Feist

Après une arrivée marquante sur nos ordinateurs, Feist, jeu aux multiples récompenses débarque sur les consoles de salon. L’occasion pour Pixels de tester son premier jeu suisse !

Développeur: Bits & Beasts
Date de sortie: décembre 2016 (consoles)
Consoles: PS4, XBOX ONE, PC
Genre: jeu de plateformes / die and retry poétique

Une fois n’est pas coutume, un peu de géographie

Je commence toujours mes articles en contextualisant, souvent en donnant l’historique d’une série ou d’une équipe. Cette fois, je souhaite profiter de ce test pour souligner à quel point le paysage suisse a radicalement évolué en quelques années en ce qui concerne les jeux vidéo (les intéressés pourront lire le travail de David Javet et Matthieu Pellet, 2015, qui – des dires de ses auteurs, pourrait déjà donner lieu à un nouveau chapitre). Et Feist offre une excellente occasion de montrer à quel point la Suisse est passée d’un pays en retard à un environnement riche en matière de développement de jeux. Le palmarès du jeu parle de lui-même, et le reste de ce test permettra, je l’espère, de souligner que l’équipe zurichoise à l’origine de ce jeu le mérite largement. En tant que jeu « indé » produit du travail d’une toute petite équipe, Feist est en développement depuis plusieurs années, et rafle les récompenses depuis près de 10 ans, les premières portant sur son design ayant été attribuées en 2008.

Ça, c’est du palmarès !

Je marche seul

Le jeu nous entraîne immédiatement dans le feu de l’action en nous faisant incarner une petite créature dans un monde sauvage, merveilleux, mais magnifiquement hostile. Pièges au sol, chutes de pierres, nuées d’insectes et ennemis colossaux sont au rendez-vous. Tel Mc Gyver, le joueur devra compter sur tout ce qui se trouve à sa disposition pour s’en sortir, des pierres aux branches en passant par les ennemis eux-mêmes (il est d’ailleurs très satisfaisant de décrocher l’achievement consistant à conduire deux créatures ennemies à s’entretuer). Une touche pour sauter, une pour interagir avec les objets environnants, un joystick pour se déplacer, Feist fait reposer sur des bases simples des situations parfois complexes et riches en défis, qui en font un jeu prenant et immersif. Lorsque l’on commence à y jouer, tout est fait pour qu’on ne sache plus quand s’arrêter. Les passages où il est nécessaire de tomber dans un piège au moins une fois sont légion, d’où de fréquents checkpoints que l’on ne découvre qu’à condition de mourir. Quant à la vie, aucune statistique n’est révélée et l’on finit intuitivement par comprendre quelles sont les limites de notre petit héros, et les moyens de le soigner en cas de blessures. Autant d’éléments qui rendent la frontière entre le jeu et le réel plus perméable.

David contre Goliath…

Rêve ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur

Tant du point de vue du principe du die and retry que par son esthétique, le jeu rappelle Limbo, qui avait également connu un succès notable auprès de la critique, voire certaines scènes des Donkey Kong Country Returns. Très simplement, le jeu fait évoluer des personnages dont on voit la silhouette et les yeux dans des décors époustouflants. En quatre mots : c’est vraiment beau.

La beauté des décors de ce niveau pourrait bien faire oublier un temps la dangerosité des mouches…

Mais chaque recoin sombre peut aussi bien abriter une cachette qu’un ennemi à l’affût ou un rocher prêt à vous écraser… Par ailleurs, il est parfois difficile d’admirer le paysage, les monstres environnants ne manquant pas de se mettre à votre poursuite. Mais lorsque l’adrénaline redescend, le design du jeu mérite largement de s’offrir une pause pour apprécier les niveaux dans leurs détails.

De quoi finir de vous convaincre

Pour conclure

Si l’esprit, l’esthétique et les prétentions diffèrent largement, Feist est un très beau jeu qui comblera un peu le vide des adeptes de jeux comme L’Exode d’Abe ou L’Odyssée d’Abe. Simple comme un jeu rétro, beau comme une œuvre d’art, Feist est un jeu modeste (mais financièrement abordable) qui gagne à être connu d’un large public.

Les pours et les contres

+ Des graphismes somptueux et une ambiance magique.

 Le jeu est relativement vite fini, et on voudrait qu’il dure des dizaines d’heures.

Un gameplay simple mais réellement prenant.

 – Certains passages sont suffisamment difficiles pour rebuter des joueurs novices.

Dr. D.

Référence

Javet, D. & Pellet, M. (2015). « Switzerland ». In M.J.P. Wolf (dir.), Video Games around the World (pp. 535-543). Cambridge : MIT Press.

 

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