Shantae: Half-Genie Hero

Kickstarter, jeu indépendant, Jake Kaufman… N’en dites pas plus! On la connaît la formule, donnez-moi ce jeu immédiatement, que je puisse goûter à la magnificence du nouveau Shovel Knight! Pas trop tôt. Comment ça, Shantae? C’est quoi ça? Une série d’excellents jeux de plates-formes qui, par le passé, a prouvé être de la trempe des plus grands, maniant le challenge, l’exploration et l’intrigue, c’est bien ce que vous essayez de me dire?
Bien… alors donnez-moi ce jeu vous dis-je!  

Développeur : WayForward Technologies, Inti Creates
Editeur : WayForward Technologies, Marvelous USA

Date de Sortie: 20 décembre 2016
Console(s) : PS4, Xbox One, Wii U, PC, PlayStation Vita
Genre : Jeu de plates-formes, Action/Aventure

L’odorat

J’entre dans Shantae: Half-Genie Hero sans attentes, et ce pour deux raisons. Premièrement, 2016 n’a pas été une excellente année pour le joueur en moi. En dehors de mon attitude blasée, c’est aussi ma première expérience avec cette série, ce qui requiert donc un peu de documentation. Toujours acclamés par la critique, les jeux de la série avant celui-ci se comptent au petit nombre de trois. Shantae: Half-Genie Hero a donc de grandes chaussures à remplir (j’ai toujours trouvé ça rigolo de traduire les expressions anglaises), surtout pour les fans de la série dont j’espère faire partie à la fin de cette expérience.

Le jeu débute avec un rêve de Shantae, héroïne demi-génie à ce que j’ai compris, qui reçoit une prémonition d’une grande menace sur elle et son peuple. Shantae, en tant que protectrice officielle de la ville, se lance dans une aventure pour ne pas laisser, très original, le monde être détruit. L’histoire est simple et c’est pas plus mal; c’est parti! On évolue dans les niveaux en scrolling horizontal, on tabasse les ennemis, on ramasse les objets, on va les échanger contre d’autres objets, on progresse et on est content. La partie plates-formes me rappelle parfois les vieux Megaman avec leurs timings précis et l’alternance de rythme, tandis que le développement des personnages et de l’histoire m’apportent aux narines des odeurs de Zelda, alors que je retourne en arrière dans les niveaux pour chercher un œuf de monstre pour le donner à un PNJ dans le but d’obtenir un autre objet important.
Notre personnage se développe au fil du jeu; Shantae apprend des pas de danses qui lui permettent de se transformer en animaux et autres créatures aux capacités diverses et variées. Ces différentes mécaniques, obtenues au fur et à mesure, ouvrent de nouveaux passages dans les niveaux explorés auparavant, afin de faire avancer l’histoire ou parfois simplement d’amasser de nouveaux trésors. On peut augmenter les points de vie de Shantae, sa force, sa vitesse, lui offrir des sorts d’attaque et de défense, des capacités spéciales… bref, tout ce qu’il faut pour la rendre OP AS HELL, YEAH!

Le toucher

Classique. Le déplacement horizontal rend en général les choses faciles pour ce genre de jeu; on se déplace avec le stick (ou la croix) directionnel(le), puis les fonctions principales que sont le saut, l’attaque à coup de cheveux, les danses/transformations et le bouton pour les sorts ou les capacités spéciales. L’habitude de sauter avec ‘A’ a du être remplacée, mais ce ne fut qu’un détail à ce niveau-là. Les contrôles sont restés fluides, ou au moins la plupart du temps. Il m’est cependant arrivé d’expérimenter un peu de lag qui m’a parfois été fatal dans certains moments lors desquels le timing était d’une grande importance, ce qui m’a évidemment procuré une dose tout à fait saine de rage, l’indispensable du bon jeu de plates-formes.

Scuttle Town, la cité de Shantae

La vue

Avez-vous déjà vu… un jeu vidéo qui est en fait un dessin animé en même temps? Maintenant, oui.
Plus sérieusement, j’ai particulièrement apprécié la transition du pixel-art (très bien maîtrisé dans Shantae: Pirate’s Curse) à des dessins superbes et raffinés. Au delà du graphisme pur, je trouve les dessins magnifiques! Chaque personnage, y compris les petits ennemis inutiles, est travaillé pour que l’esprit grotesque et sympathique du jeu ressorte le plus possible, tant dans les expressions que dans les dialogues parfois désopilants. Détail, me direz-vous, mais j’ai aussi trouvé excellent la façon de bouger des personnages, même lorsqu’ils ne se déplacent pas. Shantae, par exemple, bouge de haut en bas, un sourire naïf aux lèvres. Ce genre de petit détail donne au jeu beaucoup de caractère, ce qui est un gros point fort.

Le pixel-art peut aller se rhabiller.

L’ouïe

Je l’ai mentionnée dans l’introduction, Jake Kaufman nous fait l’honneur de son apport musical pour Half-Genie Hero. La bande son est très originale, incluant un très grand mix de styles; un peu de thèmes pirates, un peu de musique orientale, de la bonne grosse guitare pour les combats de boss et, souvent, de puissantes rythmiques électro pour le côté « remix » de musiques d’aventure. Le synthétiseur est manié à la perfection pour faire un contraste sympathique entre l’univers ancien du jeu et une bande son très actuelle qui rajoute à l’exotisme et l’excentricité du jeu. Les effets sonores sont à leur place, parfaits dans l’ambiance également.

Pour certains des segments principaux de l’intrigue, des voix anglaises ont été ajoutées. Le doublage est très bon et ne donne qu’une envie : qu’il soit plus présent sur l’ensemble du jeu!

Le goût

Je ne remercierai jamais suffisamment WayForward d’avoir sauvé mon année 2016. Le jeu a évidemment ses failles. Le scénario part un peu dans tous les sens et, faute à ma non-expérience de la série, je trouve le développement des personnages plutôt pauvre, je ne comprends pas toujours leurs relations dans ce monde et, même si cela n’entrave pas l’expérience de jeu, les traduction ratée vers le français m’ont parfois empêché de m’investir dans l’intrigue.
Au niveau gameplay, le jeu est délicieux, et offre un bon challenge… au début. Je m’explique: au fur et à mesure que l’on progresse, on gagne de la vie et des pouvoirs. Malheureusement, la difficulté du jeu n’augmente pas suffisamment et je me suis retrouvé à beaucoup d’occasions à prendre volontairement des dégâts en avançant, sachant qu’il me restait énormément de vie ou simplement que j’avais largement de quoi me régénérer avec les fruits, oeufs ou autres steaks rôtis récupérés sur les ennemis. Finalement, la courbe de difficulté n’est pas bien gérée en fonction de l’évolution de Shantae qui, elle, obtient tant de transformations qu’on ne sait parfois plus qu’en faire! J’aurai aimé voir une meilleure utilisation de toutes les capacités du personnage principal, mais la promesse de DLC dans un avenir proche me donne bon espoir à ce niveau-là.

Shantae: Half-Genie Hero est un bon jeu. Pas un jeu incroyable, un bon jeu, une solide expérience pour tout amateur de jeu de plates-formes. L’univers est intéressant, les personnages comiques et attachants, et contient juste ce qu’il faut d’innovations pour sortir du lot.

Les pour et les contre

Concept de gameplay sympathique – On voudrait un peu plus de contenu
+ Jake Kaufman, nos oreilles te remercient – Contrôles parfois trop lents à répondre
+ Chapeau l’artiste pour les graphismes cartoon très réussis – Un scénario dans lequel il est difficile de réellement s’investir
Un univers et des personnages originaux et attachants – Traduction française foireuse
J’ai ri plusieurs fois à gorge déployée durant mon parcours Mauvaise gestion de la courbe de difficulté : le challenge baisse au lieu d’augmenter
 Du caractère! Et un jeu cohérent
 Futurs DLC prometteurs

Enjoy!

 

Andreios

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