Splatoon 2

Depuis la sortie de la Switch, Nintendo a tenu sa promesse d’offrir un grand jeu par mois à sa nouvelle console hybride. Si décembre marque l’arrivée de Xenoblade Chronicles 2, il est surtout important de constater que la firme japonaise a réussi à maintenir l’engouement et la popularité d’un autre jeu de la même machine, sorti le 21 juillet 2017: Splatoon 2. C’est donc sur ce dernier que nous allons nous attarder avec cette review de la (pseudo) suite d’un titre ultra-apprécié de la Wii U. Malgré ses mises à jour hebdomadaires et la folie marketing entourant la Nintendo Switch, Splatoon 2 mérite-t-il le détour, deux ans à peine après l’arrivée de Splatoon, premier du nom ? N’attendez plus, et plongez avec moi dans ce décorticage minutieux.

Développeur : Nintendo
Date de sortie : 21 juillet 2017
Console : Nintendo Switch
Genre : TPS

Welcome to Shitty Wok, can I take-a order, prease ?

Bon, arrêtons tout de suite de noyer le calamar ; le terme « (pseudo) suite » n’a pas été choisi au hasard ! Vous le savez peut-être déjà, mais le prédécesseur de la Nintendo Switch — répondant au doux sobriquet de « Wii U » — a connu un succès pour le moins mitigé, obligeant Big N à changer ses plans d’actions en stoppant la croissance de sa machine de manière prématurée: on n’a jamais vu une plate-forme de salon avec aussi peu d’années de vie (qui a crié « Virtual Boy » ?). Pourtant, force est de constater que d’excellents jeux sont nés sur Wii U: Super Mario 3D World, Super Mario Maker, Donkey Kong Country Tropical Freeze, Mario Kart 8 et Super Smash Bros. for Wii U pour ne citer qu’eux. Et parmi ces petits chefs-d’œuvre se cache le tout nouveau tout frais Splatoon, licence lancée en 2015, complètement inédite pour Nintendo ! D’autant plus novatrice qu’elle offre aux joueurs une expérience multi-joueurs en ligne très peu explorée du côté de la firme nippone.

Deux ans plus tard, une suite est annoncée et sort presque aussitôt, laissant le public perplexe quant au choix du nombre « 2 » employé dans le titre. Tout comme son cousin Mario Kart 8 (Wii U) devenu Mario Kart 8 Deluxe (Switch) dans un souci de faire reconnaître le succès à un soft sorti sur la mauvaise console, Splatoon 2 aurait pu opter pour le nom de « Splatoon Deluxe » (ou « Splatoon Ultimate Edition HD Remaster Full DLC Pack », comme vous préférez). On sent pourtant que ce n’est pas la volonté ici présente, et qu’on préfère nous jeter un peu d’encre aux yeux plutôt que de risquer des ventes médiocres pour cette potentielle suite.

Splatoon 2 tente donc le tout pour le tout en s’annonçant comme totalement nouveau. Malgré tout, on n’y est pas encore tout à fait, et le jeu aurait dû — selon moi — se prénommer « Splatoon 1.5 », tant il emprunte à son ainé. Heureusement, personne n’a été assez stupide pour me nommer responsable marketing chez Nintendo, mais je suppose que vous voyez où je veux en venir…

Pauvre âme en perdition

Cette longue introduction pour dire quoi, finalement ? Eh bien pour expliciter le fait que, oui, Splatoon 2 possède une quantité de nouveau contenu limitée, mais que cela n’obscurcit en aucun cas son potentiel pour devenir LA référence, relayant son grand frère au titre de simple bibelot prêt à prendre la poussière de la cave (encore une fois, qui a cité « Left 4 Dead 2 » ?!). On va pas se mentir, une fois la version Switch en mains, on n’a plus du tout envie de revenir en arrière ! Et pas uniquement parce que les ajouts sélectionnés avec soin font jolis sur l’emballage. On sent que les deux années passées à peaufiner le premier Splatoon ont permis à la team de Nintendo de perfectionner le concept et le gameplay de ce jeu de tirs (?) multi-joueurs en ligne.

La plupart du temps, les parties se jouent à 4 contre 4.

Et donc, ça consiste en quoi exactement ? Grossièrement, on parle d’un jeu de shoot « pour les enfants »: pas de réelle arme à feu, pas de sang et pas de mort. Le but de ce jeu vidéo est de recouvrir diverses surfaces avec de l’encre de la couleur de sa team (toujours quatre contre quatre) — et ce, grâce à un assortiment de pistolets à encre, seaux, pinceaux, parapluies en mode « Kingsman », et autres joyeusetés. Chaque partie dure une poignée de minutes et vous offre un terrain complètement immaculé à salir à volonté. Le dynamisme se joue sur les divers déplacements en mode « poisson » (ou « calamar », si vous préférez): dès qu’un sol ou un mur est de votre couleur, vous pouvez vous y déplacer librement, rapidement et de manière invisible pour l’ennemi, en transformant votre avatar en créature à tentacules.

Le gameplay le plus standard consiste à « encrer » le plus de surface possible.

Il s’agit ici du gameplay des deux jeux Splatoon, mais attardons-nous maintenant plutôt sur les nouveautés et améliorations qui font la gloire du retour des Inklings.

Ponyo sur la falaise

Commençons rapidement par le mode « solo », entièrement neuf pour l’occasion. Sur le papier, c’est globalement le même concept que celui du premier Splatoon, avec une ou deux petites améliorations, comme la possibilité de modifier son arme durant la campagne. Néanmoins, on est ici face à un scénario inédit et légèrement plus inspiré que précédemment, avec toujours des batailles de boss épiques. (Le final est toutefois moins emblématique que celui de son grand frère.) Pas besoin d’épiloguer plus longtemps sur ce mode scénarisé de Splatoon 2 qui fait exactement ce qu’on lui demande: nous offrir quelques heures de quiétude au milieu des parties endiablées et stressantes qui se trouvent sur l’Internet. C’est fun et bien ficelé, tout simplement.

Le style visuel est toujours très coloré et particulièrement original.

Ah, qu’est-ce qu’on est serrés, au fond de cette boîte !

Mais vous l’aurez compris, on n’est pas ici pour pêcher du plancton ; la véritable aventure avec notre soft débute en compagnie d’autres joueurs. Et cette fois-ci, Nintendo ne s’est pas fichu de votre tête (de poisson), car il propose une expérience multi-joueurs unique en ligne, mais aussi en local, moyennant d’avoir des amis qui possèdent une Switch. Finie l’époque de la Wii U où un mode 2-joueurs avec écran splitté vous autorisait à jouer à une sous-version fade et dénuée d’intérêt du véritable gameplay en ligne ; dans Splatoon 2, on peut connecter jusqu’à huit tenta… consoles en réseau local, permettant au même nombre d’amis de s’éclater et de rire dans une seule pièce, sans envoyer d’onde électrique. Big N a pensé à tout type de joueur, même les vieux rabat-joie comme moi qui valorisent les contacts visuels et physiques…

We swim in different oceans, but land on the same shore

Admettons tout de même que la philosophie d’Olivia Newton-John a ses limites, et qu’il est parfaitement agréable de ne pas avoir à se mettre sur son trente-et-un pour se réunir sur une partie avec des amis ou des joueurs inconnus venus du monde entier. Restez en pyjama, grattez-vous les aisselles et profitez de ce magnifique outil du XXIème siècle que Nintendo a découvert dix ans après tout le monde afin de ne jamais arrêter de jouer ! On vous a dit qu’on n’allait pas se mentir: la tendance de Splatoon 2 se trouve dans son mode multi-joueurs, EN LIGNE ! Pour résumer le tout assez modestement: on ne s’ennuie jamais avec la foison d’options disponibles.

Inkopolis Square est le hub principal de Splatoon 2, là où toute l’action hors-combat se déroule. Vous pouvez accéder à tous les modes de jeu depuis cette place.

Le jeu a le mérite de vous introduire les concepts tranquillement et progressivement ; de ce fait, on a un sentiment de montée en puissance et d’apprentissage réussi particulièrement gratifiants. Quand vous allumez votre Switch pour la première utilisation de notre médium, seulement deux modes sont disponibles: Salmon Run (qui aura droit à son paragraphe à lui tout seul) et le mode classique de batailles sans classement. Dans ce dernier, vous faites évoluer votre personnage et vos skills en allant toujours dans le positif. On gagne obligatoirement des points qui font monter des niveaux — que l’on perde une partie ou l’inverse — jusqu’à atteindre un certain pallier qui donne accès aux parties classées. Alors que le gameplay est toujours le même du level 1 à 10, dès que l’on obtient son premier rang, les catégories de jeu changent toutes les poignées d’heures. Vous l’avez compris, la diversité offerte par Splatoon 2 est aussi appréciée qu’addictive.

Si on ajoute à cela des concours de votes complètement absurdes où l’on vous demande de vous battre pour une team afin de prouver au monde entier les vraies valeurs de la vie (« ketchup vs. mayonnaise », « pouvoir d’invisibilité vs. pouvoir de voler » ou encore « le sens de déroulement du papier toilette »), on découvre un cocktail (de crevettes) riche et quasi-inépuisable.

Et ce n’est pas tout..!

Poisson frais !

En effet, si jusque-là les modes présents dans ce jeu vidéo étaient tout de même très ressemblants à ceux du premier Splatoon, on relèvera l’arrivée d’un tout nouveau: Salmon Run, une sorte de « mode zombie ».

Le but est simple, mais fichtrement efficace: ici, tous les joueurs collaborent pour empêcher une horde de poissons mal léchés (contrôlée par une IA) d’envahir le petit îlot sur lequel vous vous trouvez. La subtilité vient du fait que certains de ces fameux poissons mal léchés portent sur eux des œufs d’une valeur inestimable que vous devez collecter. Chaque round vous demande de récupérer un nombre prédéfini de ce précieux butin, avant la limite de temps, et en évitant de vous faire assaillir. Chaque joueur se voit attribuer une arme différente à chaque reset ; ce qui oblige tout le monde à s’adapter rapidement à la situation. Autant dire que le travail d’équipe et la communication sont de mises, car il est extrêmement facile d’être littéralement submergé par le nombre (et la marée haute). Encore plus fortement quand les ennemis arrivent aux quatre points cardinaux au même moment, et que tous possèdent une façon particulière pour être exterminé, demandant parfois l’utilisation d’une arme spécifique.

Avec Salmon Run, on atteint des niveaux d’adrénaline difficilement égalables dans toute autre partie de Splatoon 2. C’est amusant, stressant et gratifiant ! Et c’est — selon moi — le meilleur ajout de ce jeu.

Au risque de me répéter: Salmon Run reste — à mon sens — le meilleur ajout du jeu.

Le jeu qui m’aimait

Vous l’aurez sans problème compris: j’ai passé — et je passe toujours — un moment incroyable avec Splatoon 2. Le choix de la plate-forme, les différents ajouts, l’univers et l’ambiance générale colorés et l’originalité font de ce jeu un must-have de la Switch ! Comme rapidement mentionné dans mon introduction, Nintendo peut en plus se vanter de mettre à jour son soft chaque semaine, offrant aux joueurs de nouvelles armes et/ou des maps inédites. Ce soutien complètement gratuit apporté à ce petit chef-d’œuvre prouve une volonté de faire passer le joueur avant tout ; et, soyons honnêtes, on aime être chouchouté.

Il ne s’agit évidemment pas de mon titre préféré sur Switch, mais cela est dû au fait que je ne suis — à l’origine — pas un grand amateur du côté multi-joueurs en ligne. Néanmoins, Splatoon 2 a réussi à m’ouvrir, plus que tout autre jeu vidéo, à cet univers pas si rebutant que je ne pouvais l’imaginer.

Je ne trouve tout bêtement rien à réellement reprocher à cette œuvre qui réussit sur tous les tableaux, et j’espère que vous avez eu ou que vous aurez tout autant de plaisir que moi en contrôlant votre Inkling hipster.

Les pours et les contres

Un mode solo de qualité Peu de nouveaux contenus originaux
+ Un local jusqu’à huit joueurs possédant une Switch Et c’est tout…
+ Une évolution progressive et gratifiante pour le mode en ligne
+ Des mise à jour hebdomadaires
+ Un univers coloré et original
+ Le mode Salmon Run

Thomario

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