Après bientôt 15 ans de franchise et de nombreux opus, Monster Hunter tente un pari risqué : essayer de sortir un jeu « grand public ». Eh oui, bien que connue, la saga ne possédait alors qu’une communauté restreinte mais fidèle. C’est ainsi que, jonglant entre les attentes de ses fans et une volonté d’être le plus accessible possible, Monster Hunter : World sort en janvier 2018 sur consoles et en août 2018 sur PC. Est-ce que le jeu a réussi son pari ? Est-ce qu’il arrive à convaincre les anciens et les néophytes ? Réponse d’un ancien…
Développeur : Capcom
Dates de sortie : 26 janvier 2018 (consoles) et 9 août 2018 (PC)
Supports : Xbox One, PS4 et PC
Genre : action, rpg, hack’n’slash
« Monster Hunter ? On fait quoi dans ce jeu ? »
Eh bah on chasse des monstres ! Ça paraît bête mais c’est aussi simple que ça. Bon, rassurez-vous, y a quand même un scénario : la Commission des Chasseurs mène des expéditions vers le Nouveau Monde pour étudier un phénomène anormal : la traversée des Anciens. Kézako ? Tous les dix ans, les monstres les plus puissants du monde – les dragons anciens et autres créatures légendaires telles que le Zorah Magdaros – traversent les océans vers le Nouveau Monde. Pourquoi ? C’est à nous, la 5ème vague de chasseurs envoyée vers ces terres isolées, qu’il incombera de soulever les mystères de l’île. C’est avec cette trame narrative ultra-convenue qu’on est plongé dans l’univers de ce nouvel opus. Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas le scénario qui sera le point fort du jeu. Il sert avant tout de prétexte pour nous inviter à nettoyer l’écosystème local de ses grands prédateurs et de fil rouge pour nous présenter de nouveaux monstres et environnements. Mais il le fait pas trop mal, alors il n’y rien à redire !
C’est donc ça le nouveau monde…
Nous y voilà, lancés dans le Nouveau Monde… et purée, c’est beau ! Quand on passe des jeux sur Nintendo 3DS à ça, eh bah je vous jure, c’est un monde de différences. Tout est plus grand, tout est plus beau et détaillé, les environnements sont colorés et fourmillants de vie, bref, c’est magnifique. Le tout est amplifié par le fait que le jeu est en monde ouvert ! En effet, les vétérans le savent déjà, le jeu était séparé en zones. Les connexions entre les zones étaient inexistantes : on se téléportait simplement d’une zone à l’autre. Cela ne posait pas de problème à proprement parlé, loin de là. Mais là, on peut marcher d’une zone à l’autre, ce qui rend l’univers plus soudé et plus cohérent. N’oublions pas les monstres, grands prédateurs ou non, qui sont plus nombreux, plus détaillés et qui remplissent mieux le monde que dans les opus précédents ! Enfin, les grands espaces de chasses sont géniaux : de la simple forêt à la plage en passant par les montagnes, les fosses communes de monstres sans oublier la forêt mystique avec des champignons géants, on ne s’ennuie pas de découvrir des environnements plus familiers ainsi que les nouveaux terrains.
Digne d’une tapisserie
Revenons un peu sur les graphismes, puisqu’ils représentent une partie assez importante des nouveautés du jeu. En effet, le jeu se voulait plus accessible au grand public et cela s’est fait selon deux axes : les graphismes d’une part et le gameplay de l’autre. Pour ce premier point, il est intéressant de regarder les améliorations entre les jeux sortis sur Nintendo 3DS et celui-là. Sur les consoles portables nippones, les environnements semblent assez fonctionnels, ils ne sont pas laids, soyons d’accord, mais ils ont clairement un rôle plus pratique : on repère aisément les murs que l’on peut escalader, les points de collecte ressortent particulièrement bien, etc. Là, on est face à un univers plus grand et surtout plus compact : les points de collecte se mêlent au décor, les monstres sont présents partout, il y a plus de hautes herbes et d’obstacles naturel, le terrain est assez cabossé, etc. En bref : les graphismes aident à emballer tous ces éléments en un bloc qui est le monde du jeu, ils aident à rendre le tout cohérent et vraisemblable.
Le son de la corne de chasse
Petit bémol selon moi : la musique n’est pas si mémorable que ça. Ce n’est pas mauvais, qu’on s’entende, les compositions orchestrales sont vraiment très bonnes ! Mais au final, ce ne sont pas des morceaux qui m’auront marqué. Ça n’a d’ailleurs jamais vraiment été le cas pour la série : je ne pourrais pas vous chantonner un seul air de la saga. Mais bon, comme ambiance sonore pour le soft on peut dire que ça passe bien. Des sonorités assez tribales, avec flûtes et percussions seront au rendez-vous ! Pour vous faire une idée, voici le thème principal du hub général du jeu :
La chasse à un nouveau niveau
Parlons nouveautés ! Je l’avais dit, le deuxième axe pour la campagne pour l’accessibilité du jeu consiste à retravailler le gameplay. Bon, ils n’ont pas tout changé, d’ailleurs la plupart des mécaniques des anciens jeux se retrouvent dans cet opus. Différencions le vieux du neuf ! Le principe fondamental reste le même : combats à la troisième personne, un choix défini d’armes, la forge d’armes et d’armures, un style de chasse différent en fonction des armes, pouvoir monter les monstres, les dégâts élémentaires, le dépeçage, etc. Bref, on garde les bases, on ajoute des éléments nouveaux et on modifie le reste. Par exemple, la traque : avant, il incombait au joueur de trouver le monstre par ses propres moyens, comme par exemple prendre le statut « Félyne oracle » qui permet d’afficher la position du monstre de la quête au tout début de celle-ci. Maintenant, la traque se fait avec les « mouches scoutes », des petites lucioles qui, après avoir exploré les zones, gardent en mémoire des informations sur l’environnement et sur les moyens d’avoir la position des monstres. En effet, il suffit désormais de trouver des traces du passage d’un monstre pour que les mouches commencent à remonter la piste jusqu’à sa position. Ces insectes éclaireurs sont bien pratiques puisqu’il n’est plus nécessaire d’avoir des marqueurs pour garder le monstre affiché sur la carte. De plus, elles nous signalent les points de collecte, ce qui permet de mieux les repérer puisqu’ils sont maintenant plus intégrés que jamais au terrain de chasse. En bref, ces mouches nous facilitent la vie à plein d’occasions, ce qui est un ajout fort apprécié !
Mais tout n’est pas rose, certaines modifications sont plus irritantes qu’autre chose… par exemple, les aides pour les nouveaux joueurs : ça semble très bête comme reproche sachant que le jeu se veut plus accessible. Mais je considère qu’il y a « rendre accessible » et « prendre le joueur pour le dernier des imbéciles ». Prenons un exemple concret : combattant un Barroth, je me prends une attaque qui me met un statut élémentaire d’eau. Concrètement, ce malus influence le comportement de ma barre de stamina, la rendant plus lente pour se remplir. Le jeu se met en pause et un dialogue commence et m’explique en détail ce que ce statut me fait. Je ne sais pas si c’est à cause de la voix insupportable de l’assistante, qui est le personnage qui nous donne les informations, les quêtes, etc, ou si c’est parce que je connais déjà les effets élémentaires, mais ce moment fut vraiment terriblement désagréable ! Et pire : de toute façon ma barre de stamina est maintenant bleue (au lieu de son jaune habituel) et se comporte différemment, je suis capable de déterminer tout seul que quelque chose à changer. Au final, le vrai problème c’est qu’on prend le joueur pour un être incapable de comprendre si on ne lui explique pas.
Pour finir sur une note plus positive, certaines mécaniques comme le montage de monstres a été améliorée : monter sur le monstre n’est pas forcément plus facile, mais rester sur son dos et les attaques sont plus sympas. De plus, l’ajout d’une arbalète permet de lancer des projectiles sur les monstres mais aussi de s’agripper à l’aide d’une corde que l’on lance grâce à elle. Bref, il y a plein de choses cools à découvrir ! Et le côté « assisté » ne devrait pas vous empêcher d’apprécier le jeu.
Bilan de chasse
Qu’est-ce qu’on trouve en dépeçant ce jeu ? Eh bien on retrouve le squelette qui fait des Monster Hunter des jeux absolument fantastiques avec suffisamment de nouveautés pour en faire une expérience assez unique autant pour les néophytes que les vétérans. Très franchement, c’est un jeu assez unique, en tout cas pour un soft qui s’inscrit dans la saga. Personnellement, j’ai beaucoup aimé : le jeu est vraiment différent des opus précédents tout en offrant un gameplay intuitif pour les fans comme moi. En bref, c’est un très bon jeu qui n’attend que d’être joué !
Pour | Contre |
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+ Des graphismes fabuleux (surtout comparés aux versions 3DS) | – Une histoire très convenue |
+ Un gameplay équilibré entre nouveautés et mécaniques classiques | – Un début quand même assez long, surtout pour les vétérans de la saga |
+ Des ajouts parfois franchement agréables… | – … et parfois franchement irritants |
+ La plupart des nouveaux monstres sont super cools | |
+ La forge d’armes et d’armures: toujours aussi bien |
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