Secret of Mana

Il revient en HD! Secret of Mana, jeu marquant des années 90, était promis à un retour remarqué pour son vingt-cinquième anniversaire. Mais est-ce un retour positif? Impossible pour quiconque ayant joué à la version SNES de ne pas s’y référer! Après un rappel de ce qui a fait du jeu original un incontournable, voici une présentation de sa version remasterisée.

Développeur : Square Enix
Date de sortie : février 2018
Consoles : PC, PS4
Genre : Action-RPG

Retour sur une légende

Les personnes qui ont connu le temps de la Super Nintendo le savent: dans les années 90, les styles de jeux populaires étaient assez différents dans les pays occidentaux, si bien que les RPG comme Final Fantasy n’ont foulé les frontières européennes (en version PAL) qu’avec le septième opus sur PlaystationSquare Soft n’avait pas la place qui lui a été ensuite accordée, mais un jeu lui a permis de faire une entrée visible dans nos pays. Ce jeu se nomme Secret of Mana. Second épisode d’une série entamée sur Game Boy, avec Final Fantasy Adventures ou Mystic Quest en Amérique et en EuropeSecret of Mana pose les bases de l’action-role-playing game (A-RPG) japonais. Même la Mini-SNES sortie l’an dernier en atteste: Secret of Mana est le seul jeu d’aventure à s’être hissé face à The Legend of Zelda: A Link to the Past, qui faisait figure de référence. Secret of Mana avait toutefois une force supplémentaire par rapport à The Legend of Zelda: le jeu permettant d’incarner trois personnages, il était possible d’y jouer, déjà sur Super Nintendo, à trois joueurs de façon coopérative. C’est d’ailleurs une des forces de son portage HD.

Considéré comme un boss difficile dans les deux premiers épisodes de la série, le tigre s’avère plus accessible qu’auparavant

Un univers attachant

L’intrigue est quant à elle extrêmement classique, et en décalage avec des standards plus actuels: suite à une chute, un jeune garçon (Randi) se retrouve dans la forêt interdite, et retire l’épée Mana pour rentrer chez lui. Mais les monstres apparaissent… Banni de son village, Randi apprend que son épée doit être restaurée au sein des huit palais des éléments. Sa route croise celle de Prim, jeune femme dont le fiancé a disparu, et de Popoï, lutin amnésique à la recherche de ses origines. Voyageant ensemble, les trois compagnons vont rapidement comprendre que leur quête les opposera à l’Empire, qui souhaite restaurer l’ancienne technologie de la forteresse de Mana pour dominer le monde.

Le maléfique Thanatos était probablement plus inquiétant sans doublage et sans fioritures sur son costume

Chaque personnage a ses forces et faiblesses et peut être contrôlé tandis que les personnages non-joués suivent le premier joueur en attaquant. Randi sera plus fort au combat que les deux autres, mais incapable de pratiquer la magie, Popoï en magie d’attaque, tandis que Prim sera plus équilibrée, avec des magies défensives et curatives à côté d’un nombre réduit de magie offensives efficaces. Cela étant dit, on peut reconnaître à Square d’avoir créé des personnages attachants et à contre-emplois. Randi est celui qui est dépassé par son destin, alors que Prim est déterminée à aider son jeune homme en détresse. Popoï, quant à lui, est le ressort comique du groupe, ce qui ne l’empêchera pas d’être le plus sage dans quelques situations.

Chaque personnage a son caractère, attachant ou non

Une co*ille dans le portage

Tout pourrait se passer pour le mieux avec ce remaster d’un jeu coopératif simple mais prenant, dont les personnages sont globalement sympathiques… Malheureusement, le portage HD compte un certain nombre de défauts notables. Le plus important – même si on peut s’attendre à des mises à jour prochaines pour le corriger: le jeu plante inopinément assez souvent. Un comble pour un jeu que l’on peut avoir dans sa version originale via la Mini-SNES. Ensuite, la transposition du jeu en 3D n’a pas réussi au bestiaire, qui perd de son charme. Idem pour la réorchestration de la musique qui, par chance, peut être remplacée par la bande originale. Le jeu comporte également une série de discussions additionnelles inédites entre les personnages, mais celles-ci contribuent à exagérer la personnalité de chacun – et à réduire Prim à une groupie, ce qui est aux antipodes de son caractère libertaire et fort d’origine.

Globalement, le jeu n’a pas beaucoup changé. Les mouvements étaient toutefois plus carrés dans la version originale, là où la 3D rend les coups plus imprécis par construction: en lieu et place d’un coup vertical ou horizontal, une attaque pourra partir à 30° au risque de passer à côté des ennemis. A cela s’ajoute une statistique de précision probablement assez faible qui fait qu’énormément de coups portés ne toucheront pas… Pourtant, le jeu semble avoir perdu en difficulté; notamment parce que les ennemis réagissent aux coups manqués comme s’ils étaient touchés, alors que dans la version SNES, ils esquivaient et contre-attaquaient rapidement, selon les espèces. Le gameplay, quoi qu’entamé, n’en reste pas moins agréable.

Les attaques physiques sont très imprécises et rateront trop souvent pour qu’on ne puisse pas le remarquer

Conclusion 

Les critiques fusent sur cette réédition. L’une d’entre elles pointe des incohérences entre un jeu qui s’adresse évidemment à des anciens joueurs, et une direction artistique qui vise à séduire une nouvelle génération. Et effectivement, une bonne partie de l’incompréhension des nostalgiques face au résultat de ce portage HD se cristalliseront sur l’apparence hideuse de certains monstres, ou des musiques massacrées. Le jeu bénéficie aussi d’un doublage de l’intégralité des dialogues, tout à fait acceptable quant à lui. Ceci dit, le choc des générations subsiste, et sans doute certains joueurs préféreront-ils l’imagination. Enfin, quelques remarques peuvent être formulées sur le prix d’un jeu dont la durée de vie correspond aux normes de 1993… à parler honnêtement, le jeu était toutefois hors normes à son époque.

Les joueurs seront donc sans doute mitigés, et on les encouragera, pour l’exotisme de l’expérience, à plutôt jouer au jeu sur leur Nintendo Classic Mini: SNES. Quoi qu’il en soit, Secret of Mana est la meilleure porte d’entrée pour découvrir une série importante de Square Enix, laquelle compte de nombreuses suites. A titre personnel, je me réjouirais d’un possible portage de Secret of Mana 2 ou Legend of Mana, inédit dans nos contrées, ou encore de Secret of Evermore, suite spirituelle en termes de gameplay mais hors de l’univers de Mana… mais de préférence remasterisés.

A un certain stade du jeu, il deviendra possible d’appeler Flammie pour vous déplacer 

Les pour et les contre

+ Sans doute l’Action-RPG le plus marquant de sa génération  Les bugs qui font que le jeu plante, souvent en pleine action
+ La possibilité de jouer à trois en multijoueurs local  La traduction française, pas très heureuse
+ La possibilité de jouer avec la bande-son d’origine  L’imprécision des coups
La réorchestration
 Le design des monstres

  Dr. D.

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