Cette année, vous le savez sûrement, Pixels a eu la chance d’envoyer quatre journalistes de l’extrême au plus grand salon européen du jeu vidéo, la Gamescom, qui prend place dans la ville de Cologne. Cette brave équipe a pu jouer à un nombre incommensurable de démos, assister à de nombreuses présentations ainsi que papoter un peu avec des acteurs du jeu vidéo autour d’une boisson bien rafraîchissante. Sans pouvoir citer et parler de tout ce qu’ils ont pu voir (sinon ce serait un peu long à lire, et on sait que vous devez préparer votre rentrée, jeunes gens) voici ce que chacun d’eux a retenu de cette semaine.
Quatre touristes suisses se retrouvent parachutés à Cologne pour la Gamescom, plus grand salon du jeu vidéo d’Europe, avec une petite valise, une connaissance de l’allemand très limitée, une bonne dose de culot, des étoiles plein les yeux et un badge-presse. Cela résume assez bien le mélange de sentiments que j’ai éprouvés: de la fierté, mais aussi une certaine forme d’imposture. Voici mon bilan (largement positif) de cette semaine au pays du jeu vidéo et de la bratwurst.
Jour 1 — 120 heures restantes
La journée réservée à la presse (et donc pas ouverte au public) était celle du mardi durant laquelle nous avons pu accéder à l’entier de l’immense bâtiment qui abrite la Gamescom. En tant que — disons-le — gros n00bs, nous n’avions pas réalisé que le nombre de personnes présentes allait quadrupler le lendemain, et nous nous sommes simplement contentés de nous balader dans la zone réservée à la presse sans nous soucier du reste du salon. Nous avons donc passé une journée tranquille à flâner par-ci, par-là, en nous disant sans cesse: « y a finalement pas tant de monde que ça ». Parmi les bons souvenirs de jeux testés durant la première moitié du jour, citons : Brawlout, un soft de combat sur Nintendo Switch, copié-collé de la franchise Super Smash Bros., mais fort sympathique malgré tout ; Oh my Godheads, encore du multi-joueur local, style Mario Party sur PC, qui crée instantanément une bonne quantité de barres de rire ; et enfin Shift Quantum, un jeu indépendant de réflexion, empruntant son esthétique à Limbo et ses énigmes à Portal, qui sortira également sur PC.
Mais le clou de la journée — et de la Gamescom pour moi — restera notre rencontre avec Nintendo… Ceux qui me connaissent le savent, je suis un amoureux de la première heure de Big N ; et passer une heure entière à tester des jeux vidéo pas encore sortis, dans un petit lobby rempli de snacks et boissons, en compagnie d’un représentant de la firme qui parle français… ça n’avait pas de prix ! C’est à ce moment où mon impression d’imposture s’est le plus manifestée. En effet, j’avais du mal à cacher mon excitation afin d’être « professionnel » quand j’ai pu poser mes mains sur Super Mario Odyssey durant vingt minutes. Inutile de lister l’ensemble des softs que nous avons eu le loisir d’expérimenter sur les cinq consoles disponibles tant la futur aventure de Mario a occulté tout le reste. La liberté d’action et le fun qu’il procure n’ont pas d’égal ! Vivement le 27 octobre 2017 !
Jour 2 — 96 heures restantes
Le mercredi a été marqué par Sony et par la masse de monde bien plus impressionnante qu’imaginée. Heureusement, en tant que presse, nous avions accès à tout le salon une heure avant le reste des visiteurs. Cela nous a permis de tester un jeu tiré de ma série satirique préférée: South Park: The Fractured But Whole, sur PS4. Les développeurs semblent tenir leur promesse en nous offrant un bon gameplay, de l’humour à la hauteur du show, et un visuel plus fidèle que jamais. Bref, je me réjouis de pouvoir insérer (…) le disque dans ma console.
Dans les moments marquants du reste de la journée, je vais citer notre attente quasi-nulle pour les tests de Uncharted : The Lost Legacy et Detroit : Become Human sur PS4, et notre attente quasi-interminable pour Dissidia NT : Final Fantasy, toujours sur la console de Sony. Les deux premiers jeux m’ayant complètement convaincu, je ne peux pas en dire autant du jeu de combat de Square Enix qui m’a semblé brouillon au possible. Ayant terminé les deux premiers épisodes sur PSP, je n’ai ici pas pu remporter une seule victoire. Frustrant et chaotique, j’espère que le jeu final sera plus clair avec un petit tutoriel.
Jour 3 — 72 heures restantes
Un bon réveil pour ce troisième jour avec un café, un croissant et Ni No Kuni II : Revenant Kingdom sur PS4. Trois démos disponibles, dont deux que j’ai pu essayer. Le jeu au visuel du Studio Ghibli, suite d’un premier épisode très réussi, semble ne pas trop bouleverser les mécaniques déjà en place. C’est toujours joli et agréable à jouer, aucune raison de se plaindre, donc !
S’en est suivi une rencontre totalement inattendue, mais suffisamment marquante pour que je me sente obligé d’en parler ici : un petit développeur suédois nous a présenté son éventuel futur-premier jeu vidéo : Unsung. On constate vite le contraste entre ce genre de personnes et les gros studios triple-A, quand on comprend qu’il est seul à faire ses lignes de programmation, ses dessins et ses animations, durant ses heures de temps libre après son job. L’unique aide qui vient de l’extérieur est celle de l’un de ses amis qui crée la musique pour le soft. Ce dernier n’est qu’à l’état de brouillon, mais pourrait être intéressant et charmeur une fois terminé.
Un peu plus tard, nous avons été invités par Sony pour jouer à leur dernière série « d’expériences ». En effet, ici, on ne parle pas réellement de « jeux classiques », mais plutôt d’un lot de plusieurs mini-applications multi-joueur qui n’utilisent pas de manette, mais votre smartphone pour créer un gameplay asymétrique. Le plus marquant des trois restera pour moi Knowledge is Power qui transforme votre PS4 en plateau de télévision loufoque où chacun est candidat d’un quiz tout aussi déjanté à l’esthétique charmeuse. Notons que j’ai remporté la première place en répondant correctement à des questions en allemand, face à des joueurs du pays… Vous vous rappelez, quand je vous ai parlé de culot ?
Jour 4 — 48 heures restantes
Cette dernière journée au sein-même de la convention m’a permis de faire une ou deux files d’attente supplémentaires pour poser la main sur des jeux qui — à première vue — ne m’intéressaient pas spécialement. Après avoir été refoulé devant une queue de plus de six heures pour le prochain Monster Hunter, nous nous sommes dirigés vers un peu de réalité virtuelle du côté de Sony, et surtout du gros blockbuster avec Call of Duty : WWII, sur PS4. Et je tiens à tirer mon chapeau à Activision qui sait non-seulement faire en sorte que le temps d’attente avant le jeu soit le plus court et agréable possible, mais qui sait surtout donner aux joueurs de l’espace et beaucoup de minutes manette en mains. Sans doute la meilleure infrastructure du salon.
La fatigue se faisant sentir, nous avions compris que ce quatrième jour serait le dernier. Nous avons donc dit au revoir à l’immense bâtiment dans lequel nous avons passé quatre merveilleuses journées.
Jour 5 — 24 heures restantes
En conclusion, je peux le dire, j’ai eu énormément de plaisir. Le retour sur Lausanne ne s’est pas fait sans une certaine note de mélancolie. Ce qui m’a beaucoup frappé, c’est à quel point, nous n’avons pas baigné dans un univers si « geek » que cela. En effet, comme je le dis à toutes les personnes qui me demandent un retour sur l’événement, j’aime à préciser que j’ai plus eu l’impression de participer à un grand festival de musique, plutôt qu’à une convention sur le jeu vidéo. L’ambiance était toujours au top, avec des shows, conférences et autres animations qui ponctuaient le temps passé dans ces grands locaux. Le public était toujours agréable, malgré les nombreuses heures passées dans les fils d’attente. Et les businessmen/développeurs/créateurs nous ont toujours traités comme des rois. Dans tous les cas, j’espère sincèrement pouvoir retourner l’année prochaine à la Gamescom. Voilà, c’est fini… *snif*