Dites-le avec un jeu #3 – Le Rire

La terreur, la rage… Vraisemblablement le monde du jeu vidéo est plein de dangers et d’émotions négatives. Mais qu’en est-il des bons moments ? Spécifiquement les moments drôles, durant lesquels on a ri à ne plus réussir à se ravoir, lorsqu’on en est venu aux larmes tant la situation était hilarante, ou simplement un instant durant lequel on a bien rigolé, seul ou avec des amis.

Super Paper Mario

Ma partie préférée du volet Wii des Paper Mario, souvent considéré comme le début de la descente aux enfers de la série pour ses innovations anti-RPG, réside sans aucun doute dans les dialogues avec les personnages rencontrés dans le jeu. Mario atterrit dans une dimension complètement inconnue et, pour une fois, vous n’êtes pas un héros légendaire du royaume Champignon… vous êtes un inconnu, un étranger. Le manque de respect des PNJ envers celui qui sauvera l’univers entier d’ici à la fin du scénario est absolument hilarant, les habitants de Recto vous parlent littéralement comme à un imbécile né de la dernière pluie! Le regard vide d’expression de notre protagoniste silencieux face aux agités que l’on rencontre ne peut qu’ajouter aux fous rires que ce jeu procure.

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Andreios

Borderlands 2

Les jeux ‘’juste drôles’’, c’est sympa un moment. Des titres par ailleurs sans prétention humoristique deviennent hilarants une fois joués à plusieurs avec des amis. Mais que se passe-t-il en combinant tout cela ? Cela nous donne Borderlands 2, le meilleur épisode d’une série qui reste gravée dans ma mémoire. On ne se lasse jamais des répliques imprévisibles et diablement bien écrites des personnages déjantés de Pandore. De plus le titre déborde de références, notamment à des œuvres de votre enfance (ou en tout cas de la mienne). Mention spéciale à la mission secondaire qui consiste à se faire passer pour un livreur de pizzas afin d’entrer dans les égouts d’un complexe ennemi pour dérouiller quatre apprentis (en tout cas très peu doués) ninjas aux noms de peintres italiens (si vous n’avez pas compris la référence, allez brûler en enfer!). Parcourez cette aventure avec votre best buddy et vous pourrez venir me remercier pour le conseil.

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fcbat

Rayman 3: Hoodlum Havok

Ah… j’en ai passé des heures sur Rayman 3: Hoodlum Havok… mais — soyons honnêtes — surtout pour me re-re-re-regarder les cinématiques du jeu une millième fois! Comme si l’aventure principale ne suffisait déjà pas à vous mettre dans l’ambiance loufoque et grotesque qui fait suite à l’un des jeux les plus sombres de l’univers de Rayman, les développeurs vous proposent une liste de vidéos bonus complètement décalées qui vous expliquent « comment se débarrasser de Rayman » (disponibles en 547 DVDs (et si vous en achetez 546, le 547ème vous est offert)). L’humour présent ici est satirique et parfois à la limite du vulgaire mais touche toujours juste. L’introduction du jeu, avec un Murphy blasé qui vous explique, en lisant le manuel du soft, que « pour sauter, il faut utiliser la touche de saut », vous arrache immédiatement un sourire qui ne vous quittera pas jusqu’aux dernières heures de gameplay qui parodient — entre autres — la scène d’ouverture d’Half-Life.

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Thomario

Edna & Harvey: Harvey’s New Eyes

L’humour est quelque chose de subjectif, je n’apprends rien à personne, mais il est nécessaire de le préciser dans le cas de la série des Edna and Harvey, notamment le deuxième opus, Harvey’s New Eyes. Lillie, une petite fille innocente et incomprise, victime de la directrice de l’orphelinat dans lequel elle vit, veut aider sa meilleure et seule amie, Edna, à s’enfuir. Dans ce qui ressemble à un point & click tout à fait normal, les puzzles vous amèneront à tuer sans forcément le vouloir les autres enfants. Ces morts sont censurées car le jeu « est un jeu tout public » et parce que, par conséquent, le narrateur ne peut se permettre de montrer des enfants mourir. Le narrateur détourne donc avec un cynisme prononcé les morts en prétextant que les enfants sont parti. Il ne se gênera pas non plus de blâmer le joueur lorsqu’il se retrouve coincé et qu’il essaie tout et n’importe quoi dans l’espoir que ça fonctionne, ni de faire des remarques faussement innocentes lorsque Lillie ramasse un couteau, ou qu’un personnage lui hurle dessus. Les blagues, souvent très noires vous l’aurez remarqué, ne plairont clairement pas à tout le monde, mais elles ont certainement fait mouche avec moi. Un chouette jeu durant lequel je me suis bien souvent esclaffé devant le décalage entre ce qui se passait et les commentaires du narrateur.

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Oddworld: L’Exode d’Abe

Discrimination raciale, esclavage, génocide, maltraitance physique. Pas facile d’aborder de tels thèmes dans un jeu qui se veut comique. Et pourtant, c’est le défi difficile que s’est fixé la série Oddworld. Dans ses deux premiers épisodes sortis sur la première Playstation, on incarne Abe, le Mudokon, travaillant comme esclave à l’usine de Rupture Farm, qui découvre que lui et ses semblables sont destinés à être mangés par les Glukons, race dominante d’humanoïdes manchots, procéduriers et avides de fric… Abe va donc tenter de faire fermer les industries des Glukons en prenant le contrôle mental de ses ennemis, et en communiquant avec ses alliés, au travers d’énigmes en tableaux. L’humour du jeu repose sur deux aspects : les personnages stupides et la liberté de progresser en sauvant un maximum de vies ou en contribuant à massacrer des Mudokons de façon absurde (le jeu se veut toutefois moral, et récompense le fait de sauver un maximum de Mudokons).
D’un système de jeu classique en die and retry en passant par une ambiance farfelue et des cinématiques à mourir de rire, l’Oddworld propose un univers hilarant par son côté décalé qui permet de digérer la représentation cynique de la société de consommation.

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Dr.D.

Portal 2

Si je devais nommer un jeu qui a réussi à manier l’humour avec brio, ce serait bien Portal 2.  De retour dans les anciens laboratoires d’Aperture, vous n’avez pour seul compagnon qu’une sorte de petit robot en forme de sphère: Wheatley, interprêté par l’acteur Stephen Merchant. Loin d’être un simple guide dans cette aventure, cette intelligence artificielle passe son temps à divaguer, digresser, et se perdre dans des élucubrations absurdes et hilarantes qui donnent du rythme à l’aventure et qui tranchent significativement avec le côté sombre et crasseux de l’environnement. La grande force de Wheatley c’est un humour à l’anglaise des plus efficaces, qui fait écho aux effrayantes communications de GLaDOS et auxquelles les enregistrements de plus en plus extravagants de Cave Johnson – fondateur d’Aperture Science, à qui le merveilleux acteur J. K. Simmons prête sa voix – prennent le relais.  Tout cela, outre le fait de nous faire rire des heures durant, participe ainsi très ingénieusement à l’immersion dans cet univers dérangé et captivant. Donc si vous n’avez pas encore joué à Portal, faites-le, vous ne serez pas déçus.

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Erther

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