James Blunt

Personne ne sait vraiment ce qu’est l’amour. Ça arrive comme un éclair, et ça se retire à reculons, en s’assurant de se faire oublier le plus lentement possible. Et parfois, de façon totalement inattendue, on voit resurgir une passion de jeunesse. Un peu comme une madeleine de Proust si la madeleine était en fait un être vivant et que ce n’est pas Proust qui la croque mais toi et qu’au lieu de la croquer, on la rencontre (ce n’est sans doute pas ma meilleure comparaison, mais comme j’allais évoquer de vieux souvenirs, je me suis senti obligé d’évoquer Proust).

Il m’est arrivé une telle histoire d’amour, entre moi et James Blunt, dont le dernier album : « Once upon a mind » est sorti en juin dernier.

Champions (James Blunt) Testo e Traduzione — Nuove Canzoni

Couverture de l’album « Once Upon a mind »

Once Upon a singer

James Blunt, est un chanteur britannique. Il sort son premier album  « Back To Bedlam » en 2004 et rencontre immédiatement le succès. Sa voix de ténor conquiert le public et sa chanson phare « You’re Beautiful » comptabilise, à l’heure où j’écris ces lignes, 428 millions de vues. Wikipedia (la ressource la plus fiable du monde si tu cherches des informations pseudo vraies), m’informe que James Blunt est l’artiste dont le premier album s’est le mieux vendu au Royaume-Unis avec plus de deux millions d’albums écoulés.

Pour moi, c’est le coup de foudre. James Blunt parvient à concilier des paroles intelligentes, profondes et use de sa voix avec maestria. Ses accompagnements sommaires (principalement du piano), contribuent à lui donner une identité musicale unique. Tout ces éléments font que James Blunt parvient à chanter des airs tristes sans être pathétique. Il te saisit à la gorge et injecte une étrange mélancolie dans les veines.

Et c’est là que se pose l’angoissante question : Comment faire mieux ?

Slow Rock Collection: James Blunt - Back To Bedlam

Couverture de l’album « Back to Bedlam », premier album de James Blunt.

 

Once Upon a fall

Son prochain album  « All the lost souls », sort trois années plus tard et cherche à retrouver la formule qui a fait son succès. Plus de piano, la même voix, des paroles recherchées, à priori, on retrouve tous les éléments qui fonctionnent. Et ça marche… à peu près. Comme au cinéma, on retrouve le syndrome du « c’est le un, mais en un peu moins bien, mais c’est quand même sympa ».

Mais c’est déjà le début du déclin, et la première épreuve pour ma relation avec James Blunt.

Le chanteur comprend qu’il a besoin de se renouveler et chante un nouvel album « Some kind of trouble » en 2010. Plus rock, plus pop, cet album marque aussi le vrai début de mon questionnement. Pourquoi suis-je tombé amoureux ? Très franchement, j’ai réécouté cet album pour écrire cet article, et j’ai déjà tout oublié. Je me rappelle juste qu’il n’y avait rien à retenir.

En 2014, on reçoit une agréable surprise : « Moon landing », qui proposait quelques pistes authentiquement Blunt ainsi que d’autres plus dansantes mais tout aussi intéressantes, notamment « Face the sun ». Malgré ce bel album, ma confiance était effritée et j’avais déjà plus de réserves lorsque je téléchargeais ill.… j’achetais parfaitement légalement cet album.

Et finalement « The Afterlove » en 2017. Pour moi, cet album n’a jamais existé, je divorçais officiellement avec James Blunt pour lui faire des infidélités avec Panic ! At the Disco, Falling in Reverse et Starset.

James Blunt Pictures - Invictus Games: Closing Concert ...

James Blunt en Concert.

 

Once Upon a mind

J’ai découvert le nouvel album de James Blunt tout à fait par hasard à travers mes recommandations Deezer. Pour moi, il appartenait à la catégorie « j’ai bien aimé les premiers, mais la série a ensuite commencé à faire n’importe quoi, donc je demeure sceptique, mais dans le doute, je regarde quand même. » Comme Star Wars quoi.

Et je suis bien content de l’avoir écouté.

La première chose qui frappe dans cet album, c’est le ton. Plus intime, plus mélancolique, les chansons traitent principalement de la mort, du temps qui passe. On retrouve un James Blunt grave et sobre, avec des instrumentations simples (principalement du piano). On peut citer notamment « Monsters » dans laquelle James Blunt s’adresse à son père à l’hôpital pour lui faire des adieux. « We’re just two grown men saying goodbye ». Une instrumentation toute simple au piano, le ton déchirant, des mots simples. Cela met mal à l’aise, cela bouleverse, cela émeut, car c’est vrai. On sent l’artiste qui se retient de pleurer, et on ne peut que partager son chagrin.

Pour donner un autre exemple, parlons de « The Greatest ». James Blunt s’adresse à son fils dans un texte simple, dépouillé et lui demande de faire de son mieux, car le monde a besoin d’un sauveur. Certains pourraient trouver que les textes sont trop simples, qu’on retrouve des poncifs du genre. Je n’y vois que de la sincérité.

Afin d’éviter que l’album ne soit pas trop étouffant, James Blunt nous offre quelques airs plus Pop, rappelant celles de son quatrième album. « Cold » (dont il existe une reprise de Léa Paci pour les amateurs de chansons francophones) est une chanson d’amour dansante et agréable dont on se surprend à siffloter l’air. Des airs de guitares, un peu de piano et du tambourin, que demande le peuple ?

J’aimerais chanter les louanges de cet album plus longtemps, vous parler des autres chansons…

Mais malheureusement, je ne peux pas.

Once Upon a second time

Car oui, l’album de James Blunt est bon. Pour le fan que je suis, il est même très bon, mais il n’est pas mémorable. Je me rappelle l’avoir écouté, l’avoir apprécié, et ne plus y avoir pensé. Les paroles sont simples comme je l’ai dit, ce qui ne fait qu’aucune ne reste vraiment en tête. Certaines chansons sont mêmes tout simplement agaçantes. « I told you » possède une instrumentation vide, des paroles creuses et James Blunt y est avare de sa splendide voix.

Et qu’on se le dise, on se lasse un peu des airs de guitares et de tambourins et l’album manque malheureusement de variété. Il faut dire que James Blunt ne cherche pas à se réinventer, mais plutôt à se retrouver après ses errances.

Mais ne restons pas sur une note négative, car « Once Upon a mind » ne le mérite pas. Cet album, c’est un peu comme rencontrer une petite amie d’enfance. Elle a vieillie, elle a vécu. On retrouve dans ses traits les points qui faisaient son charme et on lui découvre de nouvelles beautés. Quelque part, on retrouve aussi les défauts qui ont fait qu’on s’est quitté. On s’embrasse, on discute toute la soirée pour expliquer ce qu’on a vécu et on se quitte en se disant « c’était le bon temps ».

truc

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