Mario & Luigi : Superstar Saga + Les Sbires de Bowser

Sous ce nom figurant au palmarès des jeux au titres moins pratiques à dire, Mario & Luigi : Superstar Saga + Les Sbires de Bowser est un remake du soft (presque) éponyme, Mario & Luigi: Superstar Saga, le troisième épisode des Mario RPG. Le portage sur Nintendo 3DS vaut-il le détour ?
Et qu’en est-il de ce « + Les Sbires de Bowser» ?

Développeur : AlphaDream
Date de sortie : 5 octobre 2017
Plateforme : Nintendo 3DS
Genre : RPG, Plates-formes

Un RPG Mario ?

Certains membres de cette association riront de moi, mais tant pis. Comme vous le savez peut-être, je suis relativement jeune et n’ai commencé à jouer aux jeux vidéo qu’à partir de la Playstation 2. Il va donc sans dire que je n’ai jamais joué au jeu original, sorti en 2003 (j’avais alors six ans). En plus de cela, je n’ai aucune connaissance des RPG avec Mario et Luigi, ne m’étant intéressé aux deux plombiers moustachus que pour leurs épisodes de plates-formes et de karting. Ce sera donc l’avis de quelqu’un qui n’est ni particulièrement connaisseur de Mario, ni de RPG, moins encore du mélange des deux, mais qui est suffisamment curieux pour élargir ses horizons.

Le Royaume Champignon dans toute sa splendeur

Je n’ai pas pensé à regarder des images du jeu d’origine donc je ne peux pas les comparer, mais je peux sans conteste dire que ce remake a de la gueule ! Les graphismes sont colorés et détaillés, et les animations sont particulièrement agréables et travaillées. Les graphismes retravaillés permettent une lisibilité des plus nécessaire pour les combats, et laissent les développeurs nous gratifier de gags visuels qui auraient été drôles si le jeu n’en faisait pas des caisses et des caisses. Il est également regrettable de ne pas avoir l’option d’activer la 3D, même avec la new 3DS. Dans tous les cas, le soft se pare de visuels solides qui transportent le joueur dans le monde coloré et loufoque de Mario et Luigi (« notez, on dirait surtout que c’est Mario en vert, ahah »).

Petit comparatif : à gauche, la version 3DS, à droite, la version originale.

Les héros du royaume

Alors que Mario et son frère (« d’ailleurs, c’est qui ce Mario vert ? ahahah ») vivent paisiblement leur vie de plombier, la princesse Peach reçoit une délégation du Royaume Végésia.  Il s’agit de la sorcière Graguémona et de son serviteur Gracowitz. Sans surprise, comme toute personne s’introduisant dans le château de Peach qui n’est pas Mario ou son frère (« l’autre Mario la, pffffrtahahah »), cette visite ne se termine pas bien pour la pauvre princesse, qui se fait voler sa voix. En échange, ses mots deviennent explosifs, littéralement. C’est la panique ! À tel point que Mario ne peut pas prendre son temps sous la douche, interrompue par un Toad apeuré. Les frères Mario (Mario Mario et Luigi Mario, donc), se rendent immédiatement sur place pour constater les dégâts. Après avoir survécu à la rage de Peach, non pas qu’elle soit violente, juste que ses discours leur pètent à la tronche, Mario et Luigi (« Mario vert vous voulez dire, ahah, trop drôle mdr ») s’allient avec Bowser pour retrouver la voix de la princesse. Ni une ni deux, ils sautent à bord du Tortue-Jet, mais tout ne se passe pas comme prévu. En effet, ils sont attaqués par Gracowitz et se crashent à la frontière entre les Royaumes Végésia et Champignon. Bowser étant propulsé dans le Royaume Végésia, les deux frères (« Mario et l’autre en vert, là, lol ») partent à sa poursuite.

Salaud !

Ils rencontreront alors moult personnages hauts en couleurs, comme le prince Harik ou Pargne le caïd et devront partir en quête de la Végétoile, un MacGuffin capable d’exaucer les vœux d’une personne dont la voix est pure. L’histoire va à mille à l’heure et on est tantôt à la recherche de la Végétoile, tantôt piégé et en quête de s’échapper. Ce n’est pas un problème en soi, d’autant que le jeu se veut loufoque et amusant. Cela permet également de cacher la platitude du scénario, qui ne sert que de prétexte, mais après tout, on ne joue pas à un Mario pour son histoire.

Les boss font partie de ces personnages hauts en couleurs.

Du combat à tout va

Le gameplay a au moins le mérite d’être diversifié. On a trois phases de jeu distinctes : les phases de déplacements, les combats et le mode « Les sbires de Bowser ».

Tout d’abord, les déplacements dans le monde du Royaume Végésia, qui prennent des éléments des puzzles-plateformers avec quelques énigmes pour faire apparaître une plate-forme ou un chemin. Ces moments de réflexion passagers pourront être résolus par le grand nombre de mouvements offerts aux frères Mario, comme des sauts de hauteurs différentes, mais aussi des pouvoirs avec leurs marteaux, comme diminuer leur taille ou s’enterrer si pieds sous terre. Vers la fin de l’aventure, on obtient des pouvoirs de feu et d’électricité qui serviront également à ces phases de déplacement. On ne peut pas dire que cette partie soit dynamique, puisque la sélection des différentes capacités de Mario et de son frère (« le cornichon ptdr ») est une véritable épreuve de patience. Car si appuyer sur L ou R cinq fois pour avoir le bon pouvoir ou, pire encore, cesser de regarder l’écran du haut pour choisir au stylet ne dérangera pas tout le monde, le choix reste très discutable, d’autant que le rythme du jeu s’en retrouve impacté.

Se balader dans le royaume Végésia est au moins agréable pour la rétine.

Les combats se jouent quant à eux à la façon d’un jeu de rôle dont les batailles sont au tour par tour. Mario et Luigi (« ou le type en vert qui suit Mario tout le temps, LOL ») disposent de plusieurs attaques communes, comme les sauts et les coups de marteau. Chaque coup que l’on veut mettre doit se faire en sélectionnant l’attaque, puis en tapant au bon moment sur une des touches dédiées au personnage (A pour Mario, B pour son frère – « de toute façon personne connait son nom, hihi ») pour mettre une tatane aux ennemis. Le soft joue sur le timing : appuyer sur le bon bouton au bon moment fera plus de dégâts, tandis qu’attendre trop longtemps peut faire foirer l’attaque et rendre le tour inutile. Ils ont également chacun des coups spéciaux, les « attaques frères », qui sont les seules attaques coûtant quelque chose aux deux plombiers. Ils ont en effet tous deux des PF, des « points frères », qui serviront à lancer des combos destructeurs. Quand vient le tour des ennemis, il est possible de purement et simplement esquiver toute offensive de leur part en sautant au bon moment. Et le jeu est tellement permissif que j’ai terminé le jeu sans jamais perdre un seul combat. On ne peut pas dire que le défi est au rendez-vous, de même que la stratégie. Car oui, il y a un semblant de stratégie dans ce jeu ! En réalité, cela ne concerne que le choix des attaques et le level-up. En effet, certains ennemis sont immunisé contre le saut, car ils ont des piques sur la tête, par exemple. Il faudra donc opter pour des attaques au marteau. En ce qui concerne le level-up, on peut choisir, à chaque niveau passé, d’augmenter une de nos stats en particulier. Mais bon, il suffit d’améliorer à chaque fois la force pour torcher les combats en deux tours. Cela dit, la présence de la stat « moustache » doit bien être un des seuls gags qui ne m’a fait rire, même si elle ne sert, au final, pas à grand chose.

On combat une diversité incroyable d’ennemis.

Enfin, nouveauté dans ce remake, le mode « Les sbires de Bowser ». Dans cette aventure optionnelle et secondaire, on suit les sbires de Bowser (qui l’eût cru ?) qui tentent désespérément de sauver leur chef, qui a disparu dans le crash du Tortue-Jet. Plus une succession du même mini-jeu qu’un véritable ajout conséquent, on se retrouve dans une sorte de jeu de stratégie en temps réel pour bébé dans lequel on doit affronter tout être vivant qui s’interpose entre Bowser et ses sbires dévoués. Les batailles se voient affronter deux groupes dans des combats gérés automatiquement et dans lesquels le seul réel élément de stratégie est la composition de notre troupe. En effet, les unités ne sont pas efficaces contre tout : les unités terrestres de front se feront vite laminer par des troupes aériennes, tandis que ces dernières se font descendre aisément par les unités à distance. Enfin, les troupes à distance se font pourrir par les unités de front. Il faudra donc gérer ce triangle de la stratégie pour vaincre nos adversaires, et c’est à peu près tout. Il y a bien des capacités spéciales qui viendront se greffer aux combats pour éviter que le joueur s’endorme, mais rien de plus recherché. L’ennui aura finalement eu raison de moi, car, honnêtement, regarder trente fois des petits personnages se foutre sur la gueule en ayant qu’un contrôle très restreint, ce n’est pas ma tasse de thé. D’autant que les développeurs ont à nouveau misé sur l’humour pour ne pas rendre le truc trop ennuyeux… Et plus lourdingue que ça, c’est difficile.

Des batailles automatiques, suuuuuper !

Yu-Gi-Oh!, est-ce que c’est toi ?

La comparaison peut paraître étrange, mais les musiques m’ont rappelé celles du jeu Yu-Gi-Oh! Legacy of the Duelist. J’étais vraiment surpris la première fois que j’ai entendu le thème de combat, même si on s’y fait rapidement. Par contre, le fait que 90% des batailles aient le même morceau m’a très vite gonflé, et l’OST ne m’aura finalement pas plus marqué que ça. Elle reste cependant entraînante et sait donner une aura à certains niveaux, elle n’est juste pas mémorable.


La musique du jeu reste entraînante, même si elle est répétitive.

Spoiler: ils sauvent la princesse à la fin

Je ressors donc mitigé de ce RPG Mario. Certes, il y a beaucoup de points positifs et de bonnes idées, mais bien souvent le jeu ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ce qu’il propose. Par exemple, le soft se pare de graphismes somptueux, mais ne profite pas de son support. Dans la même idée, on a le gameplay, qui propose une grande diversité avec de nombreux moyens de se déplacer dans le monde, mais qui n’offre pas la possibilité d’utiliser toutes ces actions dans un même endroit. Ou encore l’histoire, qui ne sert qu’à balader le joueur à gauche à droite sans qu’il ait l’impression d’avoir un but précis et utile. D’autres fois, le jeu en fait tellement des tonnes qu’il en devient irritant. L’humour est notamment tellement appuyé (« qui c’est qui accompagne Mario déjà ? XD ») qu’au bout de ma partie le moindre gag déjà répété cent fois (« ahah mais c’est qui ce Mario vert ??? ») me donnait envie de donner un coup de marteau au personnage le faisant.

Au final, Mario et Mario vert: Superstar Saga ne me laissera pas de souvenir marquant. C’est bien dommage, car je voulais vraiment aimer ce jeu, d’autant qu’on m’en avait plus qu’une fois fait l’éloge. Et pourtant, on y tatane des monstres tout du long !

Pour et contre

+ Des graphismes colorés et détaillés…  … mais pas de 3D disponible
+ Une histoire loufoque et amusante…  … mais prétexte
+ Une OST entraînante…  … mais étrange aux premiers abords
+ Des gags régulièrement…  … mais qui peuvent devenir lourds à la longue
+ Un gameplay diversifié et intéressant…  … mais sans réel défi

Ante

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.