Cette année, vous le savez sûrement, Pixels a eu la chance d’envoyer quatre journalistes de l’extrême au plus grand salon européen du jeu vidéo, la Gamescom, qui prend place dans la ville de Cologne. Cette brave équipe a pu jouer à un nombre incommensurable de démos, assister à de nombreuses présentations ainsi que papoter un peu avec des acteurs du jeu vidéo autour d’une boisson bien rafraîchissante. Sans pouvoir citer et parler de tout ce qu’ils ont pu voir (sinon ce serait un peu long à lire, et on sait que vous devez préparer votre rentrée, jeunes gens) voici ce que chacun d’eux a retenu de cette semaine.
Un rêve de gosse
Ah, la Gamescom, quelle expérience ! Une rêve de gosse qui se réalise ! Se balader dans un immense centre sans savoir où donner de la tête, jeter des coups d’œil remplis de curiosité à tout va, vouloir s’arrêter à chaque stand… Difficile de décrire ce mélange de joie, de surprise, d’excitation et d’émerveillement ! Entre deux regards envieux sur des stands divers et variés, j’ai pu tester plusieurs jeux que j’achèterai probablement à leur sortie. De tous les softs que j’ai pu essayer, je vais tenter de vous faire part de mes expériences les plus marquantes.
La crème de la crème
No Truce With the Furies, un jeu développé par le studio ZA/UM et édité par Humble Bundle qui fut sûrement la meilleure surprise du salon. Il s’agit d’un RPG en vue isométrique dans lequel on joue un flic se réveillant avec une gueule de bois des plus monumentales. Tellement forte qu’il a apparemment oublié son passé et son identité, ainsi que le fonctionnement du monde autour de lui. Le soft se base énormément sur ses dialogues, étant donné que le personnage que l’on joue converse régulièrement avec lui-même et ses « furies », des voix dans sa tête représentant des émotions, qui essaient de dicter son comportement. Outre la patte graphique superbe et l’ambiance sonore au poil, ce qui m’a particulièrement plu est la nécessité, pour exécuter certaines actions, de faire un lancer de dés comme dans un jeu de rôle papier, un élément de gameplay relativement rare. On peut donc aboutir à des échecs critiques, ce qui vient pimenter l’expérience en ajoutant une touche d’aléatoire. Une pépite inattendue !
A Hat in Time est un jeu de plateforme 3D kickstarté et développé par Gears for Breakfast. On y retrouve des contrôles très précis et agréables rappelant les classiques du genre comme Mario 64 et autres Banjo & Kazooie, tout en proposant des mécaniques et un style graphique modernes et uniques. Le jeu a une identité qui lui est propre, avec son héroïne adorable et ses mondes très cartoons. Présenté par Humble Bundle lors de la Gamescom, j’ai pu tester un niveau entier se passant dans un train, dans lequel un meurtre avait eu lieu. Dans une ambiance de film noir, c’était à moi de retrouver le coupable, ce qui n’était pas trop difficile, mais très rigolo. Un chouette jeu qui sort le 5 octobre !
Detroit: Become Human. Pourtant pas un grand fan des jeux de David Cage (Fahrenheit, Heavy Rain, Beyond: Two Souls), j’ai été surpris en bien par la démo jouable de son prochain titre. On y incarne un androïde devant faire face à un de ses congénères défectueux qui menace de se suicider avec une fille. On inspecte l’appartement pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé, on analyse des indices pour recréer virtuellement les scènes du crimes et on essaie tant bien que mal de convaincre l’androïde suicidaire de revenir à la raison. Un jeu où les dialogues sont importants et très bien gérés qui me forcera peut-être à casser la tirelire pour me prendre une PS4.
Distance, un jeu de course développé par Refract, n’était pas une nouveauté pour moi, étant donné que je le possède déjà depuis maintenant plus d’une année, mais j’ai pu faire l’expérience inédite d’y jouer en VR. Et franchement, j’en suis ressorti époustouflé. La vitesse, qui est la clé du gameplay dans le jeu, rend très bien en réalité virtuelle, et je n’ai pas souffert de motion sickness malgré les figures que l’on peut exécuter. Une chouette expérience que je ne vais malheureusement pas revivre de sitôt.
The Crew 2 et Need For Speed Payback sont tous deux des jeux de course aux contrôles très arcades, simples et à la maniabilité excellente proposant de rouler à toute vitesse au volant de la voiture de nos rêves dans des environnements somptueux et détaillés. The Crew 2 propose d’ajouter à cela les courses de bateaux et d’avions pour une expérience, je l’espère, complète et jouissive. De son côté, le prochain Need For Speed mise sur la destruction de ses adversaires à la façon Burnout pour des courses endiablées et sans pitié pour ses concurrents !
Un lieu d’innovation
La Gamescom, c’est aussi un endroit où l’on a pu découvrir des innovations dans le monde du gaming, et la plus marquante est certainement Shadow, l’étrange projet d’une start-up française visant à révolutionner le jeu PC. Le principe correspond en gros à une sorte de Netflix du jeu vidéo, dans le sens où le jeu est joué sur une machine située à Paris et l’image nous est envoyée en streaming. Pas besoin de se construire un ordinateur de titan en payant des centaines de francs pour une grosse carte graphique, puisque les ordinateurs de la société sont dotés de composants haut de gamme. Il suffit donc simplement de payer un abonnement de 30€ par mois et de se connecter à l’application Shadow pour avoir accès à notre ordinateur réservé dans le centre parisien afin de profiter d’un PC, disponible 24 heures sur 24 pour autant qu’on soit connecté à internet. Et une bonne connexion est nécessaire, parce qu’afficher une image de bonne qualité en temps réel demande au mois un débit internet de 15Mo/s. Ce qui nous a vraiment marqué, c’est que l’application Shadow est disponible sur PC, Mac et Android. On peut par conséquent jouer à des jeux AAA sur notre téléphone, si la connexion est suffisante, ce qui est hallucinant. Pour illustrer notre surprise, disons simplement que nous avons pu jouer à Rise of the Tomb Raider sur un smartphone, et il faut dire qu’on avait de la peine à y croire. Un projet ambitieux et déjà adopté par plusieurs milliers de français qui devrait arriver en Allemagne et en Angleterre en fin d’année.
Personne n’est parfait
Enfin, la Gamescom, c’est aussi un lieu où tout n’est pas rose. Entre les files d’attentes par moment interminables et le brouhaha constant venant des milliers de visiteurs, on était souvent lessivé après une journée passée dans le centre. Mais il nous est arrivé d’être déçu ou peu convaincus face à des démos ; et dans mon cas je vais vous parler de deux expériences… particulières.
Playlink est une nouvelle façon de jouer sur PS4, où les manettes sont remplacées par nos téléphones portables via des app gratuites. Les jeux sont pour la plupart des projets plutôt modestes et sont des party games, des softs multijoueurs en local. Mais pourquoi jouer sur sa PS4 avec son smartphone si on a déjà des manettes ? « Et pourquoi pas ? », rétorque Sony. Thomario et moi avons pu tester trois jeux : un party game composé de mini-jeux délirants du nom de Frantics, un jeu de quizz nommé Knowledge is Power, et un jeu narratif, Hidden Agenda. J’ai personnellement beaucoup de mal à saisir l’utilité d’un pareil stratagème, d’autant que sur les trois jeux que l’on a pu tester, seul un tirait légèrement profit du téléphone. Le reste de l’expérience restait agréable, mais il faut dire que je reste dubitatif quand à son utilité.
Metal Gear Survive est le premier jeu de la franchise depuis le départ d’Hideo Kojima, et Dieu sait qu’il est mauvais. Franchement, j’ai détesté les vingt minutes de gameplay proposées durant le salon, et j’ai regretté amèrement avoir attendu deux heures pour ça… Le jeu est un spin-off de la saga légendaire dans lequel on joue en équipe contre des sortes de zombies. On construit donc des barricades, on installe des pièges et on dézingue une vague de monstre. Entre deux vagues, on améliore son équipements et les défenses, et ainsi de suite. Au-delà d’être une mauvaise copie de MGSV en termes de gameplay, d’animations et de graphismes, rien n’est agréable dans le soft. L’interface est très peu pratique, les moments d’action sont mous, et le jeu arrive à être moche, proposant au joueur une merveilleuse gamme chromatique allant du noir au brun foncé sans aucun saveur. Une grosse déception de mon côté, mais une déception rassurante, puisque je ne ferai pas l’erreur d’acheter le jeu.