Il y a un vieux farceur dans l’équipe média de Pixels. Dans le cadre du concours rédactionnel de cette année, il a glissé un article hors compétition, truffé de clins d’œil et signé “Acid Owl” afin de voir si le jury le reconnaîtrait. Mais il faut avouer qu’ils n’y ont vu que du feu.
De tous les héros de comics américains, Batman est probablement le plus connu et l’un de ceux dont on a fait le plus grand nombre d’adaptations, en films, en séries télévisées, dessins animés, et même en jeux vidéo. Bien avant l’excellente adaptation de TellTale, le chevalier noir s’est démarqué par l’incroyable série des Arkham. La réédition des deux premiers de ces jeux en (très) haute définition est l’occasion parfaite de le redécouvrir!
Développeur: Rocksteady
Date de sortie: 2016
Console: PS4, XBox One
Genre: Action-aventure
And the dark knight rose
Omniprésent, que ce soit au cinéma ou dans d’autres produits dérivés, Batman est indéniablement un des super-héros les plus charismatiques du monde lorsqu’il bénéficie d’une bonne adaptation: pas de super-pouvoir, il compense par ses gadgets, son art du combat et son esprit de déduction, qui lui permettent de rivaliser avec Superman lui-même! Plusieurs de ses ennemis ont réussi à briser Batman (Bane, Patrick Guillemin et sa fameuse voix de couillon, Joel Schumacher et son champ de navets, Marion Cotillard, etc.), et pourtant, il se relève toujours de chaque défaite, même les plus humiliantes. Et il fait bien, quand on voit ce qu’il parvient à faire une fois relevé. Loin des Batman et Robin ou d’autres adaptations totalement alimentaires et indignes d’intérêt, la série des Arkham offre des jeux à la hauteur de la fameuse série animée de 1992. Baston et énigmes sont au programme de deux épisodes mythiques: Arkham Asylum et Arkham City.
Bruce Wayne a ses propres ennemis à Arkham City
Pur concentré de chauve-souris, jeu d’ambiance garanti
Les deux jeux sont similaires et reposent sur deux aspects: une mécanique d’action mêlant enquêtes et combat, et un scénario parfaitement représentatif de l’univers du chevalier noir. En effet, Paul Dini, père de la série animée de 1992, est derrière l’intrigue de ces deux jeux. Le point de départ de l’intrigue est néanmoins simple: dans le premier jeu, Batman ramène le Joker à Arkham, mais se retrouve piégé au sein de l’asile par les détenus qui y ont pris le pouvoir; dans le second, Bruce Wayne est emprisonné dans la prison-ghetto d’Arkham City par le Docteur Hugo Strange, qui a découvert son indentité. Là où l’action conduit Batman à alterner entre phases de combat à mains nues, à coup de bat-gadgets divers, de phases de furtivité contre des criminels lourdement armés, et de phases de recherche d’objets-clés, le scénario de chaque épisode permet intelligemment de croiser tous les personnages majeurs de l’univers du héros DC. Evidemment, les jeux font la part belle au Joker, mais Harley Quinn, Bane, Killer Croc, le Pingouin, ou encore Poison Ivy ne sont pas en reste. Qui plus est, l’histoire repose largement sur des cinématiques de haute qualité et un doublage soigné dans chaque langue. Ainsi, les amateurs de la version originale retrouveront notamment Mark Hamill en Joker, ou Pierre Hatet pour ceux qui préfèrent la version française, ce qui plaira aux vieux joueurs qui ont passé leur enfance devant les dessins animés et les films de Tim Burton. La bande-son dans la ligne de la trilogie Nolan contribue également à l’immersion. Le pari est totalement réussi.
Le doubleur d’origine du Joker est au casting! Nom de Zeus, Marty, on est revenu en 1985!
Une journée en enfer
Les épisodes parviennent à convaincre sans difficulté, et l’ambiance sombre et glauque de Gotham City et de l’asile d’Arkham est parfaitement retranscrite. L’intrigue est incroyablement rythmée de façon à donner du sens à la présence des nombreux super-criminels à arrêter. Cela peut sembler parfois un peu poussif au niveau de l’intrigue, mais offre un concentré d’action et de quêtes secondaires. A celles-ci s’ajoutent les défis du Joker et de l’Homme-mystère, des épreuves de combat furtif ou de combat brutal demandant de réaliser certains scores ou certains coups spéciaux pour remporter des récompenses, mais également un épisode additionnel à Arkham City. Enfin, le duo de jeux est largement documenté et offre tout une série de bonus tels que des artworks, figurines et entrées dans le glossaire des personnages.
Le jeu permet d’éliminer les ennemis de façon silencieuse, mais aussi de la manière forte
Where are THEY !?
Un seul bémol majeur mérite d’être émis: les Arkham constituent une quadrilogie, dont seuls les deux premiers épisodes figurent dans cette compilation. On regrettera indéniablement les épisodes manquants, qu’on peut logiquement soupçonner de se préparer à sortir dans le cadre d’une nouvelle compilation. Certes, ce ne serait pas la première fois qu’on fragmente une série Batman pour la vendre en deux fois (sauf concernant les films de Joel Schumacher, évidemment!), ni même la première fois qu’on vend un demi-pack collector pour le prix d’un entier… mais ce n’est pas parce que ce crime est commun qu’il en devient plus juste.
Pour conclure, malgré cela, les deux jeux offrent tout ce que les fans du justicier masqué et de la série animée peuvent espérer… ou presque ! Très fidèle à la trame originale des aventures de Batman, les joueurs à la recherche d’un scénario qui s’en éloigne davantage trouveront leur bonheur dans les adaptations de TellTale, qui rivalisent en termes d’excellence et de rythme.
Les différentes animations en cas de défaite rendent la mort de Batman moins douloureuse
Les pour et les contre
+ Deux jeux incontournables très fidèles à la série animée | – Malheureusement, cette réédition ne comprend ni Arkham Origins ni Arkham Knight |
+ Un scénario très bien mené permettant de croiser de nombreux personnages | – Certains défis du Joker et de l’Homme-mystère sont assez frustrants de difficulté |
+ La bande-son | |
+ Le doublage, excellent en français et en anglais |