Halcyon 6 est un jeu indépendant sorti en 2017, publié et développé par Massive Damage Inc. Dans cet univers, on incarne le commandant de la station spatiale éponyme qui se trouve être le dernier bastion de l’humanité. Il s’agit d’un jeu de stratégie auquel se rajoutent des éléments d’exploration, de rogue-like, de gestion et de diplomatie – pour non seulement parvenir à survivre mais aussi pour reprendre le contrôle de la galaxie bout par bout.
Développeur : Massive Damage, Inc.
Date de sortie : 10 août 2017
Plateforme : PC, OSX
Genres : Indépendant, Stratégie, RPG, Simulation
Halcyon, on a un problème
Le jeu se déroule en deux phases : une phase principale en temps réel durant laquelle le contact avec d’autres races extraterrestres et le déploiement de la flotte prennent place, puis des séquences de combat spatiaux en tour par tour lors du déploiement sur des planètes hostiles. Le maintien du moral de l’équipage ainsi que la collecte des ressources seront aussi essentiels : un manque de ressources ou un moral trop bas mènera rapidement à une fin de partie prématurée.
Graphiquement, le jeu est charmant, porté par un aspect en pixel art et soutenu par une bande-son qui complète bien le choix du style artistique ; le design est simple et parvient à surprendre occasionnellement en beauté – même s’il ne parvient pas à distinguer à lui seul ce jeu de la masse d’autres employant un style similaire.
Premières impressions
Le tutoriel et le début du jeu nous place immédiatement en situation, présentant au joueur les mécanismes de combat, de gestion et d’exploration qui forment le cœur du jeu. Ces quinze à vingt premières minutes ont l’avantage d’introduire ces mécanismes en contexte et de permettre aux nouveaux joueurs de rapidement prendre en en main les bases de l’interface.
Un des gros désavantages de cette exécution est l’absence complète d’instructions post-tutoriel, ça et le fait que les vaisseaux introduits initialement ne sont pas disponibles avant un bon moment ; le jeu est donc peu clair pour les nouveaux venus, notamment en ce qui concerne certaines parties critiques comme l’amélioration des vaisseaux, la diplomatie et la collecte de ressources.
Halcyon 6 a aussi une tendance à bombarder les nouveaux venus d’une montagne d’informations – par exemple en présentant au joueur un mécanisme de « synchronicité » entre les nombreux effets qui peuvent être infligés lors d’un combat, mais néglige de présenter au joueur quel effet fait quoi. Ceci force donc le joueur à essayer et réessayer, ce qui peut être initialement coûteux en vaisseaux et en temps. Temps qui est limité par un nombre de missions initiales chronométrées, où l’échec conduit vite à une chute de moral et affecte par conséquent la difficulté.
En dépit de cela, le jeu reste indulgent et il est possible de vite apprendre quelles combinaisons de vaisseaux et d’officiers sont efficaces contre quels groupes d’ennemis. La flexibilité et la grande liberté offerte permettent de prendre le chemin que l’on souhaite malgré la menace persistante que forment les antagonistes principaux – qui ne sont jamais bien loin.
That’s no moon…
Le côté le plus fort du jeu reste donc les phases d’exploration et l’écriture du scénario lui-même ; même si l’histoire reste simpliste, elle est engageante et n’a pas été laissée à l’abandon. La galaxie est vaste et habitée par plusieurs autres espèces et empires interstellaires – il faudra savoir jongler entre diplomatie, ruse et force brute pour éviter que la station ne tombe entre de mauvaises mains et ramener l’humanité hors du chaos.
Les alliances formées et les nouvelles planètes saisies permettront d’augmenter les chances de survie et sont vitales : en effet, rester seuls en orbite de la station initiale signifie une mort lente et certaine. La perte de systèmes aux mains d’aliens hostiles est aussi à éviter – leur flotte devenant plus forte avec chaque planète sous leur contrôle ce qui leur permettra de lancer des attaques contre notre station.
Ceci nous amène à un autre aspect, celui de la défense de base : en effet, de manière périodique, des vaisseaux hostiles vont chercher à se saisir de la station, forçant initialement le joueur à rapatrier sa flotte – en début de partie lorsque l’on ne possède qu’une seule flotte, il s’agit donc d’un handicap plutôt nuisible. Il devient possible plus tard, au fur et à mesure que d’autres systèmes et technologies deviennent disponibles, de développer l’infrastructure de la station en construisant d’autres pièces et modules. Ces développements permettront de devenir moins dépendants de nos flottes et donc de libérer celles-ci de leur constant devoir de défense.
Le mot de la fin
Halcyon 6 est un bon jeu, même si certains aspects restent assez brouillons dans leur exécution. La manque d’un mode multijoueur est décevant mais le jeu se rattrape en offrant le champ libre au joueur et permet un grand nombre de possibilités pour approcher les différents obstacles. En dépit de sa durée de vie moyenne (la moitié du jeu pouvant se conclure en neuf à dix heures en difficulté normale) et de son scénario simpliste, l’univers est détaillé et bien rempli.
Je ne pourrais recommander ce jeu à quiconque comme entrée dans le genre de la stratégie, mais je le propose fortement à toute personne ayant une expérience préalable ou familière avec les rogue-like.
Pour | Contre |
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+ Un univers prenant, un style charmant | – Une introduction trop rapide et peu claire. |
+ Un grand nombre d’approches possibles. | – Un scénario simplissime |