Trois années déjà: quel chemin parcouru?

En ce 25 mars 2018, Pixels fête son troisième anniversaire. C’est l’occasion de revenir sur ce qui a changé depuis cette époque, pour le jeu vidéo, sa place sur le campus, et pour Pixels. Un précédent article ayant déjà décrit l’histoire de la première année de l’association, cette nouvelle rétrospective portera plus particulièrement sur 2017 à 2018.

 

Du sang neuf

En trois ans, Pixels a eu le temps de grandir, d’accueillir de nouveaux membres, ainsi que d’en voir partir d’anciens. Des membres fondateurs, un seul est encore présent, et des membres présents dès le premier jour, seuls trois sont encore actifs. La nouvelle génération a trouvé sa place, apportant des idées fraiches et une dynamique repensée. Les bases nécessaires à la pérennité de Pixels étant posées depuis que l’association est reconnue à la fois par l’Université et l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, il est devenu possible de se lancer dans des projets ambitieux, avec le soutien de différents partenaires, ainsi que la confiance de la Fédération des Associations d’Étudiants et de l’AGEPoly.

L’effervescence de la dernière Super Pixels World au bâtiment BC en 2017

Quelques grandes aventures

L’événementiel est un pari risqué dans le monde vidéoludique. S’il réussit à nos amis de PolyLAN depuis de nombreuses années, 2016 et 2017 auront vu les uniques éditions de la Geneva Gaming Convention, projet s’étant révélé ruineux. À l’échelle du campus UNIL-EPFL, Pixels peut se réjouir d’avoir organisé deux éditions de sa Super Pixels World, grande soirée jeux de société et jeux vidéo mêlant différentes associations invitées, lesquelles ont connu un large succès.

Un autre défi, lancé par La Grange de Dorigny: montrer la dimension artistique des jeux vidéo. C’est dans ce cadre que l’édition 2017 du festival de la culture Fécule a vu la mise en place d’une exposition sur l’esthétique visuelle des jeux, agrémentée de quelques intermèdes musicaux. Cette année, c’est en partenariat avec le chœur Tale of Fantasy que Pixels fera acte de présence, durant un concert sur les compositions du jeu vidéo qui aura lieu le 28 avril 2018. Un autre moment marquant pour notre association aura été la tenue en automne 2017 du colloque international francophone: Penser (avec) la culture vidéoludique auquel Pixels a participé à l’organisation, sur invitation de l’Interface Sciences-Société, dont les conférences enregistrées des professeurs Bernard Perron et Mathieu Triclot seront présentées prochainement.

L’organisation d’un premier colloque sur les jeux vidéo a symbolisé une évolution majeure pour l’Université

Enfin, l’équipe média, forte de ses acquis, a profité de son été 2017 pour préparer deux grandes expériences qui seront renouvelées en 2018. Le premier projet était d’envoyer quatre rédacteurs en Allemagne à la Gamescom, à la découverte des futures sorties et de nouveaux éditeurs. Grâce aux efforts de fcbat, Ante, Nehor et Thomario, de nouveaux développeurs adressent leurs jeux à Pixels pour les tester. Cependant, pour tester des jeux pouvant parvenir nombreux, Pixels a dû également repérer de nouveaux rédacteurs talentueux. Dans ce but, un concours rédactionnel organisé en début d’année académique permet d’évaluer les compétences rédactionnelles des passionnés-motivés tout en leur offrant une première expérience journalistique. Ainsi, Lyra, Leviathon, ou encore le grand vainqueur, Sleepy_Sheep ont rejoint le comité de rédaction suite à leur participation, à l’instar de plusieurs autre nouveaux membres.

La grande aventure de l’été 2017: le périple à la Gamescom de Cologne

Un autre regard sur le jeu vidéo, à Lausanne, à Berne, et même à Genève

Entre 2015 et 2018, la réflexion sur la place du jeu vidéo dans le monde académie et sur sa reconnaissance dans la société a fait un chemin monumental. La création de Pixels dans cette période riche n’en est finalement qu’une heureuse émanation locale. À l’Université de Lausanne, il n’a fallu que fort peu de temps pour qu’un laboratoire dédié à la question, l’UNIL GameLab voie le jour à son tour, ou même que l’Université et l’École Polytechnique Fédérale se disputent l’expertise en matière d’humanités numériques en proposant chacune leur Master dans ce domaine.

L’évolution des représentations sur le jeu vidéo dépasse toutefois largement le campus:

  • A Genève, l’Organisation Mondiale de la Santé a enfin annoncé son intention d’intégrer un trouble lié à l’usage de jeux vidéo dans sa prochaine Classification Internationale des Maladies (CIM-11), avancée essentielle dans la distinction du normal et du pathologique, proposée de longue date par de nombreux chercheurs dont le soussigné.
  • A Berne, le Fond National pour la Recherche Scientifique a consacré la dernière couverture de son journal, Horizons, à l’utilité des jeux vidéo pour le monde professionnel. 
  • A Berne, toujours, c’est cette fois le Conseil Fédéral qui a répondu à un postulat datant de 2015 en soulignant la place des jeux vidéo dans la culture et l’économie suisse.

Le regard sur les jeux évolue largement, même si sur ce chemin, on trouvera encore de la diabolisation ou des discours fallacieux, comme le reportage de Temps Présent de juin 2016 qui avait suscité de nombreuses réponses indignées, de Pixels, ou de l’UNIL GameLab, notamment. Malgré cela, le temps passe, les vieux cèdent leurs places aux jeunes — il en ira ainsi pour les idées également — et, peut-être que dans trois ans de plus, les pensées d’aujourd’hui seront lointaines tant elles seront alors révolues.

Marc Dupuis

Ancien coprésident, corédacteur-en-chef

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