Death Stranding

Cinq années sont passées depuis la sortie de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain et la séparation entre Hideo Kojima et Konami. Personne ne connaissait vraiment les tenants et aboutissants de ce conflit, mais une chose était certaine : Kojima ne comptait pas se tourner les pouces. Quelques jours après son départ officiel, le 16 décembre 2015, il annonce la création de son studio de développement indépendant, Kojima Productions, ainsi que le projet d’un nouveau jeu : Death Stranding. Un trailer est ensuite révélé à l’E3 2016, provocant une vague d’excitation dans le monde vidéoludique. Ne donnant que peu d’information sur l’univers du jeu, du gameplay, et aucune date de sortie, le teaser créa à lui seul de grandes attentes pour le bébé de Kojima Productions. La suite de l’histoire est simple, plus le temps avançait, plus nous avions de trailers, et plus le jeu se faisait désirer. Quoique… Puisqu’il me sera impossible d’exprimer clairement le pourquoi du comment de la réception du jeu sans en parler d’abord, nous commencerons par là.

Death Stranding 4K Wallpaper #9

Développeur : Kojima Production
Distributeur : Sony Interactive Entertainment
Date de sortie : 8 novembre 2019
Plateformes : PlayStation 4, PC
Genre : Action, Exploration, Infiltration, Walking Simulator

What is the Death Stranding ?

La première question que tout le monde se pose : c’est quoi un Death Stranding et de quoi parle le jeu ? Comme pour beaucoup de jeux de Kojima, c’est compliqué. Les États-Unis – et le monde en général, de ce qu’on sait – s’est écroulé après le Death Stranding, une explosion qui a créé une brèche entre le monde des vivants et celui des morts. La vie sur terre est devenue extrêmement hostile : le monde est balayé de pluies dont l’eau fait vieillir les organismes vivants au contact, appelées Time Falls. Ces pluies sont souvent infestées de BTs – abréviation de Beached Things – qui sont des êtres de l’autre monde. Et comme si ça ne suffisait pas, chaque humain qui meurt risque de provoquer plus de morts. Après leur mort, les corps humains deviennent instables et explosent violemment, créant ce qu’on appelle des Void Outs. Difficile à suivre ? On n’est qu’au début ! Il est alors nécessaire de brûler les corps, mais le faire libère des cristaux – Chiral Crystals – dans l’air, une matière qui favorise l’apparition de Time Falls et, de fait, de BTs. Cependant, ils sont aussi très utiles pour les humains qui restent. Enfermée dans ses bunkers, l’humanité a commencé à utiliser ces cristaux pour divers usages, comme des tenues résistantes à la pluie et des outils en tous genres. Les plus importants d’entre eux sont le Chiral Network et les Chiral Printers. Pour faire simple, il s’agit d’un système ultra performant de partage de données et de ressources. Connecter deux bunkers ensemble leur permet d’échanger et de créer des objets complexes indispensables à leur survie. Cependant, le système n’est pas en place pour l’instant et ce sont des humains qui font les livraisons. Et c’est là qu’on intervient…

Death Stranding – escalade
Parfois, la livraison passe par des régions difficilement praticables

Stranding Type Game

S’il y a bien une question que le monde se pose sur Death Stranding, ce serait : « mais qu’est-ce que c’est exactement le but du jeu ? » Kojima restait vague tant dans ses présentations que dans ses teasers : c’est un jeu où l’on doit créer des connexions entre les gens. Grâce aux trailers, nous savions que le héros de notre histoire, Sam Porter Bridges joué par Norman Reedus, faisait des livraisons. Mais à quelle point les livraisons feraient-elles partie du gameplay ? Un nouveau trailer montre Sam sortir une arme. Est-ce qu’il y aura de l’action ? Kojima est quand même mondialement connu pour ses jeux de Tactical Espionnage Action, à quoi est-ce qu’un nouveau jeu vidéo par le maître incontesté des jeux d’action/infiltration pouvait bien ressembler ?

Death Stranding Game Guide | Scuf Gaming
Un trailer nous montrait Sam assaillit par des hommes en orange, qu’est-ce ça pouvait bien vouloir dire ?

Pour répondre à toutes ces questions, plus d’une phrase sera nécessaire. Death Stranding est un jeu d’exploration, de livraison – le walking simulator qui a déplu à plus d’un –, d’action et d’infiltration dans un gigantesque monde ouvert. Il alterne les phases d’exploration, de déplacement, d’escalades, de marche, de combat (à main nues et/ou avec des armes à distance) et d’infiltration. Le joueur a la possibilité de créer des structures pour faciliter ses trajets dans le monde du jeu : des échelles, des cordes d’escalade, des ponts, mais aussi des motos et des camions. L’obtention de nouveaux plans pour ces objets permet de les améliorer ou d’en créer des nouveaux (notamment des tyroliennes, très utiles en fin de partie). Ces structures peuvent, par le biais d’un multijoueur asynchrone, apparaître chez d’autres joueurs, facilitant ainsi leur progression dans les terres désolée de Death Stranding. En gros, quand on place structure, elle a une chance d’apparaître chez d’autres joueurs. De la même façon, leurs structures ont une chance d’apparaître dans notre monde. Cette fonctionnalité est équilibrée par un système assez simple et similaire aux tours d’observations dans les jeux Ubisoft. Le joueur doit se rendre au moins une fois dans les bunkers habités de chaque zone de la carte avant de pouvoir débloquer les structures des autres joueurs dans lesdites zones. Chaque fois qu’un joueur utilise la structure d’un autre, il lui laisse un like. Il a alors la possibilité de donner plus de likes si l’installation lui a été particulièrement utile. Une structure populaire apparaîtra chez plus de joueurs ! Il y a alors une véritable motivation à mettre en place des structures qui seront utiles au plus grand nombre.

Death Stranding Is the Defining Game of 2020 (Despite Releasing in 2019)Les échelles peuvent permettre de grimper, mais sont aussi très efficaces comme ponts improvisés

Le but du jeu est donc assez trivial : on nous confie un chargement à livrer, on marche jusqu’à la destination, on livre, et c’est gagné. Il y a 70 livraisons principales et près de 500 livraisons secondaires, donc autant dire qu’il y a du travail. Le jeu peut être terminé en une trentaine d’heures si vous ne vous concentrez que sur l’avancement de l’histoire, mais plusieurs centaines heures pour le finir à 100% ! Le gameplay apparent – walking simulator – et le vide absolu des paysages désolés du monde de Death Stranding en a démotivé plus d’un. C’est vrai qu’en voyant simplement des vidéos du jeu, il est facile de se dire que le jeu ne sera pas votre tasse de thé. Cependant, le cœur du gameplay est beaucoup plus intéressant et profond que les apparences laissent deviner…

I’ll keep coming

La manette est une extension du joueur. Il s’agit de son lien entre son monde et le monde virtuel qu’il a devant les yeux. C’est là l’idée principale derrière le gameplay de Death Stranding. On se déplace, sans surprise, avec le joystick gauche de la manette. Cependant, dépendamment de la charge sur le dos de Sam, on risque de trébucher sur un terrain accidenté. On devra alors équilibrer la charge à gauche et à droite avec les gâchettes. Le fait d’appuyer sur l’une d’elle place le bras correspondant de Sam sur la sangle de son sac, rééquilibrant son chargement. Idéalement, il faudrait se déplacer en maintenant les deux gâchettes enfoncées, plaçant les deux mains de Sam sur les sangles pour garantir un équilibre en tout temps, mais cela se fait au coût de notre mobilité et de notre vitesse. Les grosses livraisons, en plus d’être parfois compliquées, fatiguent nos mains agrippées à notre manette, tout comme Sam fini avec les épaules meurtries et les pieds en compote. On partage la difficulté du terrain avec Sam. C’est d’autant plus le cas quand la manette vibre à chaque caillou sous nos bottes, rendant le terrain presque palpable. Pour nous aider à choisir le meilleur chemin, un appareil appelé Odradek Terrain Scanner peut scanner le terrain devant nous, nous informant de la difficulté du terrain : bleu, terrain praticable et aisé, jaune, terrain accidenté, et rouge, terrain dangereux et/ou impraticable. La difficulté du terrain est un des très nombreux facteurs à prendre en compte pour choisir la route optimale pour nos livraisons.

Death Stranding: Order 42 (Scattered Rare Mineral Resources)
L’Odradek nous permet aussi de voir quelles parties d’une rivière nous emporteraient

Nous avons choisi la bonne route quand, soudainement, il se met à pleuvoir. Notre capuche s’active et protège notre tête du Time Fall. C’est là qu’entre un élément central au jeu que j’ai omis jusque-là : BB-28. Les BBs – abréviation de Bridge Babies – sont à la pointe de la technologie : des bébés nés de mères décédées (ne posez pas de question) qui permettent, grâce à ce lien qu’ils ont avec leur mère morte, de détecter les créatures de l’autre monde. Ainsi commence l’infiltration. Comparée à l’infiltration dans la saga Metal Gear, celle de Death Stranding n’a rien d’impressionnant. Il suffit d’éviter de s’approcher des BTs de trop près et de faire le moins de bruit possible. Tant que nos mouvements ne sont pas brusques et qu’on ne touche pas un BT, on s’en sort. On peut retenir notre souffle, très efficace pour se déplacer dans les zones denses, mais ce sera au coût de la vision des BTs. On peut aussi détruire les BTs avec des armes spéciales : des grenades pleines, ou des balles recouvertes, du sang de Sam. Pourquoi le sang de Sam ? Accrochez-vous pour une nouvelle explication alambiquée. Sam est un revenant. Suite à un accident au début du jeu, il meurt dans un Void Out, mais revient dans le monde des vivants. Il a ainsi un lien avec le monde des morts, et son sang, combiné à la puissance destructrice des armes humaines, permet d’atteindre les BTs, de leur faire des dégâts et, à terme, s’en débarrasser. Mais attention ! Utiliser des armes avec le sang de Sam réduira sa barre de vie… Et que se passe-t-il si on se fait repérer ? Une flaque noire apparaît sous nos pieds et des créatures humanoïdes noires en sortent pour nous tirer vers le bas. Si on n’arrive pas à se défendre, les BTs nous emportent vers une super-créature faite de boue noires à formes diverses : lions, poulpes et crustacés géants. On a dès lors deux options : s’enfuir ou se battre. Il y a aussi des combats de boss contre des BTs géants qui sont… absoluments géniaux, quoique rarement difficiles. Les ennemis sont parfois titanesques, donc soyez parés.

How to Kill or Avoid BTs - Death Stranding Wiki Guide - IGN
Il va falloir réagir vite !

Les autres phases d’infiltration sont… moins marquantes, car plus ou moins impossibles. En fait, on aura la possibilité de se faufiler dans des territoires de pillards – appelés Mules. En entrant, ils vont lancer un scan dans notre direction, qu’il faudra interrompre avec notre Odradek. Si on réussit à déjouer le scan ennemi, se faufiler restera très difficile, puisqu’on nous repère de loin. On peut se cacher dans les hautes herbes et derrière des rochers, mais l’infiltration laissera rapidement place aux combats purs et simples. À ce propos, les combats sont franchement bien fichus, quoiqu’un peu simplistes. On ne possède pas un arsenal très compliqué, et il est important de ne pas tuer les humains que l’on combat (sous peine de Void Out). Ainsi, on optera pour du corps à corps ou des balles en caoutchouc.

Pour revenir sur ma théorie sur l’équilibrage de la charge et de la fatigue engendrée sur nos mains, éviter les camps de Mules devient aussi un facteur pour choisir sa route. Se battre nécessite qu’on fasse beaucoup plus attention à notre chargement – tant au niveau de son équilibre que des dégâts qu’il risque de subir. En effet, tenter de fuir nécessite de courir, mais garder les mains de Sam sur son sac nous en empêche. De même, courir au combat demande sur certaine mobilité. Bien prévoir sa route – ou partir léger – afin de gérer au mieux les camps de Mules devient un partie intégrante des livraisons. Heureusement, il n’y a que quelques livraisons qui nous forcent à entrer dans les camps de Mules. Si vous voulez mon avis, foncer dans le tas sera sûrement plus simple et plus rapide – et plus fun – que de tenter de s’infilter, mais la possibilité est là !

DEATH STRANDING - Raid on Mule Camp! 18 Mules Taken Out!! - YouTube
Les phases avec les pillards finissent souvent comme ça

En plus de ça, il y a des phases de combats dans des décors de 1ère et 2ème guerres mondiales, ainsi que  la guerre du Viêt-Nam. Qu’est-ce que le Viêt-Nam vient faire ici ? Réponse courte : c’est compliqué. Réponse moins courte, mais toujours aussi insatisfaisante : elles sont en rapport avec le passé de Sam (pourquoi c’est un revenant, pourquoi il est qui il est, pourquoi certains personnages entretiennent certaines relations avec lui, etc.) qui est une histoire vraiment intéressante et touchante que je préfère ne pas spoiler. Je ne dirai qu’une chose : Clifford Unger, le personnage joué par Mads Mikkelsen, est absolument génial. Voilà, voilà, retournons à nos moutons… Les combats utilisent des mécaniques proches de celles de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain : troisième personne, corps à corps simple mais assez marrant en terme d’animations et de ralentis, gunplay fluide et réactif. Les phases de combat sont souvent considérées par les détracteurs du jeu comme monotones, voire peu inspirées, car le gameplay n’a rien de révolutionnaire. Je réponds, à juste titre je l’espère, que toutes les autres innovations que le jeu propose valent bien un gunplay peu novateur. De plus, je le trouve très cool, donc je ne me plains pas. Pour résumer, les combats sont cools et nerveux, mais ne vous attendez pas à MGSV ou à d’autres innovations incroyables.

DEATH STRANDING - World War 2 Battlefield Boss Fight Clifford Unger (Mads Mikkelsen) - YouTube
Dans les phases de guerre, il faut vaincre Clifford et ses sbires

Building bridges

Le but du jeu est donc de livrer des biens de première nécessité aux personnes qui en ont besoin tout en survivant à moult péripéties et difficultés sur le chemin. D’un point de vue scénaristique, Sam doit connecter tous les abris des États-Unis au Chiral Network, sur demande de feu la présidente des États-Unis et cheffe de l’entreprise de livraisons Bridges, Bridget Strand (Bridge et Strand dans le nom d’un seul personnage, les noms sont… explicites ; jouée par Lindsay Wagner). Nous obéissons aux ordres de Die-Hardman (appelé comme ça car il ne meurt pas ; joué par Tommie Earl). Dans notre aventure, nous serons aidés par Deadman (un scientifique qui est une espèce de monstre de Frankenstein, donc mort ; joué par Guillermo Del Toro), Mama (une ingénieure de génie qui est, vous l’aurez deviné, mère d’un enfant ; jouée par Margaret Qualley), Heartman (qui a un cœur qui ne fonctionne plus… nom peu inspiré, mais c’est une des storylines les plus touchantes du jeu ; joué par Nicolas Winding Refn), et Fragile (une livreuse d’un service, Fragile Express, rival au nôtre qui est… fragile ? Mouais, peut mieux faire ; jouée par Léa Seydoux). Notre objectif ? Connecter tous les arbis des États-Unis, de la côte est à la côte ouest, au Chiral Network et sauver Amélie Strand (fille de feu Bridget Strand ; aussi jouée par Lindsay Wagner) prises aux mains de Higgs, un terroriste anarchiste qui souhaite réaliser le nouveau Death Stranding et.. tuer tout le monde, ce qui est tout de même curieux comme motivation (joué par Troy Baker).

Death Stranding: Where is Fragile in Episode 3? | Game Rant
Fragile est un personnage à la backstory tragique

Vraiment navré pour le caractère imbuvable du dernier paragraphe, mais il m’est impossible de faire mieux tout en restant succinct. Là où je voulais en venir, c’est que l’on doit parcourir des États-Unis détruits et désolés. Aussi prenants que les plaines volcaniques d’Islande, les paysages de Death Stranding sont à couper le souffle. Et je pèse mes mots. Les graphismes sont absolument sublimes, et la direction artistique excelle par son perfectionnisme et son attention aux détails. Dire que c’était sur PS4 ; j’ai encore du mal à y croire une année plus tard. Si vous ne me croyez pas, et que les captures du jeu proposées jusqu’alors ne vous ont pas convaincues, je ne peux rien pour vous. Il y a un sentiment de désolation partout où l’on se rend. J’ai rarement eu des sensations d’explorations plus grisantes que dans Death Stranding. Gravir une montagne devient un succès incroyable. La gravir à nouveau à pied devient impensable après y avoir installés nos structures, ce qui renforce le sentiment d’avoir accompli une prouesse incroyable lors de notre premier passage. L’immersion est totale, et peu de jeux ne m’avaient donné de sensations pareilles.

Death Stranding is a game about delivering items for Facebook 'likes' - how the Strand System works - VG247

Low Roar & co.

La comparaison avec l’Islande n’était pas anodine. En plus de la bande-originale du jeu, qui est excellente, on retrouve le groupe de Post-Rock islandais Low Roar. Si vous n’avez aucune idée de quoi je parle, allez écouter leur musique, ce sont des chef-d‘œuvres incontestables. Leur musique – et la bande-son en général – lente, mélancolique, encourageante mais toujours réservée, confère à Death Stranding une atmosphère inégalée. Les mots me manquent pour décrire la sensation de franchir un cap compliqué dans notre aventure pour que la caméra s’éloigne de Sam et que Low Roar se mette à jouer. Un sentiment de toute puissance face à la tâche accomplie tout en nous rappelant que le monde devant nous reste extrêmement vaste, complexe et désolé. Un rappel des tâches à venir tout en célébrant l’effort accompli, un bonheur si vous me demandez votre avis.

Kojima a aussi mandaté d’autres artistes pour produire des musiques pour le jeu, avec notamment Bring Me The Horizon qui avaient déjà témoigné leur amour pour les jeux signés Kojima dans leur clip pour Nihilist Blues et en nommant une de leur chanson « Shadow Moses », le nom de l’île iconique où se déroule le premier Metal Gear Solid. Leur chanson composée pour l’occasion s’appelle Ludens, je la laisse en dessous. Voilà, j’ai fini de faire le fanboy, on peut passer à la suite !

Isolation et connexions

Comme je l’ai indiqué plus haut, Death Stranding nous demande de créer des connexions entre les gens. Déjà avec les PNJs du jeu, en les connectant au Chiral Network, mais aussi avec les autres joueurs en mettant à disposition nos structures et en utilisant les leurs. C’est une dynamique omniprésente dans le jeu et ses thèmes. Le seul défaut, c’est que ça devient presque redondant par moment. Je veux dire, le nombre de fois qu’on nous explique la métaphore et/ou qu’on nous rabâche les oreilles avec l’importance des connexions et des « Strands » (corde/lien, mais aussi un jeu de mot avec échoué : « stranded ») est impressionant. Mais cela n’enlève rien à l’impact du jeu à long terme. Le monde des morts s’est connecté à – ou s’est échoué dans – celui des vivants, Sam connecte les abris isolés, et les joueurs créent des connexions entre eux quand bien-même ils ne se croisent jamais. Une belle histoire sur la capacité qu’ont les choses pour se connecter et former des réseaux, sur l’importance de la connexion entre les gens même dans des conditions extrêmes et en temps de crise, et un appel plus important que jamais à chercher la connexion plutôt que l’aliénation.

Death Stranding: How to Play Online and How does Multiplayer Work | Attack of the Fanboy
Parfois les livraisons sont des personnes… ou des corps

C’est ironique, car Death Stranding est sorti peu avant notre mise en confinement, avant le COVID19 et toutes ses implications. J’ai joué au jeu entre décembre 2019 et janvier 2020, et son impact sur moi ne s’est montré que plus important au fil de 2020. Malgré ses défauts, malgré une réception parfois mitigée – ceux qui aimaient le jeu étaient fichés comme fans de Kojima qui aiment le jeu uniquement car il y a son nom dessus – et malgré un message qui semble s’être parfois perdu dans des plaintes plus futiles, Death Stranding reste, pour moi, un jeu important et étonnement visionnaire qui cherchait déjà à répondre à certaines thématiques qui ont pris une ampleur hors du commun en 2020. Si vous êtes prêts à outrepasser les cinématiques parfois un peu longue et l’histoire qui peut sembler, par moment, un peu alambiquée voire ridicule, et si vous êtes prêts à rester ouverts d’esprit face au gameplay atypique du jeu, vous y trouverez une mine d’or qui cherche avant tout à répondre au besoin fondamental de l’être humain qu’est celui de la connexion. On sent que des esprits fourmillants d’idées ont œuvré à la réalisation de ce projet et ils ont, à mon sens, parfaitement réussi. Alors si vous n’avez pas encore tenté l’aventure, je ne peux que vous encourager à vous lancer.

Death Stranding PC 4K Trailer Released
Sortez couverts !

Pours et contres

Pour Contre
+ Un monde superbe et riche… … mais parfois tellement riche que ça devient compliqué à suivre
+ Des graphismes superbes et détaillés Un gameplay parfois répétitif qui peut décourager certains
+ Une bande-son que je ne peux que vous recommander Une histoire parfois ridicule
+ Des thématiques intéressantes et très actuelles
+ Une histoire un peu alambiquée, mais comportant des storylines vraiment touchantes et bien écrites
Un gameplay novateur sur pleins d’aspects qui met à profit la manette PS4 comme jamais auparavant

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