Nier: Automata, ou comment je me suis mis à fangirler…
Je ne connaissais pas Nier, son créateur, ni l’existence d’autres de ses jeux avant de le commencer, de le précommander, bref, de me dire que j’allais mettre mes mains sur cette œuvre d’art.
Mais pourquoi étais-je autant intéressé et intrigué par un jeu dont je ne pouvais que citer le nom, sans pouvoir évoquer les thèmes, le style de jeu, la direction artistique, bref, être capable d’en discuter ? La réponse tient en un chiffre, une lettre, 2B. Oui, j’ai été faible, le character design de l’androïde m’a plus que plu, il m’a charmé. Charmé non pas de par son côté peut-être un peu trop sexualisé, mais de par son aspect phantasmagorique (oui); mais je m’égare.
Pourquoi nommer ce jeu, qu’a-t-il de si particulier pour que je puisse me dire, tiens, ça, c’est le jeu que je serai heureux de terminer à 100%, de le refaire, d’en débloquer toutes les fins puis de le refaire une troisième fois ? Premièrement, ce qui m’a fait me dire dès la première heure de jeu que ce dernier allait être plus qu’un simple support vidéoludique, mais que j’allais entrer dans quelque chose d’indéfinissable, d’expérimental, c’est la superposition de gameplay au sein d’une même phase de jeu. On alterne sidescrolling, shooter, beat them all, shoot them all et un florilège de termes anglais, avec une aisance stupéfiante (même s’il est parfois difficile de lire la carte du jeu, tant les perspectives peuvent changer d’une seconde à l’autre). Deuxièmement, le scénario et les protagonistes sont poussés à l’extrême. Je m’explique: l’histoire ne se termine pas au cours de la première partie. Plutôt que de proposer un new game + lambda et tristement classique, Nier nous propose 3 suites une fois le jeu terminé, permettant de suivre l’histoire depuis le point de vue d’un autre personnage du jeu, au hasard 2B et 9S (un autre androïde masculin spécialisé dans le hacking), ou encore de A2 (un ancien modèle d’androïde également, orienté vers l’attaque). Le tout s’étoffe donc avec le temps, on alterne les phases de jeu, on teste de nouveaux builds (il y a une quarantaine d’armes ainsi qu’un système de puces qui permettent de personnaliser notre style de jeu au possible), on explore de nouveaux lieux, de nouveaux pans de l’intrigue principale et cela ne fait que partir dans tous les sens durant la trentaine d’heures de jeu que Nier offre.
Ces aspects peuvent suffire à expliquer pourquoi je le place comme top 1 pour l’année 2017, mais ça ne serait pas lui rendre honneur. Nier: Automata, c’est avant tout une équipe de personnalités fortes: Yoko Taro, le producteur et Keiichi Okabe, le compositeur des morceaux pour ne citer qu’eux. L’équipe qui aurait pu partir en vrille, a finalement accouché d’un jeu à l’aspect ultra-élitiste et incompréhensible, mais qui s’offre quand même aux autres joueurs tandis que le noyau dur qui s’est formé autour des Drakengard et des épisodes Nier Replicant / Gestalt n’est pas en reste. Une invitation à laquelle j’ai répondu présent et qui aujourd’hui me donne envie d’essayer les différents épisodes d’une saga visiblement imparfaite, mais qui contient ce petit quelque chose d’innommable qui fait qu’on y revient spontanément.