloway, un jeune self-made hacker qui a une dent contre Blume et le ctOS. Il infiltre un des centres de données de l’entreprise pour effacer ses données personnelles, se faisant au passage remarquer par le groupe d’hacktivistes DedSec. Il est recruté et convainc les quatre membres de l’organisation de viser grand : réduire à néant le ctOS et exposer la société Blume et ses méfaits (principalement la revente de données personnelles) au monde. Pour ce faire, ils devront d’abord se faire connaître par la population en faisant des trucs cools pour amasser un grand nombre de followers sur les réseaux sociaux…

Repeindre des affiches, hacker des sociétés, flinguer des gens, qui sait ce que Marcus va vivre !

L’histoire est loin d’être linéaire, dans le sens où l’on suit les diverses aventures du groupe et on a le choix entre plusieurs missions principales et secondaires en même temps que l’on peut faire dans n’importe quel ordre. Les aventures de DedSec ont toutes un charme particulier apporté par les personnages. En effet, DedSec est une chouette équipe, composée de :

  • Marcus Holloway, le héros que l’on incarne, un self-made hacker
  • Sitara, une hacker excentrique s’occupant de faire connaître l’organisation
  • Josh, un geek introverti génie de l’informatique
  • Horatio, un hacker doué bossant pour la contrefaçon de Google, Nudle
  • Wrench, un jeune excentrique accro aux séries et aux films de science fiction qui a un talent particulier pour tout faire péter ou construire des objets servant… à tout faire péter

Ce qui va donc donner un charme à chaque mission, ce sont les évènements s’y passant qui vont provoquer des réactions chez DedSec, qui sont souvent à mourir de rire. On les entendra via le canal de discussion de DedSec ou lors de cinématiques amusantes et remplies de légèretés. Et c’est ça qui est réussi ! Là où le premier opus se la jouait mélodrame hyper-sérieux qui critique notre société hyper-connectée en prenant un ton hyper-sombre, le deuxième fait prévaloir l’humour et le fun ! La ville est charmante et fourmille de détails qui feront rire plus d’un, les personnages sont tous excentriques et le soft demande au joueur de sauver le monde en s’amusant. L’histoire garde donc un ton critique, mais par la dérision et non le drame, ce qui rend tout de suite le jeu plus attrayant et intéressant.

La fine équipe !

Un monde amusant transpirant le souci du détail

Le soft n’est pas le plus optimisé au monde. Il tournera sur beaucoup de machines, mais si votre PC est un peu faiblard il vaut mieux patienter. Quoi qu’il en soit, le jeu est beau. Il dépasse sans problème GTA V en terme de graphismes et son monde est vivant. La ville de San Francisco est immense et tout encourage le joueur à la visiter dans le moindre des détails. Et des détails, il y en a des tonnes ! Des rues décorées, du street art, des bâtiments complexes, des jardins somptueux, des cabanes sous les autoroutes, des planques de gangs… Chaque lieu a été pensé et travaillé, rien ne semble avoir été laissé de côté. Si vous êtes donc quelqu’un de curieux comme moi, vous serez émerveillés par la ville et ses détails. Si vous n’êtes pas du genre curieux, le jeu vous encouragera à découvrir les moindres recoins de la map avec des défis à réaliser, des items à collecter et des gangs à rétamer.

Des détails comme des tags, c’est tout bête, mais ça rend vraiment le monde vivant !

Hacking, parkour et fusillades au travers de la ville

Le jeu a 3 caractéristiques distinctes qui définiront son gameplay : son côté GTA-like, avec des voitures à conduire et des fusillades nombreuses, son parkour et, bien évidemment, le hacking.

Son côté GTA-like est probablement son point faible, surtout au niveau de la conduite. Les voitures son extrêmement sensibles et tourneront brusquement au moindre contact avec les touches directionnelles. On s’y habitue, cela-dit, et une fois cette petite subtilité enregistrée, le jeu se joue comme un GTA. Donc si vous avez joué GTA IV ou GTA V, c’est du même gabarit, surtout car Ubisoft a retiré la barre d’opinion public du premier opus qui nous forçait à agir comme un justicier.

Le parkour est un deuxième point important dans le jeu. Ici, la comparaison à Assassin’s Creed est nécessaire : le parkour se fait grâce à une seule touche. Certains crieront au jeu pour casual gamers, cependant ça ne m’a pas frappé, au contraire. Il y a déjà tellement de trucs à retenir, qu’il s’agisse de la conduite, du hacking, des gadgets ou des armes, qu’un parkour simplifié laisse le temps de respirer et permet de voir des acrobaties sans faire des combos de touche. Par contre, j’ai été un peu déçu du fait qu’il soit buggé à plusieurs endroits, et que les animations ne s’enchainent pas très bien, ce qui rend le parkour par moment frustrant et peu fluide.

Marcus se montrera très agile.

Troisième et dernière particularité du soft : le hacking. Il est ici bien plus complet que le premier opus. Il intègre à peu près toutes les mêmes fonctions que dans son prédécesseur, mais ajoute de nouvelles possibilités :

  1. Pouvoir hacker des voitures. Très pratiques lors des poursuites, on peut forcer les véhicules du trafic et de nos poursuivants à se stopper, à foncer tout droit ou à braquer à droite ou à gauche.
  2. Le drone et le bipode télécommandés. Des must-have pour l’infiltration, car ils permettent de se faufiler à des endroits pour lesquels Marcus est trop grand pour faire du repérage.
  3. Le mode passif-agressif. Nom non-officiel pour parler de la possibilité de mettre un niveau de recherche aux ennemis, ce qui va provoquer une fusillade avec le SWAT. Un mode très fun qui permet de nettoyer une zone sans jamais y mettre les pieds.

Toutes ces nouvelles possibilités de hack viennent enrichir l’expérience un peu maigre du premier opus, et y ajoutent une belle dose de fun. Le gameplay est donc solide et offre au joueur plusieurs possibilités pour s’infiltrer et faire des carnages. On aurait tout de même aimé avoir un soft se concentrant uniquement sur le hacking. Si Watch_Dogs 3 parvient à se séparer de son côté GTA-like, on sera face à une série réellement innovante et dans laquelle on vit vraiment dans la peau d’un hacker, pas d’un tueur en série qui sait faire un DDOS.

Le mode passif-agressif, qu’est-ce que je l’adore !

Hacking entre amis

Le mode multijoueur du premier Watch_Dogs est repris ici : on peut envahir d’autres joueurs et les hackers sans se faire repérer, s’engager dans des course-poursuites aux côtés de la police et filer des joueurs. Mais ce qui change, c’est que le multijoueur et le solo se chevauchent. Alors que dans le premier opus il fallait activement rechercher des parties via son téléphone portable, ici c’est en se baladant en ville que, soudain, un contrat en ligne nous est proposé car nous passons à proximité. Ce qui fait qu’entre deux missions, il est possible de tomber sur une course-poursuite entre un joueur et la police à laquelle on peut se joindre pour obtenir une récompense. Ubisoft a aussi ajouté un mode coopération, qui consiste à aller à des endroits tenus par des gangs et pirater un ordinateur, libérer un otage ou encore détruire de la drogue. Bien que répétitif, le mode est quand même bienvenu et permet de s’amuser avec ses amis ou de parfaits inconnus entre 2 missions principales.

Capturer des bases entre amis ou entre inconnus s’avère très fun.

Des airs de Hotline Miami

Les musiques sont disponibles au-travers de radios auxquelles on peut accéder depuis les véhicules ou son smartphone. On y trouve de tout. De la musique latino, du rap, du rock, du métal, de l’électro, il y en a pour tous les goûts. Judas Priest, M|O|O|N ou encore Masked Intruders, la variété est au rendez-vous. Mention spéciale pour la radio électro avec ses musiques de Synthwave, le style que l’on retrouve dans la saga Hotline Miami et que j’adore par-dessus tout !


Une musique trippante et envoûtante ! Perso, je plussoie .

Ubisoft 2.0

Watch_Dogs 2 est un jeu réussi avec un gameplay plus complet que son prédécesseur, des graphismes de qualité, une histoire amusante et critique, ainsi qu’une bande-son très appréciable. On se perd dans la ville, on prend des selfies, on enchaine des missions secondaires, on joue en multijoueur, on suit l’histoire avec intérêt et surtout, on s’amuse. Et c’est là le plus important : on s’amuse. Donc si vous aussi vous voulez passer un moment fun et rempli de légèreté qui sait garder son sérieux et critiquer la société hyper-connectée dans laquelle nous vivons grâce à l’ironie et au sarcasme, alors ce jeu est fait pour vous. Après la vague de haine que s’est mangé Ubisoft, ça me fait plaisir de voir qu’ils ont l’air de se prendre en main et de s’améliorer. À noter que, si les GTA-likes ne vous attirent pas plus que ça, il vaut mieux passer votre chemin.

Les pours et les contres

+ Un monde ouvert détaillé et rempli d’activités Les missions sont plutôt répétitives, avec des objectifs trop similaires
+ Des graphismes somptueux La conduite est assez approximative
+ Une bande-son variée et très sympathique
+ Un gameplay complet et diversifié
+ Une histoire fun et critiquant intelligemment la société
+ Une optimisation acceptable sur PC

Ante

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