Call of the Sea

Le voyage ! En voilà une belle chose qui nous manque et que l’on dévorerait à pleines dents. Le premier bébé du studio madrilène Out of the Blue, Call of the Sea, a peut-être la solution pour vous avec une petite escapade sur une île déserte remplie de secrets. Sous forme de jeu de puzzle narratif, le développeur espagnol propose une aventure riche bien rythmée. Découvrons tout cela ensemble!


Développeur : Out of the Blue
Éditeur : Raw Fury
Date de sortie :
8 décembre 2020
Plateformes : Xbox, PC
Genre : Jeu de puzzle narratif

Call of the Sea Black Ore

En 1934, nous nous réveillons à bord d’un navire surfant les mers de la Polynésie française. Notre nom est Norah et cela fait plusieurs mois que notre mari, Harry, est parti pour une drôle d’expédition dans une île mystérieuse du Pacifique. L’objectif de Harry était de trouver un remède à notre maladie qui nous donne une horrible fatigue et d’étranges tâches sur nos avant-bras. Ne donnant plus de nouvelles de vie, nous sommes ainsi bien décidés à le retrouver et découvrir par la même occasion les secrets de cette drôle d’île Jules-Vernienne. Notre équipage a fini par accepter de nous porter jusqu’aux lieux mais, connaissant ses tristes mythes et rumeurs associés, insiste qu’il ne mettra pas un seul pied à terre. Le bateau reviendra dans trois jours et partira immédiatement s’il ne nous voit pas !

Dès les premières minutes, on comprend qu’on se lance dans une aventure à haute portée narrative avec des contrôles très simples qui se limitent à se déplacer et activer ou lire les éléments qui se situent autour de nous (le jeu est à la première personne). Pour avancer d’un niveau à un autre, il suffit de résoudre des puzzles nous permettant d’ouvrir une porte ou activer un ascenseur mécanique.  Un élément central de notre équipement est notre petit calepin qui note l’avancée du récit et dessine les indices principaux que l’on a pu croiser. Ce journal de bord simplifie astucieusement notre avancée en évitant de nous faire décrocher de l’aventure via l’utilisation de captures d’écran que l’on a pu abuser dans un jeu comme The Witness pour ne citer que lui. Les puzzles sont bien réalisés mais ne révolutionnent pas pour autant le monde du puzzle-game. Il faudra par exemple déchiffrer un langage inconnu ou réactiver un barrage électrique laissé par l’ancienne expédition. Ces puzzles sont d’autant plus adroitement intégrés à la narration et leur résolution nous permet d’en comprendre un peu plus sur les mystères des lieux. J’ai eu besoin à chaque fois de quelque minutes pour comprendre l’énigme proposé et je n’ai pas trouvé de problème particulier me freinant dans mon avancée (du style élément vicieusement caché ou mécanisme qui ne s’active pas).

L’île de Ré-gal

Au-delà des puzzles, le jeu madrilène plaira aux amoureux des pépites de l’aventure narrative tels que What Remains of Edith Finch ou Firewatch. Ce dernier, d’ailleurs, a une certaine proximité avec Call of the Sea car l’actrice Cissy Jones double notre héroine Norah mais a également doublé Delilah. Elle est également connue pour son travail dans le Walking Dead de Telltale (Katjaa, Jolene, Linda, Brie) ou plus récemment Olga dans Half-Life Alyx. La très bonne performance de Cissy Jones est au centre de l’aventure car elle commente tous les documents que l’on lit ou tous les éléments avec lesquels ont interagit. Elle donne par la même occasion des informations sur son passé ou ses sentiments. Le récit est très agréable à suivre et est peut-être la meilleure retranscription des écrits de H-P Lovecraft dans un jeu vidéo (je n’en dirai pas plus). Cela ne signifie pas que l’aventure est terrifiante (c’est un simple PEGI 7) mais offre une bonne dose de mystère avec son lot de rebondissements. Malheureusement, j’ai trouvé que la conclusion de l’aventure est un peu précipitée et manque de profondeur. J’aurais aimé un développement plus fin de la motivation des personnages en évitant de se cantonner à un simple choix binaire qui nous laisse quelque peu indifférent. Cependant, cela ne détruit en rien l’excellente construction du mythe de cette magnifique île qui inspirera surement de nombreux futurs développeurs.

Tout cette aventure bénéficie d’une direction artistique et d’une performance technique au sommet. L’Unreal Engine a été parfaitement utilisé par le studio ibérique et est un des plus grands atouts du jeu. Les décors sont variés et tous plus intéressants les uns que les autres. On prend ainsi plaisir à découvrir chacun des coins de chaque chapitre, sous un soleil de plomb, une pluie diluvienne ou encore le toit d’un temple énigmatique. Découvrir tous ces environnements m’a rappelé mes plus belles parties de Monkey Island. En ce qui concerne la bande sonore, elle ne se démarque pas par son originalité mais accompagne efficacement le joueur dans son avancée.

Vous l’aurez compris, Call of the Sea est une des réussites vidéoludiques de cette fin d’année. Le jeu ne révolutionnera certainement pas la formule de l’aventure narrative mais coche toutes les cases pour plaire aux adeptes de la formule. L’aventure dispose d’une durée de vie idéale, environ six heures, ce qui se situe à un excellent point d’équilibre pour ne se sentir ni roulé ni frustré. En ces temps si particuliers, on peut partir en vacances pour quelques sous (environ 20.- ou 20€). Sautez donc sur l’occasion!

Pour Contre
+ Un belle aventure qui ravira les fans du jeu d’aventure. Un fin vite expédiée qui manque de profondeur.
+ Des puzzles intelligents qui  participent à l’immersion et la compréhension de l’univers du jeu. Au final, même si le jeu est très réussi, il ne révolutionne rien.
+ Une direction artistique et une performance technique réussies.

Will Pietrak

 

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