Splatoon

Depuis des années qu’on a arrêté de compter, le genre dominant dans le jeu vidéo est le FPS. FPS comme First Person Shooter, genre qui consiste à adapter à un contexte défini le principe suivant : on voit à travers les yeux d’une personne armée qui tire sur diverses cibles pour progresser dans un niveau ou simplement tuer le plus d’ennemis possible. Type de jeu très présent sur les consoles Sony et Microsoft, Nintendo s’en est toujours distancé, manquant ainsi une part de marché conséquente. Splatoon constitue en quelque sorte la réponse de Nintendo à ce marché flamboyant du FPS. En effet, première nouvelle licence Nintendo depuis Pikmin (sur Game Cube en 2001, ça date!), Splatoon nous propose un gameplay en TPS. On ne voit donc pas à travers les yeux du tireur mais plutôt comme dans un jeu de plateforme traditionnel ; dans le dos du personnage. Egale à elle-même, la firme Nintendo reste dans un esprit très dessin animé et enfantin avec cette nouvelle franchise. Le joueur incarne une sorte d’hybride entre un homme et un calamar qui tire de la peinture avec son arme (ou la badigeonne, la lance etc.) et peut ensuite nager dans sa peinture pour se déplacer plus vite et recharger son réservoir. Cette simulation de paintball fantasque atteint-elle son objectif de mêler l’univers Cartoon de Nintendo avec l’excitation palpitante des jeux de tirs ? C’est ce que Pixels va tenter de découvrir.

Splatoon Bande

Développeur : Nintendo
Date de Sortie: 29 mai 2015
Console(s) : Wii U
Genre : Jeu de tir à la troisième personne

L’odorat

On atterrit après un bref tutoriel dans la ville des Inklings (ce sont donc ces fameux homme-calamars) intelligemment appelée Chromapolis. Ne sachant d’abord pas très bien où aller, on réalise rapidement les trois options qui s’offrent à nous. La première, la plus évidente et la plus populaire, est l’arène multi-joueur. On s’affronte, à deux ou à huit, dans des matchs sanglants (ou du moins colorés) pour savoir qui a la plus grosse….. dose de peinture éparpillée sur le champ de bataille ! Grâce à ces matchs on progresse en expérience et donc en niveau, ils nous permettent aussi de remplir notre porte-monnaie. Ces divers gains débloqueront ensuite des armes et des habits qui augmenteront nos statistiques, éléments tout à fait classiques de progression qui donnent du sens à toutes ces batailles acharnées. Les matchs classiques en équipe de 4 contre 4 offrent la possibilité à chacun de progresser en affrontant d’autres joueurs, tandis que les matchs pro, exclusifs aux joueurs de niveau 10 ou plus, proposent un mode plus compétitif bien que toujours aussi fun. Le mode à deux joueurs par contre, n’a clairement pas le panache et le chaos extraordinaire des deux autres modes, il est donc facilement oublié. C’est aussi dans cette arène que l’on peut, après diverses connexions Miiverse parfois un peu laborieuses, rencontrer ses amis et participer ensemble à des matchs en ligne.

Bienvenue à Chromapolis !
Bienvenue à Chromapolis !

La seconde option est un mode solo, auquel on accède de manière un peu moins conventionnelle que la grande porte de l’arène : par une bouche d’égouts. On y rencontrera un vieux capitaine qui nous guidera dans une croisade contre les Octalings, homme-poulpes ennemis jurés des Inklings. Une sombre histoire (pas forcément très intéressante) de poissons-lumière dérobés nous entraîne dans divers niveaux accessibles depuis l’Octavallée. Ladite Octavallée fait donc office de map, dans laquelle il nous faudra naviguer pour trouver l’entrée des divers niveaux. Les niveaux eux-mêmes sont exclusivement linéaires, mais restent bien pensés en introduisant divers éléments de plateforming qui permettent de garder une diversité tout au long de l’aventure. Le design des niveaux et les combats de boss sont clairement inspirés du modèle de Mario Galaxy (en beaucoup moins développé bien évidemment). L’immersion est immédiate est facile, et les boss apportent une bonne dose de fun. Bouclé assez rapidement, ce mode solo offre une variante intéressante, mais reste secondaire par rapport au multi-joueur.

La troisième option est de parcourir les magasins de Chromapolis à la recherche d’armes ou de vêtements pour augmenter les statistiques de notre petit Inkling. Le magasin d’armes offre une variété immense qui fleurit peu à peu, au fur et à mesure de la progression du joueur sur le système des niveaux. Un choix incroyable de fusils, pistolets, seaux, rouleaux, sulfateuses et j’en passe, permet à chacun de trouver son style de jeu et d’engager la bataille à sa manière.

Le toucher

Le gamepad est utilisé de manière relativement intelligente, nous offrant tout de même le choix d’utiliser le gyroscope ou non pour regarder autour de soi. J’ai personnellement préféré manier la caméra avec le stick directionnel de droite, qui me paraissait tout de même plus précis. Après quelques parties, on se sert facilement des gâchettes pour tirer et des boutons pour nager dans l’encre, bien qu’au début on se trouve un peu perdus dans ces contrôles un peu singuliers. En multijoueur, l’écran du gamepad nous permet de nous propulser d’un endroit à l’autre sur la map de manière rapide et de s’informer sur l’état des scores. Des contrôles peu intuitifs mais qui rentrent tout de même vite dans la tête et dans les mains.

Un aperçu haut en couleur du jeu comme il apparaît sur nos écrans !
Un aperçu haut en couleur du jeu comme il apparaît sur nos écrans !

La vue

La couleur était l’élément à ne pas rater dans ce jeu, et Splatoon ne déçoit pas. Coloré au possible, les couleurs de l’encre sont toujours choisies de manière à ce qu’on ne puisse pas se tromper entre un allié et un ennemi, et je vous le dis en tant que daltonien confirmé ! Tout se marie relativement bien dans des niveaux au design intéressant et varié, et ce sans faire mal aux yeux, ce qui était pourtant un grand risque avec ce concept de jeu. Les personnages quant à eux ont un look distinctif très atypique et rigolo, qui donne à ce jeu le coup de patte Nintendo qu’on attendait. Chromapolis est une ville ou règne un style vestimentaire très particulier, tout en gardant un côté humain. Je ne serais pas surpris que la jeunesse du 22ème siècle s’habille comme les Inklings !

L’ouïe

Splatoon nous offre une bande son très rock, basée sur un style musical plutôt contemporain, en se démarquant tout de même par certaines utilisations de sons synthétique et surtout par des bruitages utilisés à la perfection. L’ambiance des combats est bien retranscrite et les musiques sont entraînantes. De bonne qualité ? C’est une évidence. De très bonne qualité ? Probablement. Culte ? Je ne pense pas. Les musiques ne sont pas répétitives mais n’offrent cependant rien de particulièrement iconique ou mémorable. Le pari reste largement gagné à ce niveau là aussi.

Le goût

C’est très bon, et sa qualité principale est qu’on a envie d’en reprendre à s’en faire exploser l’estomac. En effet, l’ingrédient miracle de Splatoon est sa rejouabilité. Entre un mode multi-joueur en ligne à la progression lente mais jamais ennuyeuse, des armes qui offrent de nouvelles possibilités et de nouvelles façon de jouer à chaque achat, des DLC gratuites tant au niveau des stages que des armes et des évènements en ligne qui donne un charme et un attrait à faire partie de la communauté des Inklings, c’est un jeu auquel on jouera encore après la mort de la Wii U. A sa sortie, Splatoon paraissait un peu vide, mais Nintendo a su remplir le jeu sans nous faire tomber dans les attrape-couillons des DLC payantes. Splatoon est désormais un jeu bien fourni pour de longues heures de paint shooting endiablé.

Un arrière goût d’amertume nous reste cependant scotché sur la langue. Celui-ci provient de l’inexistence de multi-joueur local. Si seulement la possibilité de jouer en ligne en équipe contre d’autres équipes de 4 en étant tous assis dans le même canapé existait ! Nintendo est passé à côté de la possibilité de nous offrir de longues soirées bien funs et délirantes entre amis. Certains diront que les 4 écrans seraient trop petits pour vivre pleinement l’expérience Splatoon, mais la taille des télévisions actuelles rend cet argument invalide. Beaucoup se sont plaints de l’absence du chat vocal en ligne, mais celle-ci ne me dérange pas, la communication deviendrait trop chaotiques dans ces parties dont la physionomie change tout le temps.

Malgré ce manque pesant, Splatoon offre une expérience nouvelle, unique et surtout très fun. C’est un énorme pas en avant pour Nintendo dans le monde des jeux de tir et dans celui du multi-joueur en ligne, ainsi qu’un grand succès publique et critique pour cette toute nouvelle licence. Il ne fait aucun doute qu’elle renaîtra bientôt dans un Splatoon 2 et que les Inklings seront représentés dans le prochain Smash Bros, si ce n’est pas dans l’édition actuelle !

Les pours et les contres

Un concept unique et nouveau – Pas de multi-joueur local
Une nouvelle franchise qui démarre sur les chapeaux de roue – Seulement deux maps à la fois sont en option pour les matchs en ligne
Un univers fun et déjanté –  Devoir se connecter sur Miiverse pour jouer avec ses amis
Une rejouabilité infinie
Des DLC qui continuent de couler à flot
Le mode en ligne est parfait, on rencontre très peu de problèmes de connexion

 

Andreios

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