Final Fantasy XII: The Zodiac Age

Dix ans après sa sortie européenne sur PS2, Final Fantasy XII revient dans une version en haute définition intégrant les quelques ajouts de la version internationale, traditionnellement inédite dans nos régions. Monument controversé à sa sortie, vaut-il la peine qu’on s’y replonge?

Développeur: Square Enix
Date de sortie: juillet 2017
Console: PS4
Genre: RPG

La grande histoire d’une saga mythique…

Il n’est plus utile de présenter la série de Final Fantasy, considérée à ce jour comme incontournable, et sans doute comme les jeux de rôles japonais les plus connus. Par contre, les plus jeunes ignorent peut-être qu’avant que Square Enix devienne l’éditeur colossal que nous connaissons, Final Fantasy était la série phare de Square et de l’équipe d’Hironobu Sakaguchi. Indéniablement, Square connaît un âge d’or avec la Super Nintendo et la première Playstation. Avec Final Fantasy VII, VIIIX et X, Square s’engage dans un pari risqué: investir dans l’animation en images de synthèse. Concernant les jeux vidéo, le pari est réussi; mais Sakaguchi s’expérimente au cinéma avec Final Fantasy: les créatures de l’esprit, qui connaît un échec commercial majeur. Les pertes sont telles que Square se retrouve contraint de fusionner avec Enix, son rival de toujours. Sakaguchi démissionne, ce qui donnera suite à de nombreux remaniements. Après dix épisodes principaux, la saga doit être portée par une nouvelle équipe.

Vayne Solidor, l’insipide méchant de cet épisode, bien loin du niveau d’un Kefka ou d’un Sephiroth

La traversée du désert

Le onzième épisode est un MMORPG qui restera peu dans les mémoires, surtout en Europe. Final Fantasy XII représente donc l’heure de vérité pour Square Enix, qui confie la réalisation de cet épisode à Yasumi Matsuno, déjà en charge de Final Fantasy Tactics et Vagrant Story. Matsuno insère cet épisode dans le cadre d’un projet plus large: Ivalice alliance, qui regroupe différents jeux se déroulant dans l’univers d’Ivalice, comme Final Fantasy Tactics et Tactics Advance. Cet univers étendu donne l’occasion à des jeux de moindre importance de poser le background: races, juges, dieux, etc. Mais comme tout projet titanesque, il est accompagné d’autant d’attentes des que de retards dans son développement. En 2005, Matsuno quitte le projet lancé en 2002. Final Fantasy XII ne rencontrera ses fans qu’entre 2006 et 2007.

Dodgson! Dodgson est parmi nous, Dodgson est là! Tout le monde s’en fout…

L’arrivée d’un digne successeur?

De par son appartenance au monde d’Ivalice, Final Fantasy XII abandonne une large partie du folklore de la série : si Cid, les chocobos, pampas et moogles (mogs) sont toujours présents, les invocations sont intégralement remplacées, quelques noms phares étant donnés aux vaisseaux par clin d’œil. Le système de développement des capacités est celui de la grille des permis : on peut posséder une arme ou maîtriser une magie, mais il faut acheter le permis pour l’utiliser. Ce système qui permettait des personnages polyvalents évoluant sur une même grille a toutefois fait l’objet d’une transformation majeure : dans The Zodiac Age, il faut attribuer deux grilles parmi douze aux personnages. Ce choix contraint force ainsi à disposer de personnages spécialisés… et possède l’inconvénient majeur qu’on peut avoir des personnages totalement dépourvu de techniques de soin efficaces plus tard dans le jeu, ce qui peut conduire à recommencer une partie du début. Voici un premier gros écueil qui entame la valeur de ce remaster.

Le système des jobs hérite malheureusement des défauts de celui de Final Fantasy premier du nom

On a nié la notion de temps!

En ce qui concerne le système de combat, on touche à un des aspects décriés de cet épisode. Grâce au système des gambits, le joueur programme ses personnages en définissant leurs actions, par ordre de priorités et selon des conditions précises. Par exemple, typiquement une action à programmer en très haute priorité sera de faire se relever les alliés à terre, ce qui permet ensuite de proposer différents sorts de soins pour les blessés, et d’attaque dès que les situations d’urgence sont résolues. C’est le second écueil majeur du jeu : si le joueur définit correctement ses gambits, il peut littéralement laisser ses personnages agir, son rôle pouvant se limiter à l’équipement, aux déplacements et aux dialogues. The Zodiac Age propose d’ailleurs un mode “épreuves” constitué de cent combats, ce qui constitue la meilleure démonstration du fait qu’un joueur confirmé peut laisser sa manette et boire un café devant son écran sans trop de problèmes… du moins jusqu’à ce que la difficulté soit un peu plus élevée. Enfin, un autre ajout au jeu d’origine est la possibilité de jouer à quatre fois la vitesse originale. En soi, cette solution est plutôt intéressante (d’autant plus que certains combats peuvent prendre une heure), mais révèle encore davantage le vide profond de la plupart des combats de base.

Là où le système ATB de précédents épisodes offrait une bonne lisibilité, les combats s’avèrent parfois confus.

Nature morte

Du point de vue de son esthétique, les environnements sont tout bonnement magnifiques, et la réédition était méritée. En revanche, le jeu pèche par son scénario, ce qui ne fait pas honneur aux cinématiques, rapidement ennuyeuses. En effet, Final Fantasy XII suit dans les grandes lignes la trame de Star Wars, ce qui rend les grosses ficelles du scénario encore plus éculées. En effet, les personnages joués comprennent un jeune orphelin (Vaan), une princesse cheffe de la résistance (Ashe), deux pirates du ciel (Balthier et Fran) dont les têtes sont mises à prix, et ainsi de suite. Indéniablement, le jeu se veut un hommage à l’œuvre de Lucas, mais souffre de ce choix, qui rend de nombreux moments de tension prévisibles. Qui plus est, l’intrigue se déroule en temps de guerre; pour autant, les batailles aériennes ne sont pas jouées, et le joueur rate une partie des actions au sol. Autant dire que le jeu échoue là où les films ont réussi.

Le chasseur de primes Ba’gammnan est l’équivalent de Bobba Fett, et cherchera à capturer Balthier et Fran

Verdict

Avec plusieurs gros défauts, Final Fantasy XII marque la saga mythique d’un tournant majeur. A mon sens pas digne de ses prédécesseurs, ni même de leur nom, ce jeu est néanmoins un excellent RPG enrichi par d’innombrables quêtes annexes. De quoi donner du fil à retordre aux joueurs. Les fans de la première heure auront d’ailleurs l’occasion de le terminer quatre fois plus vite qu’à l’époque de sa sortie sur PS2.

Ne vous fiez pas à leur apparence, les légumes mutants peuvent être des ennemis pénibles

Les pours et les contres

+ Le retour d’un grand RPG – Des combats pas toujours très passionnants
+ Une grande durée de vie Un scénario prévisible
Une esthétique magnifique  On ne joue presque que des humains parmi les nombreuses races
+ Un MMORPG sans le côté online (et payant) – Les eons (invocations) sont totalement inutiles

Dr. D.

 

 

 

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