Sorti fin juillet 2019, Fire Emblem : Three Houses (FE3H), est l’une des trop rares exclusivités de la Switch qui débarque cet été et qui nous a préparé à l’attente d’Astral Chain. Nintendo nous propose donc ici le treizième épisode d’une saga les plus populaires de tactical J-RPG
- Développeur : Intelligent Systems, Koei Tecmo Games, Nintendo
- Date de Sortie 26 juillet 2019
- Console : Nintendo Switch
- Genre : JRPG
Après un opus à la sauce Dynasty Warriors, la saga Fire Emblem ressort sur Switch et nous plonge dans le continent de Fódlan. Dès le début, la cinématique nous plonge dans la guerre et le sang et nous rappelle nos longues heures passées sur les bancs à apprendre que nos pays sont issus de fractions de territoires qui se sont tant unies que désunies au fil des siècles. FE3H, c’est cette histoire, celle de la réunion de 3 maisons pour restaurer un semblant d’ordre dans ce chaos environnant.
Pour rappel, les Fire Emblem (FE), sont des JRPG où l’on combat au tour par tour selon un système de case à parcourir. Le plus souvent les missions consistent à éliminer les menaces ennemies tout en évitant la perte d’unités, car la mort de celles-ci est définitive (selon le mode de difficulté choisie, mais il s’agit ici de la version « classique » et emblématique de la saga). Il faut ensuite rajouter dans cet opus une très forte dimension tactique, qui fait, à mon sens, toute la saveur de ce jeu.
Le choix des maux
Si les Fire Emblem nous ont habitués aux combats, cet opus met également l’accent sur la gestion des unités sur le plan scolaire et social. Scolaire, car notre protagoniste, Byleth, est un maitre d’école, en l’occurrence celui d’une des trois maisons. Chaque maison dispose de ses propres unités et de son meneur qui incarne l’identité de la maison. Dès lors, le jeu nous invite à rejoindre une de ces maisons, offrant de fait déjà trois pistes à suivre, avec les intrigues propres à chaque unité pour le côté social. Ceci, ainsi que les activités annexes que nous allons voir sont nécessaires pour profiter pleinement de l’aventure qui vous attend. Ces étudiants, il faudra les entraîner, les voir discuter entre eux, progresser et peut-être même s’aimer.
It’s rewind time
À l’image du dernier opus sur 3DS, Shadows of Valentia, FE3H nous offre la possibilité de remonter le temps afin d’éviter la mort d’une unité. Remonter le temps et ré-effectuer la même action ne changera pas le résultat de celle-ci si vous la réitérez, mais aura le mérite de vous orientez vers d’autres choix. On peut donc éviter les décès prématurés tout en préservant le moral des troupes. Essentiel donc en mode « classique », cette fonction tombe très vite en désuétude si vous vous intéressez uniquement à l’histoire du jeu.
Les combats c’est bien, mais la vie de moine c’est mieux
Ces mêmes troupes évoluent dans le Monastère de Garreg Mach, qui deviendra bien vite un lieu que l’on arpente que pour effectuer bien vite les mêmes actions : pêche, cuisine, jardinage et papotage, ainsi que les objets trouvés à restituer. Semblable à un hub, on en fera donc le tour rapidement. Mais cela serait passer à côté de la véritable gestion que le jeu recèle. Ces petites actions du quotidien participent à l’amélioration des compétences de Byleth tout en aidant les autres membres de l’équipe que vous monterez. Un repas passé avec une unité augmente son moral et la rend plus assidue en cours ou tutorat. Une heure de chant à l’Église améliore les capacités magiques de vos unités tandis que participer à un tournoi améliore une maitrise d’arme. Il reste la pêche, qui, semblable au système de fouilles-plongées de Xenoblade Chronicles 2, vous permet de préparer d’excellents plats tout en passant un petit moment de stress. En effet, plus la réputation de l’école est élevée, plus vous aurez de temps à consacrez à l’amélioration de vos troupes.
Ainsi vous pourrez instruire vos élèves suivant leur objectif tout en perfectionnant vos talent pour progresser davantage. Cela vous permettra, peut-être, de recruter les élèves des autres maisons. Si toutefois ces relents de Persona 5 en termes de gestion ne vous passionnent pas, il vous sera aussi possible de prendre part à des batailles supplémentaires pour affiner vos talents tout en chassant des créatures mythiques pour leur viande, ingrédient nécessaire à l’élaboration de plats boostant les caractéristiques.
Pif, paf, pouf
Depuis Shadow of Valentia, on ne joue plus selon un triangle des armes « l’épée bat la hache qui bat la lance qui bat l’épée ». Ce système de pierre-feuille-ciseau est donc laissé de côté au profit d’une nouvelle dimension stratégique : les coups double. Suivant l’armée employée, l’unité se verra attribuer une seconde attaque, jusqu’à 4 suivant l’équipement, mais l’obligera à parer avec cette dernière quand l’ennemi jouera son tour. Autrement dit, choisir un arc en attaque oblige à penser la défense du tour suivant si l’on finit au corps à corps avec un épéiste.
Le positionnement est en effet d’autant plus important, car il est influencé par les unités alliées qui nous entourent ainsi que de l’escouade qui lui est associée. Ce nouveau système offre un bonus d’esquive, de dégâts ou de contrôle de zone des plus rafraichissants pour une licence aussi connue.
À cela nous pouvons ajouter les diverses situations de combat et les mécaniques de terrain qui renforceront les dimensions tactiques de cet opus. D’ailleurs certains des ennemis pourront occuper jusqu’à 9 cases et sont les nouveaux boss du jeu : les bêtes gigantesques. Sortes de mutants ou humains à capacités surnaturelles, ces derniers disposent de 2 à 4 barres de vie dont il faudra d’abord briser l’armure une première fois pour pouvoir espérer les assommer. Une fois dans les vapes, la créature ne ripostera pas, mais il faudra répéter l’opération à plusieurs reprises tout en esquivant leurs grandes attaques de zone.
Si bien, mais si sobre
Visuellement et techniquement, la Switch rame par moment et ventile en mode portable. En effet, le jeu n’est visuellement pas très intéressant, mais cela est rattrapé par un character design extrêmement soigné des différents protagonistes. Malheureusement, passé une fois la découverte des décors du Monastère, le jeu n’a hélas, plus d’argument visuel à sa disposition. Reste sa bande-son qui demeure reposante et adéquate en toute situation, et surtout face aux ennemies spéciaux.
Scénaristiquement et pour ne pas spoiler les arcs qui s’offriront à vous, comptez entre 40h et 80h pour effectuer un des embranchements suivant la difficulté que vous aurez choisie, et multipliez cela par 6 si vous souhaitez effectuez l’ensemble des chemins.
En bref
FE3H a compris la recette pour concocter un excellent tactical : de nouvelles mécaniques de combat, une importance évidente accordée à la personnalisation des unités et aux liens qu’elles entretiennent mutuellement. Si l’histoire est parfois redondante, si les graphismes ne sont pas époustouflant, FE3H nous rappelle ici que le plus important n’est pas la finalité de la trame scénaristique, mais bien les aventures qui seront partagées entre nos étudiantes et étudiants avec leur professeur et les divers membres de l’académie. Si l’on rajoute à cela les milliers de petites scénettes dévoilant les facettes de nos protagonistes, et la personnalisation des unités, qui poussées à l’extrême permet (trop) vite de rouler sur le jeu, FE3H se pose comme le jeu qui a compris ce qu’il devait proposer de neuf, tout en conservant les côtés classiques de la saga.
Vamplus
Pour | Contre |
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+ Byleth et les unités personnalisables à volonté | – Le monastère comme lieu que l’on ne voit plus une fois compris comme un grand hub |
+ Rebondissements scénaristiques multiples… | – … mais qui s’essoufflent une fois la deuxième partie faite |
+ Les options durant le temps libre pour gérer les troupes | – L’intérêt du online ? |
+ Les combats contre les créatures gigantesque | |
+ 3 maisons vraiment différentes et travaillées | |