Gamescom 2019

Se rendre à la Gamescom en tant que visiteur.euse pour la première fois, c’est une chose, et pouvoir le faire en tant que journaliste, c’en est une sacrée autre ! Après avoir arpenté les différentes halles de cet énorme temple du jeu vidéo, visité de nombreux stands et rencontré plusieurs développeur.euse.s, je suis repartie de l’évènement les sacs remplis de cartes de visite et de goodies, mais surtout riche d’une expérience qu’il me tarde de vous partager. Je vous mentirais si je vous disais que le premier jour, avant même de pouvoir renter dans le Koelnmesse, je n’ai pas été impressionnée par cette manifestation et la diversité qu’elle offre à son public. Joueur.euse.s amateur.e.s ou pro, petit.e.s ou grand.e.s, chacun.e. y trouve son compte et il est même très difficile de se mettre d’accord sur le programme de nos journées tant il y a à voir, tester, ou acheter.

Avec mon précieux passe presse, j’ai eu la chance de pouvoir profiter du lieu dès mardi et ce avant son ouverture publique. Cela m’a permis de faire connaissance avec mes studios préférés dans une atmosphère très souvent conviviale, joyeuse et détendue. Malgré la fatigue générale suite à un voyage en train fastidieux et quelques heures pour prendre mes marques et me situer sur la carte généreusement offerte à l’accueil, tout le monde nous a globalement bien reçu.e.s sur les stands, et nous avons pu échanger en anglais et même en français avec tou.te.s nos hôte.sse.s.

Toujours accompagnée par l’un.e ou l’autre de mes camarades de Pixels, les journées sont passées à une vitesse folle et faire le tri dans toutes les informations obtenues lors des streams n’a pas été une tâche facile ! Et pour cet article, le choix reste cornélien… J’ai donc décidé de vous proposer dix jeux, qui, je pense, représentent assez bien la diversité de ce que la convention nous permet de découvrir. Qu’il s’agisse de grosses productions ou de petits studios indépendants, leurs jeux m’ont tous séduite et vous devinerez sûrement très vite quels ont été mes principaux centres d’intérêts. (Indice inutile : j’aime beaucoup les COULEURS.)

– Mardi –

Cyberpunk 2077

J’ai VRAIMENT essayé de ne pas mettre Keanu Reeves.

Cette édition 2019 ne pouvait pas mieux commencer qu’avec la présentation inédite du très attendu Cyberpunk 2077, un RPG développé par CD Project Red. Etant une grande fan des univers cyber et des anciennes productions du studio (coucou The Witcher), j’étais impatiente d’assister à leur démonstration du jeu et je n’ai pas été déçue. Déjà, l’accueil par les développeurs polonais met tout de suite dans l’ambiance avec la mise à disposition d’un bar sombre aux néons rouges. Fraîchement servie avec un Ciderdrunk aux couleurs de la franchise, je m’installe dans mon siège pour pas moins de cinquante minutes de démonstration du jeu donnée par un des designers.

Tout de suite, je suis frappée par les graphismes du monde ouvert et l’attention donnée aux décors, garantis 100% dystopie. Nous suivons la création et explication d’un personnage dans son ensemble, apparence, arme, et classe, avant de le retrouver plongé dans une de ses premières missions dans Night City et ses districts. De ce que j’ai compris, il est possible de réaliser ses objectifs de plusieurs façons selon sa classe, avec la présence de mini-puzzle à résoudre si on décide d’être un.e hackeur.euse plutôt que d’affronter directement les ennemi.e.s, ce qui était par contre déjà le cas dans Watch_Dogs par exemple, jeu d’aventure et d’infiltration développé par Ubisoft.

Un gameplay qui s’annonce somme toute bien sympathique, avec la présence à nos côtés de Keanu Reeves pour nous guider au long des missions. Par contre, il est difficile pour le moment d’en dire un peu plus, sachant qu’aucun.e journaliste n’a pu jouer au jeu et que la présentation restait minutée malgré sa longueur, seul point négatif de cette visite. A la fin, il  nous a même été offert une veste rétroversible aux couleurs noir et jaune fluo pour frimer dans toute la convention. Peut-être une idée du studio pour se faire pardonner de ne pas nous offrir une expérience personnelle du jeu ? Blague à part, je reste curieuse de l’essayer à la maison dès le 16 avril 2020 et reviendrai vers vous après l’avoir testé ! 

Virtuaverse

Vous reprendrez bien un peu de dystopie ?

Décidément, cette première journée colonaise reste placée sous le signe du cyber avec la découverte de Virtuaverse. Ce petit bijou indépendant développé par Theta Division est l’un de mes coups de cœur de la convention. Et celui-ci, j’ai pu le tester moi-même en compagnie de l’équipe de développeurs, qui m’a introduite à son aventure dystopique en point-and-clic, où l’on suit un hacker et sa copine disparue dans un monde ultra-technologique.  L’ambiance sombre et au camaïeu de pixels violets est très bien réalisée, et j’y reconnais bien la signature graphique de l’éditeur Blood Music, déjà connu pour ses clips en 16-bits de plusieurs artistes synthwave ou darkwave. Mais Ante en parlera mieux que moi !

Bref, au programme : technomanciens, cryptochamanes, archéologie digitale, secte de hackers, complots et cyberconflits dans ce jeu original et qui fera plaisir aux amateur.trice.s du genre. Sa sortie est prévue début 2020, de quoi bien débuter l’année entre deux révisions d’examens et un (re)visionnage des Blade Runner pour encore plus d’immersion.

– Mercredi –

AVA – An interactive fairy tale

Un jeu de puzzle rempli de poésie et de symbolisme

Qui dit Gamescom, dit aussi stands nationaux aux couleurs des principaux pays développeurs de jeux vidéo ! Je n’ai donc pas pu m’empêcher de me rendre dans la zone suisse, où siège une énorme cloche de vache et où l’on offre des chocolats pour faire plaisir aux clichés helvétiques. La légende dit même que notre conseiller fédéral Alain Berset y aurait fait un tour… N’ayant pas croisé le socialiste fribourgeois, j’ai quand même profité de tester quelques jeux indés, dont AVA.

Ce joli prénom cache un jeu de puzzle sur téléphone développé par le studio suisse STARDUST, et qui suit la vie d’une jeune princesse maudite par un bien mystérieux sort. La prise en main est facile et la présence souriante de sa créatrice en a fait une très bonne expérience de jeu. Ce qui m’a séduite en premier c’est l’atmosphère magique et tous les niveaux réalisés, sous forme de cartes de tarot, sont remplis de détails et de petits pièges bien amenés. La difficulté y est progressive, et inutile de rester coincé.e.s des heures car il existe une série d’indices tout au long de l’histoire, qu’il s’agit donc de bien lire pour comprendre les symboles et les puzzles.

Finalement, je souhaitais aussi montrer ce jeu car il met en lumière le travail onirique d’une jeune game-développeuse zurichoise, Tabea Iseli, dont l’univers de travail est encore majoritairement dominé par les hommes, que ce soit en Suisse ou partout ailleurs. Félicitations donc pour ce projet, que je me réjouis de voir abouti en 2020 !

Blacksad : Under the Skin

John, très souriant comme à son habitude

Déjà présenté l’année passée par notre reporter DigitalDW, je ne peux m’empêcher de garder une place de choix pour le jeu d’aventure  Blacksad : Under the Skin, développé par Pendulo Studios et édité par Microïds. Personnellement, j’attendais beaucoup de ce jeu, étant tombée amoureuse de la série de bandes dessinées éponyme créée par Juanjo Guarnido et Juan Díaz Canalès en 2003. Autant vous dire que quand je l’ai eu entre les mains après un accueil très chaleureux de la part du studio français, j’étais fébrile !

Et il reprend très bien l’univers de la BD, on voit prendre vie en 3D le personnage félin au long manteau qu’est John Blacksad dans un New-York bien sombre des années cinquante pour enquête sur une affaire inédite. Sa date de sortie, initialement prévue le 5 novembre, est repoussée au 14 novembre 2019 pour mon plus grand désespoir, avec un gameplay original basé sur les cinq sens du gros matou noir désabusé, dont les choix détermineront sans doute le dénouement de l’enquête… Finalement, je profite aussi pour faire une petite paranthèse sur la saga Syberia, dont l’annonce du quatrième opus par Microïds, et ce toujours en collaboration avec le créateur Benoît Sokal, a fini de refaire ma journée ! Ce point-and-click d’aventure steampunk sur fond de paysages enneigés est l’un de mes premiers jeux réalisés sur PC, seulement quelques années après sa première sortie en 2002 ! J’attends donc avec impatience d’en savoir plus sur les (més)aventures de Kate Walker dans ce qui deviendra prochainement une tétralogie à la poésie indéniable. Merci de continuer de nous faire rêver avec ces belles productions françaises !

– Jeudi –

Fall Guys : Ultimate Knockout

Un univers pop-acidulé pour des victoires aigres-douces

Si Fall Guys, développé par Mediatonic et édité par Devolver Digital, ne vous dit encore rien : attendez de voir son concept farfelu ! Il est encore en alpha, mais qu’est-ce que c’était amusant de découvrir ce jeu multijoueur en ligne aux couleurs acidulées et aux personnages attachants qui s’affrontent dans des défis très ridicules. Attention, ils vous feront beaucoup marrer…. Ou rager très vite, c’est selon ! En effet, il s’agit de faire la course contre plus d’une centaine d’autres joueur.euse.s à la fois avec une série d’épreuve digne du parcours du combattant le plus décalé et injuste du monde. La coopération est la bienvenue avec vos potes, mais n’oubliez pas qu’il n’y a qu’un.e. seul.e gagnant.e à la fin ! Disponible fin 2020 sur PS4 et Windows PC, je me réjouis de le proposer en soirée, histoire de briser quelques amitiés au passage.

Martha is Dead

Un thriller qui vous retournera la tête…

Dans un tout autre style, Martha is Dead est un jeu d’aventure horrifique, décrit comme un thriller psychologique historique par ses développeurs LKA, un studio florentin, soutenu par l’éditeur Wired Productions. Se déroulant en Toscane durant les années 40, le jeu met en avant l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale en Italie, ainsi que ses nombreuses répercussions sur la population.

Ici, nous suivons une jeune fille qui retrouve sa sœur jumelle noyée, avec l’omniprésence des avions militaires surplombant le ciel de son village. S’ensuit ce qui semble être une descente aux enfers pour l’adolescente, emprise à des hallucinations de plus en plus violentes sur les évènements produits. Là où le jeu se distingue particulièrement, c’est dans sa narration ancrée dans une histoire locale, son folklore, sa langue et ses paysages, particulièrement bien rendus dans un style ultra réaliste, et qui promet quelques sueurs froides… La date de sortie n’est pas encore connue, mais est annoncée pour 2020.

– Vendredi –

El Hijo

Il était une fois au Far-West…

Le vendredi à la Gamescom est synonyme de fermeture de la zone presse, mais pas de la fin des bonnes découvertes, comme El Hijo. Déjà révélé lors d’un trailer offert par THQ Nordic, (qui a récemment racheté HandyGames, l’éditeur original du jeu, aussi développé par Honig Studios), il est l’un de mes coups de cœur surprise du week-end. Nous suivons un garçon de six ans, à la recherche de sa mère disparue suite à une attaque de bandits sur leur maison. Il sera alors question de s’échapper d’un monastère ayant recueilli l’enfant au poncho et de poursuivre l’aventure dans un paysage désertique digne des plus beaux westerns.

Quant au gameplay, il s’agit d’un stealth game non violent, basé sur l’observation de son environnement, notamment des objets et des personnages qui sont parfois des sentinelles n’hésitant pas à réprimander notre petit héros, et qu’il faudra distraire à l’aide d’un lance-pierre. N’ayant jamais été très à l’aise avec ce type de jeu auparavant, ni pour les missions d’infiltration, j’ai été conquise par l’univers coloré et l’histoire touchante offerte par El Hijo. Néanmoins, la prise en main n’est pas très facile au début et il faut s’attendre à se faire repérer de nombreuses fois avant de comprendre tous les mécanismes de son environnement. Persévérance donc, et à essayer déjà fin 2019.

Stranger Things 3: The Game

Garanti sans spoiler. Promis.

L’autre bonne surprise de la journée a été la visite de l’énorme stand Netflix en zone publique, qui propose non seulement des salles à thèmes de ses séries à grand succès (Casa de Papel, DARK, Love, Death and Robots, Dark Crystal : Age of Resistance pour ne citer qu’eux), un salon de tatouage (étonnant mais pourquoi pas) et… une petite salle d’arcade sur le thème de Stranger Things, proposant un petit jeu rétro en 16-bits bien sympathique, développé par BonusXP et NextGameOyj, évidemment avec la collaboration étroite de la plateforme rouge.

Sobrement appelé Stranger Things 3: The Game, j’apprends donc qu’il en existe un pour chaque saison, et qu’ils sont déjà disponibles sur tous les supports. Accompagnée d’Ante, nous lançons donc le jeu en co-op pour voir ce qu’il en est, attiré.e.s par l’esthétique et les quelques notes de synthé que nous entendons sur le menu. En quelques minutes, nous découvrons un jeu d’action-aventure avec des phases de combat très drôles en beat-them-all, le tout basé sur l’intrigue principale de la saison, ses décors mais surtout ses jeunes protagonistes, tous.tes jouables pour l’occasion, chacun.e possédant des compétences spéciales nécessaires selon les énigmes. En somme, je recommande, surtout le mode multi-joueurs qui permet une bonne synergie dans les phases de combat.

– Samedi –

Through the Darkest of Times

« On écrit sur le mur le nom de ceux qu’on aime »… Ou pas. Résistance !

Pour ce dernier jour de la Gamescom, je vous propose deux jeux indépendants aux ambiances noir et blanc particulières qui ont marqué mon samedi , peut-être aussi parce que j’étais triste de déjà partir.

Le premier, Through the Darkest of Times, est un jeu de stratégie basé sur la gestion d’un réseau de résistance berlinois durant la Seconde Guerre Mondiale, de 1933 à 1945, et développé par Paintbucket Games et édité par HandyGames (souvenez-vous du rachat par THQ-Nordic). Comme c’était le cas pour Martha is Dead, la force du jeu est sa volonté de retranscrire une période historique extrêmement sombre, mais cette fois-ci dans une Allemagne nazie plus qu’hostile. De plus, j’ai apprécié le fait que le jeu commence en 1933, car cela nous permet de suivre les évènements historiques majeurs menant à la guerre ainsi qu’à ses atrocités, et qui influencent fatalement les décisions prises par le joueur et les personnages. Ceux-ci devront éviter de se faire repérer par les agents de la Gestapo ou sombrer dans la dépression, ce qui mène directement à l’échec de la partie comme nous l’a expliqué Jan-Dirk Verbeek, un technical designer du jeu. En somme, une expérience de jeu dure, mais intelligente, basée sur des évènements réels et dramatiques, qui fait honneur aux actions et aux sacrifices de la Résistance. Normalement, le jeu sort cette fin d’année sur Steam. Je le conseille aux passionné.e.s d’Histoire, mais également à tous.tes les curieux.ses !

Chicken Police

Faites attention aux poulets….

Pour terminer cette exploration ludique, voici Chicken Police, un jeu d’aventure inspiré des films noirs et à l’humour « orwellesque ». Développé et édité par The Wild Gentlemen, un petit studio hongrois, le jeu suit les péripéties de deux coqs policiers et une sombre enquête d’assassinat(s). Je ne peux m’empêcher d’y voir un clin d’œil à l’univers de Blacksad, que ce soit dans l’anthropomorphisme des personnages ou les thèmes abordés, mais les développeurs, qui m’ont fait découvrir le jeu pendant plus de trente minutes, ont su créer une ambiance unique en son genre qui se distingue vraiment du bébé de Microïds, mais aussi par son gameplay et son côté visual novel. Petit bonus en prime sur la bande-originale particulière qu’il me tarde de ré-écouter le 20 mars 2020, date de sortie du jeu sur Steam, mais qui sera aussi disponible pour PlayStation 4, Nintendo Switch et Xbox One.

– Conclusion –

Finalement, cette première expérience à la Gamescom s’est révélée intense, et j’ai eu la chance de pouvoir partir avec une petite équipe sympathique et de découvrir les coulisses d’une convention rêvée par de nombreux.ses joueur.euse.s. Je tenais donc à remercier mes camarades, mais aussi l’association PIXELS et l’Université de Lausanne, sans qui le déplacement n’aurait pas été possible dans ces mêmes conditions. Dans mon article, j’ai souhaité mettre en avant surtout des petites à moyennes productions, avec des thématiques qui me plaisent et qui j’espère sauront vous intéresser également. Grâce à ces rencontres avec des développeur.euse.s issu.e.s de pays différents, j’ai justement pu appréhender le jeu vidéo sous un autre angle, avec une approche plus locale et plus humaine de la production dans le domaine.

Cependant, je n’oublie pas également mes visites sur le stand Nintendo, où nous avions été plus que très bien reçu.e.s et avons pu tester en exclusivité des jeux comme Luigi’s Mansion 3, The Legend of Zelda : Link’s Awakening, et Mario & Sonic aux Jeux Olympiques (édition Tokyo 2020) qui m’ont rappelée de nombreux souvenirs d’enfance, ou le stand Sony dans la zone publique et les trailers du mystérieux Death Stranding des Kojima Productions. Mais je laisse à mes camarades le loisir d’en discuter plus en détails et sûrement mieux que moi !

Ainsi, je remercie également toutes les personnes qui nous ont accueilli.e.s et présenté leurs jeux avec passion : grâce à vous, non seulement j’ai passé de très bons moments, et j’en passerai d’autres à continuer les jeux que j’ai pu découvrir, mais j’ai également envie de revenir ! Qui sait, l’année prochaine…

Ludiquement vôtre,

Zérotonine

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